Ève-Marie Lortie se confie sur les derniers mois chargés d’émotions

Photo : Julien Faugere

Daniel Daignault

2021-03-03T15:00:00Z

Ève-Marie Lortie ensoleille toujours nos matinées à la barre de Salut Bonjour week-end. Et puisqu’elle aime relever les défis, elle n’a pas hésité à prendre la barre de 99 raisons d’aimer Québec afin de nous faire découvrir la Vieille Capitale. Toutefois, mis à part son travail qui la comble, elle a vécu des moments plutôt émotifs au cours de la dernière année.

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Ève-Marie, la dernière année a été occupée et émotive pour toi. Il y a eu la pandémie, mais en plus, tu as vécu une grande étape de ta vie puisque ta fille a quitté la maison pour ses études...
Corinne a maintenant 18 ans et elle étudie au Cégep de Jonquière. Et comme elle s’est inscrite à une technique, elle a des cours en présentiel; elle doit donc vivre en appartement là-bas. Elle a quitté la maison au moment de la rentrée des cégeps. Elle habite avec des colocs. Ils se font une belle vie, mais ce n’est pas la vie des jeunes de 18 ans de mon époque, ni de la tienne, ni même celle d’il y a deux ans. C’est complètement autre chose. Comme c’est le cas pour tous les jeunes, se rassembler et faire sa vie de jeunesse, c’est pour le moment tout à fait impossible. Je trouve que leur réalité est dure. Elle n’a pas eu de bal au début de l’été, ni de party d’initiation, pas même un 5 à 7 un vendredi soir avec les amis du cégep. Il n’y a rien de ça. Au moins, elle a des colocs, alors, ils réussissent à se désennuyer. 

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Est-ce que vous avez des traits de caractère semblables, ta fille et toi?

On est bien différentes, mais on a des traits de caractère similaires. Je la trouve plus posée que moi. À l’époque où moi j’avais 18 ans, on pouvait faire le party. Là où on se rejoint, c’est dans notre passion du métier. Elle a la même passion que j’avais à son âge. Maintenant, qu’est-ce qu’elle va faire avec ça? Je ne le sais pas.

Était-ce clair depuis longtemps qu’elle voulait étudier en communications?

Non. C’est arrivé comme une surprise, après une séance auprès du service d’orientation à l’école secondaire. Ce qui était clair, c’était qu’elle ne sentait pas l’appel des métiers de la science, de la santé ou du milieu des chiffres. Elle était plus intéressée par les univers créatifs, les sciences humaines. Elle a toujours aimé être un peu en représentation, mais elle ne cherche pas la lumière à tout prix. Le contenu est important pour elle. Je pense qu’elle a choisi cette voie pour les bonnes raisons, mais mon jugement est biaisé, puisque je suis sa mère! 

Photo : Julien Faugere
Photo : Julien Faugere

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Comment as-tu vécu le départ de ta fille du nid familial?
Avec beaucoup de fierté! Comme j’étais à la tête d’une famille monoparentale depuis plusieurs années, je me demandais si j’en avais fait un bébé gâté. Je n’ai qu’une enfant et je lui ai toujours donné toute mon attention. Alors, quand à 17 ans elle m’a annoncé qu’elle s’en allait pour aller étudier au cégep, j’étais très fière. Ça voulait dire, pour moi, que j’avais réussi à lui donner confiance en elle et que j’avais réussi ma job de parent pour l’amener jusque-là. Le reste lui appartient. Elle avait le guts de dire qu’elle voulait partir; c’est tout à fait elle, ça! Parce qu’il y en a qui sont intéressés par ce programme-là, mais comme il ne se donne pas dans leur région, ils ne s’inscrivent pas. Elle, elle a décidé d’y aller. Elle n’était pas complètement dans l’inconnu: le Saguenay étant ma région natale, je la lui avais fait découvrir. J’ai encore un réseau là-bas, et en plus, j’ai une sœur qui est enseignante au Cégep de Jonquière. Je me demandais simplement comment tout ça allait s’organiser au quotidien, et ça s’est très bien passé. 

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Tu as continué à animer Salut Bonjour weekend durant la pandémie dans des circonstances différentes, il y a eu le départ de la maison de ta fille et, en plus, ton père est décédé...
Oui, papa est décédé au mois d’août dernier. Je dirais que c’était un excellent timing. À ce moment-là, il y avait moins de contraintes liées à la pandémie. Alors les trois enfants et sa conjointe, on a pu être avec lui à l’hôpital. Et à la fin, on a passé du temps avec lui chacun notre tour. Quand ç’a été confirmé qu’il était sur son départ, on a toujours pu être avec lui. Ça nous a permis d’être auprès de lui durant les derniers moments de sa vie. C’est précieux, ça. Quand je pense à tous ceux qui n’ont pas pu être aux côtés d’une personne qu’ils aimaient alors qu’elle était en fin de vie... Les mourants, ce sont les mourants, mais les vivants me préoccupent beaucoup. Ce ne doit pas être facile pour une personne d’être chez elle, de savoir que son père ne va pas bien, mais qu’elle ne peut pas être avec lui... Moi, j’ai été avec mon père du début à la fin. Je ne suis pas sûre que je serais aussi sereine dans mon deuil si ça n’avait pas été le cas.

Était-ce un départ inattendu?

Pas du tout. Un an auparavant, en octobre, il nous avait fait une frousse. Il avait eu un sérieux malaise. On m’avait annoncé de mauvaises nouvelles et on m’avait même dit d’appeler ma famille; il se pouvait qu’il ne passe pas la journée. Après ça, ç’a été juste des cadeaux qu’il soit avec nous. Avant qu’il parte, il n’y a pas eu de non-dits. Tous les «Je t’aime» et les «Mercis» se sont dits. Les «Je suis fier de toi, ma fille», je les ai entendus. J’ai pu lui dire merci pour la belle vie qu’il m’avait donnée. Ç’a été une belle fin de vie. Il me manque profondément, mais je vais apprendre à vivre avec cette situation: c’est ça un deuil. Et il n’y a pas de regrets, parce qu’on a eu la chance de se parler. 

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Photo : Julien Faugere
Photo : Julien Faugere

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Cela fait à peine six mois que ton père est parti... Penses-tu à lui tous les jours?

Oh oui! Et je pense que ça va être ça toute ma vie, mais ça ne génère pas de grande peine. Il y a un ennui... Papa a eu une vie formidable et il était vraiment malade à la fin; c’était plate pour lui. Il n’aurait pas fallu que ça dure, sinon ç’aurait vraiment été très difficile. Mon père était le maître des bons vivants. Et quand un bon vivant est confronté à une maladie qui l’empêche de vivre comme avant, il n’a plus de fun.

Quel genre de relation avais-tu avec ton père?
J’étais très proche de lui. Papa a été proche de ses enfants: son fils et ses deux filles. On a eu le meilleur père du monde! Pas parfait, mais très, très bon.

Et ta mère va bien?
Oui, elle va avoir 80 ans! C’est beau. Elle est vraiment en forme. Tu étais le bébé chez vous, la petite dernière... Oui, j’ai six ans de différence avec ma sœur, et huit avec mon frère. Comme je suis arrivée après eux, j’ai eu droit à des parents plus lousses, mais je ne leur en ai pas fait voir de toutes les couleurs pour autant. Mon frère et ma sœur s’en étaient occupés! (sourire) Mes parents me faisaient vraiment confiance; une confiance que je n’ai jamais trahie, même si je n’étais pas parfaite. Quand j’avais des niaiseries à faire, je ne le leur disais pas! Mes parents m’ont toujours appuyée. Quand je faisais des compétitions de natation ou des concours, comme celui de Miss Personnalité du Club Optimiste, ils étaient présents et m’applaudissaient. J’ai eu leur appui dans tout ce que je faisais. Quand Corinne était plus jeune, elle faisait des compétitions de nage synchronisée, qui avaient souvent lieu le samedi ou le dimanche pendant que j’étais en ondes. Mais en fait, je n’en ai pas manqué beaucoup. Souvent, après l’émission, je partais et je me rendais dans la ville où elle compétitionnait. Comme mes parents l’avaient fait pour moi, il était important pour moi, en tant que parent, d’appuyer ma fille dans ses projets.

Il y a la pandémie et le fait que tu as perdu ton père... Est-ce que ça t’a amenée à réfléchir à l’importance de profiter de chaque moment qui passe? Cette espèce d’urgence?
Je te dirais qu’avec le métier que je pratique, et entre autres avec les tournages de 99 raisons d’aimer Québec, je me suis aperçue que cela m’offre des opportunités incroyables. J’ai fait de la tyrolienne en ville, je suis allée au Zoo de Québec où j’ai nourri un morse! Je peux dire que je vis de belles aventures. Pour être bien honnête, je ne peux pas dire que j’ai l’impression de passer à côté de ma vie. Au contraire, ça m’a fait réaliser que ma famille est importante pour moi. J’ai pris conscience qu’on forme vraiment une très belle famille et que nous sommes soudés. Il y a beaucoup de respect et de fierté entre nous, il n’y a pas d’envie. Par contre, ce qui me manque le plus, mais vraiment beaucoup, c’est d’avoir ma gang à ma table. Et les funérailles de papa n’ont toujours pas eu lieu; on doit attendre. Comme je le disais, mon père était un bon vivant; alors, quand on va lui dire «Au revoir», ça va être un party! Ce sera la fête comme lui aimait faire la fête. Ce n’est pas vrai qu’à 20 personnes, on va faire quelque chose.

Sinon, tu es toujours une femme amoureuse?
Oui. Clarens et moi, nous sommes ensemble depuis 2008. Il travaille à la Ville de Québec et fait du télétravail à la maison. Il est chanceux, je lui ai prêté mon bureau. Je lui ai laissé la place! Ç’a évidemment été une année d’adaptation, comme pour tout le monde. Avant, mon chum partait de bonne heure le matin avec son sac à lunch et il revenait en fin d’après-midi. Maintenant, il est toujours là. Pour ma part, j’avais l’habitude d’être chez nous, de faire du télétravail, mais j’étais seule. Maintenant, nous sommes tous deux dans la maison toute la journée. Et on dîne ensemble, ce qu’on ne faisait pas avant.

Tu animes Salut Bonjour week-end depuis neuf ans, et on sent à quel point tu as encore du plaisir à faire cette émission...
C’est vrai, ça va très bien. Et les téléspectateurs sont fidèles. Avec la pandémie, la télévision a repris une place importante dans la vie des gens. On l’a constaté, et il est important de ne pas faire de changements. J’ai apprécié le fait que TVA nous laisse en ondes tout le temps. Il était important que le rendez-vous du week-end se poursuive. J’en étais contente. Et j’ai toujours autant de plaisir à animer cette émission, je ne suis pas blasée. J’ai encore de l’énergie, et le matin me sied vraiment très bien.

On te voit en ondes chaque week-end, tu fais partie de la famille des téléspectateurs, mais est-ce qu’il y a quelque chose qu’on ne sait pas à ton sujet?

Dès que j’en ai la chance, je quitte la ville et je m’en vais au chalet au Saguenay. C’est lorsqu’il y a de l’eau devant moi que je me sens le mieux. Quand je suis à Québec, j’aime aller sur le bord du fleuve. Ça me rend heureuse aussi de mettre un tablier et de savoir qu’une viande cuit depuis longtemps. Les fourneaux sont allumés, je cuisine, un verre de vin à la main, et il y a du monde dans la maison, tout cela après avoir fait du quatre-roues. C’est peut-être ce côté qu’on connaît le moins de moi.

Tu as aussi toujours été une sportive?
Oui. Je fais entre autres du ski. Je fais du sport. Je n’ai pas la silhouette d’une sportive d’élite, mais je ne suis pas sédentaire. J’ai besoin de bouger. Je suis satisfaite quand je vais marcher une heure trente, deux heures. Et je n’ai pas besoin à tout prix de m’inscrire à un marathon. Je suis satisfaite de faire mon 5 km de jogging.

Parallèlement à
SBWE, tu as eu l’occasion de découvrir la ville de Québec dans le cadre de la série télé 99 raisons d’aimer...
Oui, ç’a été un projet extraordinaire! On m’a offert quelque chose de différent. On m’a demandé d’essayer de sortir de mon cadre un peu plus sérieux, qui est naturel et pas forcé. Il y a en moi un côté qui est très info, avec l’aspect journalistique, mais il y a aussi un côté très funny. Ç’a donc été l’occasion, avec 99 raisons d’aimer Québec, de montrer cet aspect de ma personnalité.

Tu as dû avoir du plaisir à faire ces émissions. Québec est une ville tellement formidable!

À Québec, il y a tout le côté historique. J’étais avide de recevoir ces informations-là sur le sujet. Mais il y a aussi bien d’autres choses à faire et à voir, sans oublier le Québec gourmand! Chaque quartier a ses adresses et ses spécificités. Et même si je connais Québec, j’ai eu l’occasion de faire de nombreuses découvertes en faisant ces émissions. Derrière chaque recoin, chaque édifice, il y a une histoire; ça m’a fait réaliser que je dois profiter plus de cette belle ville. J’avais déjà habité à Québec à la fin des années 1990, et même si je suis née au Saguenay– Lac-Saint-Jean, c’est une ville que j’ai toujours aimée et fréquentée. Mes grands-parents, mes oncles et tantes, cousins et cousines étaient d’ailleurs tous à Québec quand j’habitais au Saguenay.

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Les quatre épisodes de 99 raisons d’aimer Québec, animés par Ève-Marie Lortie, seront présentés les lundis à 20 h à compter du 1er mars sur Évasion.
Salut Bonjour week-end, samedi et dimanche à 6 h, à TVA.

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