5 artistes québécois réagissent à la crise actuelle - 1re partie

Éric Myre / Julien Faugère

Daniel Daignault

2020-04-20T12:00:00Z
2023-10-12T23:25:21.403Z

La situation exceptionnelle que l’on vit actuellement au Québec et partout dans le monde chambarde notre quotidien et nos habitudes. Le milieu culturel est aussi éprouvé par les événements, et nous avons pu nous entretenir avec quelques artistes afin de savoir comment ils vivent ces moments difficiles.

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Voici comment 5 artistes québécois réagissent à la crise actuelle:   

Jean-Michel Anctil  

Photo : Eric Myre


«J’essaie de respecter les consignes et de sortir de la maison le moins possible. Je vais marcher avec mon chien et j’évite les contacts directs avec les gens, autant pour me protéger que pour protéger les autres», confie Jean-Michel Anctil, ajoutant au passage qu’il ne ressent aucun des symptômes liés à la COVID-19. «Ce n’est pas nouveau pour moi de passer autant de temps à la maison. Par contre, j’ai trouvé ça difficile de devoir effacer des contrats et des rendez-vous de mon agenda. En principe, on doit reprendre les représentations des Voisins en juillet, à Québec. On espère que la vie va avoir repris son cours d’ici là. C’est important d’être en santé et que tout le monde passe au travers, mais les conséquences économiques me font vraiment peur. J’ai hâte qu’on nous annonce qu’il y a de moins en moins de traces de la COVID-19 et qu’on peut reprendre nos activités.» L’humoriste croit par ailleurs que cette crise marquera les esprits: «Il y a des choses qui ont changé après la crise du verglas, et je pense que ce sera la même chose quand ce qu’on vit en ce moment sera terminé. Ça permet à des familles de se retrouver et ça nous fait prendre conscience de la fragilité de notre santé.»    

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Mario Tessier  

MARTIN ALARIE / JOURNAL DE MONTREAL /AGENCE QMI


Mario Tessier se dit inquiet de ce que l’on vit depuis déjà quelques semaines. Il tente cependant de garder le moral avec humour. «En ce moment, je suis en train de classer mes épices par ordre alphabétique. Demain, je vais les classer par couleur. Ce ne sont pas les activités qui manquent...» Plus sérieusement, Mario avoue qu’il suit les directives à la lettre et qu’il prend soin de sortir tous les jours pour aller se promener avec son chien. «Évidemment, je garde une distance avec les personnes que je rencontre. À la maison, je m’entraîne dans mon gym, on regarde la télé, on écoute de la musique... Et, mis à part le point de presse du premier ministre, j’essaie de ne pas trop écouter les nouvelles. Comme j’ai toujours aimé cuisiner, j’en profite pour prendre le temps de faire des recettes avec mes filles, qui ont bien compris qu’elles ne peuvent pas voir leurs amis. Je pense que ce sera long, mais j’ai confiance qu’on va s’en sortir. J’étais en pleine tournée, et mes spectacles sont reportés... Tout ça fait un peu peur! En attendant, j’écris des gags sur les réseaux sociaux. C’est ma façon de remonter le moral aux gens qui me suivent. Ça me fait du bien qu’ils me disent que ça leur fait du bien. Et puis, c’est aussi bon pour moi, parce que si je ne fais pas ça, je vais virer fou!»    

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Guylaine Tanguay  

Photo : Eric Myre


La chanteuse était à Nashville, il n’y a pas si longtemps. Elle s’y était installée pour un mois afin de compléter les enregistrements de son prochain album. «On avait loué une maison là-bas. Ça devait être un mois reposant, mais il y a d’abord eu une tornade deux jours avant notre arrivée, au début du mois de mars. Plusieurs personnes n’avaient pas d’électricité, et on a finalement logé à l’hôtel. Puis, le coronavirus est arrivé. Au début, tout le monde était assez tranquille par rapport à ça: il n’y avait pas trop de panique, la vie continuait... Mais on a réalisé que les choses changeaient rapidement et on est revenus plus tôt que prévu», raconte-t-elle. Maintenant qu’ils ont terminé leur quarantaine obligatoire, Guylaine, son conjoint, Carl, et leur fille, Mary-Pier, attendent de voir la suite des choses. «On devait se rendre à Halifax en mai pour les tournages de l’émission Tout simplement country, mais ç’a été reporté. Ce sont de gros changements sur le plan professionnel, et on est en mode réorganisation...» Les spectacles de Guylaine prévus en mai ont été repoussés, mais son nouvel album, Guylaine Tanguay Country, verra tout de même le jour le 8 mai. Un premier extrait est d’ailleurs déjà disponible. La pièce Je crois en nous, qu’elle chante en duo avec Maxime Landry, est une reprise francophone de la chanson I Run to You, de Lady Antebellum, qui réchauffe le cœur en ces temps difficiles. D’autant plus que le vidéoclip qui accompagne l’extrait est composé de photos de ses fans qui gardent le sourire malgré le confinement. «Je pense qu’il faut garder espoir. C’est important de conserver un bon moral et de garder notre esprit actif. Mais je pense aussi que la situation va durer plus longtemps qu’on le croit. Je pense beaucoup aux personnes âgées qui sont seules et qui ne peuvent plus sortir, aux gens malades qui ont peur d’avoir le virus. En ce moment, je fais ce que je peux pour protéger les autres, en particulier les gens que je connais, dont ma mère. Et je prends des nouvelles de tout le monde!»    

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Julie Houle  

Photo : Julien Faugere


Confinée à la maison avec ses quatre enfants et son conjoint, l’animatrice admet que ses journées sont tout de même chargées. «Je suis pas mal occupée, je ne m’ennuie pas et ça va quand même bien. Au début, il a fallu gérer les déceptions des enfants par rapport aux activités annulées et au fait qu’ils ne pouvaient plus voir leurs amis. On a pris le temps de leur expliquer ce qui se passait, mais je n’ai pas un bac en psychologie! Pour ce qui est de les occuper, on fait preuve d’imagination et on les encadre bien. Ça prend un certain plan, sinon, tout le monde semble un peu perdu. Ce qui aide, c’est qu’on est tous dans le même bateau!» Sur le plan profession- nel, les enregistrements de La poule aux œufs d’or sont évidemment suspendus jusqu’à nouvel ordre. «On a fait notre dernière émission le 12 mars et on ignore bien sûr à quel moment on va recommencer. C’est vraiment une situation étrange et incroyable.» En attendant, Julie s’occupe du mieux qu’elle peut. «J’essaie de prendre 30 minutes par jour pour aller courir et me retrouver seule avec moi-même. On joue aux cartes ou à Cranium avec la famille sur Skype, on jase en gang... Ça fait en sorte que j’ai quand même l’impression d’être près de ma famille. C’est important, parce que je veux être certaine que mes parents prennent soin d’eux.»    

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Shirley Théroux  

Photo : Julien Faugere


«Ça fait des années que je mets en pratique la philosophie “un jour à la fois”, et ça m’aide beaucoup dans les circonstances. J’essaie de diversifier mes activités d’une journée à l’autre: je fais de la musique, de la peinture, je passe du temps sur les réseaux sociaux...» raconte Shirley Théroux, maintenant âgée de 74 ans. «Il faut souligner le travail que font M. Legault, M. Arruda et Mme McCann: ils savent nous apaiser, nous sécuriser et bien nous diriger. C’est très important pour une société dans les circonstances. Je pense qu’on est dans un tournant majeur avec ce qu’on vit en ce moment, mais on ne sait pas encore quelle direction on va prendre ensuite. On ne connaît pas l’avenir, mais je crois que ce qu’on vit va contribuer à beaucoup rapprocher les familles. En attendant, il faut prendre notre mal en patience, mais je suis persuadée que si tout le monde suit les consignes, ce sera moins long qu’on le pense.» 

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