Nouveaux visages | Alison Carrier

«J’ai eu beaucoup de plaisir à incarner Jolène»

Annie Hogue

2020-04-23T04:00:00Z
2023-10-12T23:35:03.603Z

Alison Carrier a fait ses débuts devant les caméras dans des publicités. Cette saison, elle s’est démarquée dans la série Toute la vie, où elle incarnait Jolène, une jeune fille hypersexualisée au destin tragique. Elle nous parle de son parcours.  

Alison, comment t’est venue l’envie de devenir comédienne?  

Toute jeune, je regardais la télévision et j’avais envie de faire comme les gens que je voyais. J’ai toujours eu un côté artistique: j’ai suivi des cours de chant, de guitare... Je rêvais d’être à la télé et je n’arrêtais pas de demander à ma mère de me permettre de le faire. Elle m’a finalement inscrite dans une agence et j’ai commencé à jouer dans des publicités. À neuf ans, j’ai fait partie de la distribution de la comédie musicale La mélodie du bonheur. Je chantais, je dansais et je jouais. Je devais apprendre des textes et j’adorais ça! Je tenais le rôle de Marta, l’avant-dernière des filles. Ça a duré de 2010 à 2014, et nous sommes allés en tournée un peu partout. Ça demeure une des plus belles expériences de ma vie.    

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Était-ce difficile pour toi de concilier ta participation à la comédie musicale et tes études?  

Non; les répétitions avaient lieu l’été, et l’envie de participer à La mélodie du bonheur me motivait à travailler fort et à avoir de bonnes notes.   

Avais-tu des modèles autour de toi pour avoir envie de pratiquer ce métier?  

Plus ou moins... En fait, ma mère a étudié le chant classique. C’est de là que vient ma passion pour la musique. Mais l’envie de jouer m’est venue comme ça. C’est un rêve d’enfant qui s’est concrétisé.    

Quelle a été ta première expérience à la télé?  

À part les publicités, c’est Toute la vie!   

Comment as-tu obtenu le rôle?  

J’ai vu un appel à tous sur Facebook: on cherchait des jeunes filles pour une série télé. J’ai demandé à mon agent s’il pouvait envoyer ma photo et des informations sur moi, ce qu’il a fait. Par la suite, on a accepté de me voir en audition, et j’ai été rappelée.   

Était-ce un long processus?  

Il y a eu la première audition, trois call back, une formation pour nous permettre de nous préparer à l’audition finale, puis cette dernière audition.    

Avais-tu passé l’audition pour le rôle de Jolène?  

Oui, c’est ce rôle-là que je voulais. Dès le début, j’ai imaginé le personnage dans ma tête.    

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Comment as-tu réagi quand tu as su que tu avais décroché le rôle?  

J’ai vraiment capoté! J’étais tellement contente!   

As-tu eu l’occasion de rencontrer les autres filles qui jouent dans la série avant le début du tournage?  

Nous avons eu une rencontre avec Roy (Dupuis), Hélène (Bourgeois Leclerc) et le producteur. Nous avons parlé du concept et de ce qui s’en venait pour nous. C’est là que j’ai rencontré les filles pour la première fois. Roy et Hélène sont devenus des modèles pour nous. On voulait toutes tellement bien faire! Un esprit familial s’est développé sur le plateau. Nous, les filles, on est toutes restées amies et on continue à se voir.    

Que t’avait-on dit du personnage de Jolène avant le début du tournage?  

Peu de chose. On m’avait dit que c’était une jeune femme hypersexualisée qui s’était fait renvoyer de son école à cause de ça. Elle est tombée enceinte, et ses parents ont choisi de l’envoyer à l’école Marie-Labrecque, car ça semblait le meilleur endroit pour qu’elle poursuive ses études et sa grossesse.    

Était-ce un grand défi pour toi de jouer une adolescente enceinte?  

Oui, mais nous avions des formations pour nous préparer: nous apprenions à marcher, à nous déplacer... La posture d’une femme enceinte est différente de la mienne, et ça doit paraître à la télé. C’est la comédienne Mélanie Pilon qui nous a donné cette formation. J’avoue que ç’a été un choc la première fois que je me suis vue avec ma grosse bedaine dans le miroir!    

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Photo : Véro Boncompagni
Dans Toute la vie.

Jolène a vécu des moments difficiles à la fin de la saison. Comment as-tu vécu ces scènes?  

Au début, j’ai été surprise de voir ce qui attendait mon personnage. Je craignais un peu de jouer ces scènes, mais ça s’est super bien passé. C’est difficile de croire que quelqu’un puisse aller aussi loin. Malheureusement, ce sont des choses qui arrivent... Ce qui est vraiment triste avec Jolène, c’est qu’elle ne se doute pas du tout de ce qui s’en vient. C’est une jeune femme très naïve; tout ce qu’elle veut, c’est se faire aimer. Elle est comme dans sa bulle, une bulle d’enfant. Pour elle, rien ne peut arriver. Elle possède une grande joie de vivre, elle a bon cœur et elle croit que c’est pareil pour tout le monde. Tout est toujours beau pour elle! C’est ce qui est le plus troublant. Il faut penser aux conséquences de nos gestes...   

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Qu’est-ce que les gens te disent au sujet du personnage?  

On me dit que je suis super bonne... et ensuite on ajoute en riant que Jolène est une «petite pas d’allure»!    

Te ressemble-t-elle?  

Non, nous sommes très différentes. Je devais donc trouver les bonnes émotions, mais j’ai eu beaucoup de plaisir à la jouer, justement parce qu’elle est loin de moi.   

Quels sont tes projets?  

On peut me voir dans la série jeunesse L’effet secondaire. Par ailleurs, j’aimerais enrichir mes connaissances, car j’ai vraiment envie de continuer à faire ce métier. J’ai déjà suivi des cours et des ateliers, et ce n’est pas fini.    

Que rêves-tu de jouer à ce moment-ci de ta carrière?  

Avant tout, je rêve de jouer le plus de rôles possible! J’aimerais aussi incarner une fille plus sage que Jolène ou faire un film.   

Quelles sont tes autres passions?  

J’aime beaucoup la cuisine. Je travaille dans une épicerie fine, où je conseille les gens sur leur choix d’huile d’olive, par exemple.

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