À 65 ans, Michel Barrette file le parfait bonheur

Vous le connaissez, Michel Barrette est un humoriste et comédien verbomoteur. Lorsqu’on réalise une entrevue avec lui, on a toujours droit à un: «Attends, faut que j’te raconte quelque chose!» C’est fascinant et drôlement divertissant, comme vous allez le constater, alors qu’il nous parle notamment de son voyage en Californie et du film 23 décembre.

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Michel vit une belle période entre les moments qu'il passe chez lui avec ses proches, les spectacles qu'ils présente et les diverses propositions qu'il reçoit. Fin mai, il revenait d’un voyage en Californie qui lui a fait le plus grand bien. «Quand je repense à mon parcours, je réalise que n’ai jamais arrêté de travailler. La plupart des humoristes écrivent un show pendant un an, un an et demi, ils le rodent et le présentent durant deux ou trois ans. Puis, ils prennent une année de pause et commencent à écrire un autre spectacle. Moi, je finissais un show le vendredi et j’en avais un nouveau le lundi, sans compter les tournages de séries, de films, et la gestion de l’hôtel (Les Trois Tilleuls, qui a fermé en 2020)! Chaque fois que je prends une pause, comme ç’a été le cas durant 21 jours pour faire ce voyage en Californie, il y a deux constats: un, c’est fou comme le temps passe vite, et deux, ça me fait du bien d’avoir un peu plus de temps pour moi et ma gang.»

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Un périple et un bilan
Son premier voyage en Californie remonte à loin! «J’avais 24 ans, j’étais parti avec ma blonde, dans notre petite Volkswagen. Avec 500 $ en poche, on avait fait la Route 66, la Californie, Santa Monica, et on avait poussé notre luck en remontant jusqu’à Vancouver», raconte-t-il. Cette fois, il a réalisé ce voyage en moto avec cinq amis qui n’étaient jamais allés dans l’Ouest américain. «C’était la 10e fois que je roulais sur la 66. Tu le sais, je fais souvent des bilans, et pendant ce voyage, je faisais en quelque sorte un pèlerinage. Il y a des endroits où je ralentissais parce que ça me rappelait des souvenirs. Si on m’avait dit, quand j’étais sur la plage avec ma blonde, à 24 ans, que je reviendrais 40 ans plus tard, en moto avec des chums, à l’endroit même où j’avais planté ma tente, que je ne serais plus avec elle et que j’aurais des enfants et une carrière, je ne l’aurais pas cru!» 

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Profiter de la vie
À 65 ans, Michel constate que le temps file et il entend bien s’employer à faire avant tout des choses qu’il aime. «Le fait de voir des gens quitter leur emploi après de très nombreuses année ou mourir, comme Guy Lafleur, c’est apeurant. Je réalise qu’il m’en reste beaucoup moins et dans ma tête, je me dis que je vais partir à 82 ou 83 ans, c’est clair pour moi. Ce qui fait qu’il me reste une quinzaine d’années. Ça ne me fait pas peur, ça me fait juste penser qu’il faut que j’en profite.» Il poursuit: «Tu sais, j’ai fait un grand ménage dans ma vie ces dernières années, entre autres concernant certaines personnes que je connaissais, et dans certains cas, depuis très longtemps. Ça me grugeait de l’énergie. Maintenant, je sais beaucoup mieux reconnaître “les vrais”. Ça fait du bien et ça me fait penser aux choses qui sont importantes pour moi. Par exemple, je suis tellement bien avec ma blonde! On a célébré récemment notre 16e anniversaire de mariage. Ça fait 20 ans qu’on se connaît. Ça fait 20 ans que ma vie a changé pour le mieux. Je l’ai rencontrée au moment parfait. Et il y a mes enfants qui grandissent, je suis tellement fier d’eux et je les trouve tellement beaux! C’est une maudite belle période!» 

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Être au sommet
Michel réside en Beauce depuis deux ans, une sage décision. «Je capote, j’aime ça! Ça faisait 40 ans que j’habitais à Montréal ou en banlieue. Imagine: l’été, il y a des jeunes qui passent devant chez moi à vélo, avec leur canne à pêche, et ils s’en vont pêcher au ruisseau! Au début, on me demandait si notre maison allait être comme notre chalet, puis les gens ont compris qu’on s’installait ici. Hier, j’étais sur mon tracteur et je me disais que c’était ça, le bonheur: tondre la pelouse en voyant ma blonde sur le balcon. C’est sûr que je ne bougerai plus d’ici.» Michel se prépare à reprendre sa tournée L’ humour de ma vie cet automne. «J’ai fait 12 shows en 40 ans, je suis l’humoriste actuel qui a fait le plus de spectacles différents. Ça, c’est juste parce que je suis le plus vieux, pas le meilleur! (rires) Je suis aussi celui qui a la plus longue carrière en continu. Alors, j’ai donné. Et c’est l’fun parce que les salles sont pleines, les gens rient, et je suis fier de ce dernier show. Il me reste une centaine de représentations à faire. C’est drôle parce qu’au moment où j’ai dit que c’était mon dernier show, on a pensé à moi comme acteur. Dans la dernière année, j’ai dû refuser deux rôles princi- paux parce que je n’en avais pas le temps. De nombreuses personnes ont arrêté de présenter des spectacles alors que moi, j’ai continué et j’en ai fait plus d’une centaine dans les deux dernières années, dans des conditions qui n’avaient parfois pas d’allure!» 

Le vent dans les voiles
«J’ai aussi un autre beau projet dont je ne peux pas parler pour l’instant, et il y a eu des affaires merveilleuses, comme Serge Fiori qui m’a reçu à son émission Web Chez Padré. Te dire à quel point on a passé un beau moment ensemble! Et puis il y a aussi la Tite Frette, avec Gildor.» Michel et Gildor, qui ont tourné ensemble 156 épisodes de Km/h, sont les porte-paroles de l’entreprise Tite Frette, qui compte une trentaine de succursales au Québec. Vous vous rappelez sûrement cette phrase que Germain lançait à Denis dans Km/h: «Une tite frette, mon Denis?» «C’est la SAQ des microbrasseries, raconte Michel. J’étais à Valleyfield cet hiver quand j’ai vu cette boutique. J’y suis allé, j’ai fait une petite vidéo pour les patrons en leur disant que leur idée était formidable, puis j’ai reçu leur appel. Je suis bien fier parce que c’est une belle organisation.» 

En fin d’année, on renouera avec l’acteur puisqu’il a participé au film 23 décembre, écrit par India Desjardins et réalisé par Miryam Bouchard avec notamment Virginie Fortin, François Arnaud, Catherine Brunet et Guylaine Tremblay. «Je n’avais jamais joué avec Guylaine, elle est ma femme dans le film, et j’ai beaucoup aimé ça! Elle est tellement bonne et l’fun, c’est une vraie!» Michel Barrette, n’ayez crainte, n’a pas fini de nous surprendre, et la retraite n’est certainement pas pour demain... 

Michel sera la tête d’affiche d’un des Grands bien-cuits ComediHa! le 23 août. Pour connaître les dates de sa tournée L’humour de ma vie, allez à michelbarrette.ca. Le film 23 décembre sort en salle le 25 novembre. On s’informe sur les boutiques Tite Frette au titefrette.ca.

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