Colette Provencher s’ouvre sur sa longue carrière

Photo : Julien Faugere

Michèle Lemieux

2021-02-24T14:52:47Z

L’étape qu’elle vit actuellement ne pourrait être plus satisfaisante pour Colette Provencher. À 60 ans, la présentatrice météo du Réseau TVA peut affirmer haut et fort se sentir à sa place à tous les égards. Celle qui cumule 40 ans de carrière s’épanouit dans sa vie personnelle. Ses relations avec ses enfants, sa famille élargie et ses amis la comblent. Pour cette femme active, l’âge n’est pas un enjeu, et c’est avec un enthousiasme rare qu’elle continue de mordre dans la vie à pleines dents.

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Colette, vous êtes toujours à l'antenne du Réseau TVA à titre de présentatrice météo. Quelle belle marque de confiance renouvelée chaque année!
Oui. C’est tout un privilège! J’en suis très reconnaissante envers la vie. Ma vie professionnelle et personnelle vont bien. Dans ma famille, personne n’a été atteint de la covid. Nous avons le privilège d’être en santé et de travailler. Depuis le début de la pandémie, je crois que nous sommes revenus à l’essentiel: aimer, prendre le temps, faire ce qu’on aime. Pour ma part, rien n’a changé dans ma vie, mis à part le fait que je ne peux pas voir ma famille. Mes enfants cuisinent énormément. Ce sont eux qui me font à manger maintenant!

Habitent-ils toujours à la maison?
Oui. Esther a 25 ans et Lambert, 27 ans. Nous avons une belle harmonie. Nous vivons comme des colocs. Nos relations sont remplies de respect. Lorsqu’ils étaient enfants, c’est moi qui préparais leurs repas, mais c’est maintenant eux qui s’en occupent, et c’est toujours bon. Nous avons chacun notre espace, mais aussi des aires communes. Nous faisons attention les uns aux autres. Je sais que mes enfants vont partir éventuellement. Je me considère comme privilégiée de les avoir eus tout ce temps.

Vous célébrez, semble-t-il, 40 ans de carrière... Est-ce que vous vous passionnez toujours pour votre travail?
En fait, je n’ai jamais vraiment calculé; en 1979, j’étais au cégep et je travaillais déjà à la télé. Je suis arrivée à Télé-Métropole vers 1980-81 aux côtés de Pierre Bruneau et de Jacques Morency. Alors oui, ça fera 40 ans de carrière en 2021, et j’aime toujours ce que je fais! Il s’en est passé des choses! J’ai vu l’évolution de la télé, mais aussi, des mentalités. Bien avant #MeToo, il y avait une manière d’aborder les femmes qui était tout à fait normale à l’époque... qui est maintenant tout à fait inacceptable! Les choses ont beaucoup changé.

Aviez-vous rêvé d’une aussi longue carrière dans le monde des communications?
Jamais! Et je ne sais pas à quel moment ça va s’arrêter. J’ai encore des projets en tête, dont un pour la télé qui en est à l’étape d’être présenté à des producteurs. J’aimerais beaucoup qu’il voie le jour éventuellement, car c’est un très beau projet. Ma vie personnelle me comble. J’ai des amis, mes enfants, ma grande famille élargie, qui comprend mes neveux et nièces. Dans ma vie professionnelle, j’aime ce que je fais et ça me nourrit encore beaucoup. Je donne aussi des conférences sur plusieurs sujets: les apparences, les proches aidants, etc. C’est très agréable. J’anime des Zoom. La reconnaissance dans mon métier vient des gens sur le terrain, de ceux que je croise dans la rue et qui m’abordent. 

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Photo : Julien Faugere
Photo : Julien Faugere

À cette étape-ci de votre vie, vous ne rêvez donc pas de retraite...
Non, pas maintenant. Pourquoi m’arrêterais-je de travailler? Pour faire du sport, prendre du temps pour moi, être avec ma famille et en profiter? Je fais déjà tout cela. Pour l’instant, je suis comblée. Pendant des années, je me suis obligée à faire des choses que je ne fais plus maintenant. J’ai donc plus de temps. Je suis seule actuellement et je savoure ce moment.

N’est-ce pas la clé pour apprécier la période?
C’est important de le faire. Parfois, on sort d’une relation et on rencontre quelqu’un trop rapidement. Ça ne peut pas fonctionner. J’ai moi-même commis cette erreur. Conséquemment, c’était une relation semblable à la précédente. Je vais rencontrer quelqu’un un jour, ça ne m’inquiète pas. Il faut que je prenne mon temps. C’est impossible qu’il n’existe pas quelqu’un quelque part qui pourrait me convenir. Entre-temps, il faut prendre soin de soi et s’ouvrir à tout ce qui peut nous arriver. J’ai confiance que je vais aimer encore. Avec tout ce que j’ai parfait dans ma vie, ce sera une belle rencontre, j’en suis certaine. Cette personne existe. Et en plus, je le mérite! (rires) Quand on rencontre quelqu’un, il nous met inévitablement devant nos faiblesses, nos blessures, nos défauts. Si on veut éviter que cela se produise, il faut apprendre à mieux se connaître soi-même en prenant soin de soi, en évoluant et en grandissant; ça nous permet d’attirer d’autres personnes. 

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On en conclut que vous êtes bien dans votre célibat...
Oui, entre autres, parce que je suis tellement bien entourée: j’ai des amis en or! Je ne suis jamais seule si je ne veux pas l’être. Je suis à un appel ou à un FaceTime d’un ami. Mes enfants sont là. J’ai tout fait pour améliorer la personne que je suis. Ce n’est pas gratuit. Il me reste du travail à faire, mais je suis à une belle étape de vie.

Qu’avez-vous fait pour y parvenir?
Il faut être capable de se faire face soi-même. Arrêter d’accuser les autres et s’imaginer qu’ils sont responsables de tout. Il faut tourner le miroir vers soi et se regarder. Moi, il m’arrive d’asseoir Colette en face de moi pour jaser avec elle. Je me demande: si j’étais mon amie ou mon amoureuse, qu’est-ce que j’aurais à lui dire? Je suis capable de voir mes forces, mes faiblesses, mon côté équilibré. Je suis capable de voir qui je suis, mais j’ai pris le temps et les moyens pour y parvenir. J’ai consulté et je compte le faire pour le reste de ma vie. J’ai encore des rendez-vous au programme. Je m’offre cela comme un cadeau!

Colette, vous êtes à l’aube de vos 60 ans. Comment abordez-vous cette étape?
Ça fait trois ans que je dis que j’ai 60 ans! (rires) Depuis que j’ai 57 ans, je dis toujours que j’en ai 60. En fait, ça n’a aucune importance pour moi. Qu’est-ce que ça change que le 20 février à 23 h 59 j’aie 59 ans et que la minute d’après j’en aie 60? La vie ne peut pas changer en une minute... Je vais continuer à skier, à faire l’épicerie et à travailler.

Vieillir serait-il moins difficile quand on aime sa vie?
Oui. D’où l’importance d’arrêter de traîner des boulets attachés à nos chevilles, à notre tête, à notre cœur. Il faut se libérer de ce poids, évoluer, parler, consulter. Si on n’entreprend pas des démarches pour y arriver, rien ne changera tout seul.

Avez-vous le sentiment que le temps qui passe vous a bonifiée à certains égards?
Oui, mais j’ai fait ce qu’il fallait pour y arriver. J’ai investi du temps dans cette démarche et j’en mets encore. J’aime ma vie. La pandémie nous ramène à nos valeurs de base. Je remarque que les gens marchent plus que jamais. Ils sont revenus à une vie toute simple.

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Photo : Julien Faugere
Photo : Julien Faugere



Prendre soin de vous fait-il partie de vos priorités?
Oui. Je suis une personne active qui fait ce qu’elle a envie de faire. J’ai des amis qui ont un chalet accessible par l’eau. J’y passe des fins de semaine complètes à nettoyer le terrain avec eux. C’est tellement bon le plein air! Je suis très forte. J’aime forcer et travailler fort. Je pourrais passer un samedi à tricoter que je serais aussi contente. Il faut bouger, faire ce qu’on aime. Je me suis entraînée pendant des années. J’ai été opérée à une épaule il y a quelques années parce que j’avais fait un mauvais mouvement. Depuis ce temps, j’ai moins envie de m’entraîner. J’ai un magnifique gym dont mes enfants peuvent profiter. Aujourd’hui, je ne ressens plus le besoin de continuer à m’entraîner tous les jours; je fais les choses autrement, mais je bouge tout autant. Les hivers précédents, je faisais du ski chaque week-end. Je dois admettre que cette année, c’est un peu plus compliqué. Je fais de la raquette. Tant que je me sens en vie, je suis heureuse. 

On a le sentiment que vous disposez d’une grande vitalité. Est-ce le cas?
C’est vrai, mais je ne suis pas étourdissante. Je suis capable de m’arrêter et de passer une journée sans rien faire, mais le lendemain, je n’arrêterai pas de la journée. L’important, c’est d’être bien et de faire ce qu’on a envie de faire.

Comment vivez-vous avec le fait de vieillir à l’écran?
Ça ne m’atteint pas. Il y a longtemps que je suis à l’antenne et, quand je croise des gens à l’extérieur, des jeunes et des moins jeunes, je n’ai pas d’âge pour eux. Je suis Colette, et on me tutoie. Je ne me sens pas vieillir. Le jour où on me parlera de mon âge, ce n’est pas moi qui aurai un problème, mais la personne qui soulèvera cette question. L’âge, c’est lié à ce qu’on dégage. Par contre, il est vrai que des expériences de vie plus difficiles peuvent parfois faire en sorte que les traits soient plus marqués... 

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Sur ce plan aussi, vous avez vu les choses évoluer: plusieurs femmes de 50 et 60 ans tiennent des premiers rôles dans des séries.
Effectivement. Je crois que c’est plus du côté de la publicité que ça ne change pas. Par exemple, ce sont des jeunes qui font la promotion des crèmes antirides. Moi, je ne me sens pas vieillir, sauf lorsque mes enfants me taquinent sur mon âge. (rires)

On en revient toujours à ce constat: vieillir est un immense privilège!
C’est vrai. Ma mère est morte à 96 ans. Je me suis précipitée chez un planificateur financier en disant: «Aidez-moi, quelqu’un!» (rires)

Photo : Bruno Petrozza
Photo : Bruno Petrozza

En terminant, Colette, comment comptez-vous célébrer votre anniversaire?
Le jour même, j’animerai une conférence virtuelle. Dans ma famille, nous avons une tradition: nous mangeons toujours ensemble quand arrive l’anniversaire de l’un d’entre nous; ça peut même se faire la veille ou le lendemain. Comme cette année ce n’est pas possible, je vais manger avec mes enfants. Mes amis vont m’appeler au cours de la journée. Si certains m’oublient, je vais le leur rappeler! (rires) Ma sœur et moi avons moins d’un an d’écart. Lorsque la pandémie sera terminée, je compte organiser quelque chose pour nos 60 ans, parce que nous le méritons. Après tout, nous avons élevé nos familles et nous sommes vraiment fières de nos enfants. Mes enfants sont les siens, et les siens sont les miens. Nous sommes vraiment très proches.

Colette Provencher est présentatrice météo sur le Réseau TVA et à LCN. Elle donne aussi des conférences. On s’informe à pierregravel.com.
 

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