Charlotte Le Bon évoque ses années sombres en tant que mannequin

Photo : Paul Ducharme / TVA Pub

Sandra Sirois

2022-10-18T19:39:34Z

Charlotte Le Bon, connue comme une actrice à succès au Québec et en France, lance son premier long métrage à titre de réalisatrice. Rencontre avec l’artiste, qui nous présente avec fierté son film Falcon Lake.

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Charlotte, votre premier long métrage a pour titre Falcon Lake, qui est un lac au Manitoba. Comme il a été tourné dans les Laurentides, pourquoi avoir donné ce nom à votre film?

Falcon Lake était à la base un titre provisoire. J’ai été élevée par mon beau-père dès l’âge de trois ans, et ses parents habitaient à Winnipeg. Falcon Lake est un grand lac très impressionnant. C’est un de mes premiers souvenirs de la splendeur de la nature. J’avais envie de raconter une histoire qui se déroulait autour des lacs, au Canada. Alors, j’ai nommé mon film Falcon Lake en me disant que j’allais avoir une autre idée de titre, mais cette autre idée ne m’est jamais venue! (rires)

Ce film est inspiré d’un roman graphique. Vous êtes-vous reconnue comme adolescente dans cette histoire?

Je suis autant le personnage de Bastien que celui de Chloé. Comme Bastien, j’ai été l’amoureuse transie qui devient complètement décontenancée face à quelqu’un — dans le sens où je ne sais plus comment agir ni même comment je m’appelle parce que cette personne se trouve devant moi. Mais aussi, j’ai été Chloé, une fille qui ne sait pas exactement ce qu’elle veut, qui apprend à se connaître et à se définir à travers le regard des autres. 

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Avant d’être réalisatrice et actrice, vous avez été mannequin...

Oui, de 16 à 23 ans. 

Vous avez été propulsée très jeune dans ce monde pas toujours facile. Comment avez-vous vécu cela?

Ce n’est pas une période particulièrement heureuse de mon existence. C’est un métier très déshumanisant, qui m’a fait vivre beaucoup de solitude. En même temps, ça m’a fait énormément voyager et permis d’être rapidement indépendante financièrement. C’est grâce à ce métier que je suis allée travailler en France, car autrement, je ne serais jamais partie. Je suis très reconnaissante de cela. En revanche, le métier en soi n’est pas très épanouissant. Notre personnalité, nos opinions ou nos goûts ne sont pas pris en compte. Ce qui importe, c’est notre image. C’est aussi le seul métier où il est légitime de pointer les défauts physiques des autres. On croit que les mannequins se pensent super belles, mais en fait, nous sommes constamment critiquées sur notre physique qui n’est jamais suffisamment parfait. J’ai passé sept ans de ma vie à me faire dire que je n’étais pas à la hauteur. 

Photo : Paul Ducharme / TVA Pub
Photo : Paul Ducharme / TVA Pub

Avez-vous encore des séquelles de cette époque?

J’ai sûrement encore des séquelles... Avez-vous cinq heures pour faire ma psychanalyse? (rires) En même temps, quand j’ai commencé à faire la météo à Canal+, en France, il y a plusieurs années, ce fut un terrain de jeu créatif inouï. C’était comme une façon pour moi de reprendre le pouvoir. Même si on m’avait engagée à la base pour mon physique, j’avais une opportunité d’exprimer autre chose. Après cela, j’ai commencé à jouer, puis j’ai eu envie d’écrire ma propre histoire. 

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Quel a été le plus grand défi dans le fait de devenir réalisatrice?

Il faut garder la foi. On se prend énormément de «non» dans la gueule. Il faut convaincre beaucoup de personnes qu’on est digne de passer de l’autre côté de la caméra. Ce fut un processus très long et ardu. Mais aujourd’hui, je suis contente, car ça a fait en sorte que j’ai dû peaufiner mon scénario pour le rendre encore meilleur. 

Le film Falcon Lake est actuellement en salle. On peut aussi voir Charlotte Le Bon dans C’est comme ça que je t’aime, les mercredis à 21 h, à Radio-Canada.

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