La série de Simon Boulerice sera désormais diffusée à la télé

Dès jeudi le 3 juin, 19 h 30, à Radio-Canada

Marie-Hélène Goulet

2021-05-27T13:00:00Z

Léon voit son univers s’écrouler sous ses pieds lorsque sa mère ultraprotectrice meurt tragiquement. L’adolescent malvoyant doit alors s’installer chez son père, qui élève déjà quatre enfants avec sa femme, Julietta. Voilà la prémisse de la captivante série jeunesse Six degrés, écrite par Simon Boulerice.

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Simon, comment est née la série Six degrés?
Elle est née de deux rencontres. Plus jeune, j’avais une amie qui était atteinte de fibrose kystique et pour comprendre ce qu’elle vivait, elle m’a fait respirer dans une paille après avoir couru autour de l’école. Ça avait frappé mon imaginaire! Plus tard, je me suis fait un ami malvoyant qui m’avait expliqué qu’il voyait la vie à travers une paille, c’est-à-dire avec seulement six degrés du champ de vision normal, qui est de 180 degrés. À partir de ces rencontres, j’ai écrit Florence et Léon, un album jeunesse sur une histoire d’empathie. Quand les gens des productions Encore Télévision m’ont approché pour une série jeunesse, en précisant qu’ils aimeraient que je traite de la malvoyance, j’avais donc déjà des personnages en tête. Ç’a été très organique!

Pourquoi avez-vous choisi de lancer la série dans le drame, en faisant mourir la mère de Léon dès le premier épisode?
J’avais envie de créer un personnage solide, mais qui est ébranlé dès le départ. Élevé par une mère hélicoptère qui le protégeait toujours pour ne pas qu’il se blesse, Léon débarque tout à coup dans la grosse famille de son père, à laquelle il appartient même s’il ne la connaît pas.

À quoi ressemble la famille qui l’accueille?
Il y a son père, Francis, qui a refait sa vie avec Julietta, une Québécoise d’origine mexicaine. Ensemble, ils élèvent une famille très diversifiée. Il y a Belinda, une adolescente très solide qui se trouve belle, mais qui souffre de grossophobie à l’école. Il y a aussi Ricardo, qui semble le parfait antagoniste de Léon. Au fil des épisodes, il laissera voir une grande faille en lui, où se cache son humanité. Umberto, quant à lui, est en quête d’identité. C’est Florence, la meilleure amie de Léon, qui l’aiguillera sur certains thèmes comme la pansexualité. Finalement, Lola, la cadette, rêve de devenir un pirate. Elle est toute en légèreté et c’est souvent par elle que le rire arrive.

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Quelle est la force de cette famille?
Ce qui était le plus important pour moi, c’était de créer une famille bienveillante. Tous les soirs, cette gang-là se réunit pour jouer à des jeux de société, et c’est un moment important dans leur journée. C’est vraiment une famille qui s’aime, parfois tout croche, mais l’amour demeure à l’avant.

Pourquoi Noah Parker est-il le parfait Léon?
Dès que j’ai vu la première audition de Noah sur vidéo, j’ai dit: «C’est lui!» Il a exactement l’énergie que je voulais pour le personnage. Dans son regard, on sent non seulement de la douceur, mais aussi une grande intelligence émotionnelle. J’adore le regarder jouer dans les scènes où il reçoit les répliques des autres, car il n’a même pas besoin de parler pour m’émouvoir! Noah n’est toutefois pas malvoyant.


Pourquoi ne pas avoir choisi un jeune acteur avec un handicap visuel?
C’était le premier souhait de la production, mais les agences de jeunes comédiens n’avaient personne à nous présenter en audition. Nous avons donc pris le pari de «jouer» cette différence. Pour que ça soit fait dans le plus grand respect, mon ami Méridick, dont la condition — et non la vie — m’a inspiré pour créer Léon, a pratiquement été de toutes les étapes du projet. Il a d’abord été un bon lecteur pour valider et invalider des choses que j’avais écrites, puis il a été présent sur le plateau afin de guider Noah. Il a ajouté plusieurs détails à la série, comme l’utilisation de l’écholocalisation par Léon.

Pour finir, que pouvez-vous nous dire du professeur Antoine Beaulieu, le personnage que vous incarnez dans la série?
C’est un personnage inspiré du grand scénariste Serge Boucher, qui a été mon professeur de français en troisième et cinquième secondaires. C’est le professeur qui m’a le plus encouragé à écrire, car il avait perçu quelque chose de spécial dans mes textes. Ses encouragements ont été comme une immense tape dans le dos pour moi. J’ai même écrit quelques scènes qui sont précisément tirées de ce que j’ai vécu avec lui.



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