Marie-France Marcotte a vu des gens mourir alors qu’elle était préposée durant la pandémie

Photo : Bruno Petrozza / TVA Pu

Michèle Lemieux

2022-12-05T18:52:13Z

Pendant un passage à vide sur le plan professionnel, l’actrice a ressenti le besoin de faire concrètement œuvre utile. Elle a été tour à tour intervenante dans une maison de jeunes, soutien à domicile, aide de service puis préposée dans un CHSLD. Une expérience marquante qui témoigne de la grande humanité de Marie-France Marcotte.

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Marie-France, vous avez récemment marqué le public dans Avant le crash, dans laquelle vous campiez une femme de caractère!

Oui, Dominique est à la fois magnifique et terrible! Elle adore le pouvoir et en abuse. Habituellement, ce sont des hommes qu’on voit dans cette situation. Aimer l’argent à en perdre le nord... C’est formidable de jouer une pas fine. Je me trouve très chanceuse de ne pas être cantonnée dans un type de personnage. C’est rare qu’on voie des femmes fortes à la télé.

Vous verra-t-on dans d’autres projets sous peu?

Oui, je jouerai dans Les bombes, une autre série de Kim Lévesque Lizotte. Ce sont quatre jeunes femmes aux prises avec des dépendances. Je joue une maman très aimante. J’ai aussi tourné dans le premier court métrage de Marc Beaupré, La guêpe, pour lequel j’ai gagné le prix de la meilleure actrice et Marc, celui du public, au festival Fantasia. C’est ce que j’aime de mon métier: interpréter des rôles différents. Je pense à M’entends-tu?, une magnifique série de Florence Longpré, à qui j’ai enseigné: j’allais ailleurs (son rôle lui a valu un Gémeaux en 2020).

Vous avez enseigné?

Oui, je l’ai fait à temps partiel pendant 16 ans à l’Option théâtre de Sainte-Thérèse et 4 ans à l’UQAM. J’enseigne toujours le jeu et le travail physique chez l’acteur.

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Avez-vous ressenti tôt l’appel du métier?

Non, jeune, je ne savais pas que ce métier existait. C’est un professeur de français au cégep qui m’avait dit que je pouvais songer à être actrice. J’avais déjà 18 ou 19 ans. Je viens d’une famille très modeste où la culture était plutôt inexistante. J’ai vécu de belles années au Conservatoire, puis j’ai eu envie de faire un peu plus de travail physique. J’ai reçu une bourse du Conservatoire pour parfaire mes études et je suis partie au Danemark. J’ai fait un travail à partir du butô, une danse japonaise. Je fais mon métier depuis 33 ans. L’actrice que je suis aujourd’hui s’est construite avec toutes ces années de théâtre et des stages en parallèle.

Vous avez donc créé la surprise avec votre choix de carrière...

Oui, mais mes parents ne m’empêchaient pas de suivre ma voie. À une certaine époque, ils auraient préféré que je sois caissière à la Caisse populaire. (rires) Ils sont très contents pour moi. Je me suis bien débrouillée. J’ai fait des choses parallèles à mon métier. 

Dans quel domaine exactement?

J’ai donné trois ans à temps partiel dans un CHSLD pour venir en aide au système de santé. Comme j’avais moins de travail et que je venais de déménager à la campagne, je me suis dit qu’il fallait que je fasse quelque chose. J’ai été intervenante dans une maison de jeunes, puis j’ai fait du soutien à domicile. Quand la pandémie s’est déclarée, un ami infirmier m’a dit que si je voulais être utile, je pouvais aller donner un coup de main aux gens dans les hôpitaux ou les CHSLD. Je suis devenue aide de service puis préposée. J’ai vu des gens mourir.

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Photo : Bruno Petrozza / TVA Pu
Photo : Bruno Petrozza / TVA Pu

Cette expérience a-t-elle été déterminante?

Oui, j’étais contente de me rendre utile de façon très concrète. J’ai toujours été intéressée par la sociologie, la philosophie et la psychologie. Tenter de comprendre la complexité de l’être humain me fait un bien énorme et me nourrit. Ça me permet de mieux me comprendre et de mieux comprendre l’autre ainsi que le monde dans lequel je vis. Ça m’aide aussi dans mon métier. 

Qu’est-ce qui vous a amenée à vivre à la campagne?

Je suis native de Portneuf et j’ai habité 30 ans à Montréal. Jeune, on veut sortir de nos campagnes, venir en ville, découvrir plein de choses. Il y a 10 ans, j’ai eu envie de grands espaces, d’être en contact avec la nature. Depuis que je suis à la campagne, j’ai appris à jardiner. Je ne suis pas la meilleure, mais ça me procure un plaisir fou! C’est comme méditer. Je n’ai pas de mal à vivre dans le silence. On vit des périodes difficiles avec la guerre, les injustices, la pandémie, le climat. La nature me réconcilie.

Quelles sont les activités que vous pratiquez?

Je fais du yoga et je marche avec mon chien. Jeune, j’ai été très sportive. Ça m’a toujours suivie. Comme travailleur autonome, on développe une certaine discipline, car il n’y a personne pour gérer notre horaire.

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Les bombes sera diffusée en février, à Séries Plus.

serge gauvin
serge gauvin

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