Debbie Lynch-White admet être grandement inspirée par Céline Bonnier

Photo : Julien Faugere / TVA Pub

Michèle Lemieux

2021-09-25T12:00:00Z

Femme de projets aux visées à long terme, Debbie Lynch-White vient d’atteindre le fil d’arrivée en déposant son mémoire de maîtrise. Après quatre années de recherche sur le silence, voilà que l’actrice peut enfin dire: «Mission accomplie!» Alors que cette bonne élève voit son agenda se remplir en cette belle rentrée, elle revient sur sa passion du métier et son inaltérable désir d’apprendre.

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Debbie, ta rentrée semble particulièrement chargée...
Oui, j’ai deux nouveaux projets, dont la série jeunesse Le pacte. Et dans la quatrième saison d’Une autre histoire, ça brasse! C’est du pur bonheur à jouer. Cette année, il y a plus de rebondissements et de scènes d’action. Quand je lisais les textes, je réagissais à voix haute! (rires) J’embarquais! De plus, je jouerai au théâtre en novembre au Prospero. Nous reprenons Platonov de Tchekhov, dans une adaptation de Michel Tremblay. Je répéterai aussi L’art de vivre, une pièce que je jouerai au Quat’Sous en février 2022. J’ai besoin de la création. Florence Longpré, Samuël Côté et moi avons eu notre compagnie de théâtre, pendant quelques années. Le théâtre me ramène à ma base, à mes débuts dans le métier. Je m’inspire beaucoup de Céline Bonnier sur ce plan.

Et pourquoi t’inspires-tu de cette actrice en particulier?
À mon avis, Céline est notre meilleure actrice au Québec. Je m’excuse auprès de toutes les autres, mais c’est ma préférée. (sourire) Je l’adore! Elle ose. Et cette audace m’inspire. Je me reconnais beaucoup en elle et dans ses choix. Elle peut faire un show grand public à TVA et jouer dans une pièce au théâtre La Chapelle. Je comprends pourquoi elle a besoin des deux: parce que l’un nourrit l’autre. Je suis meilleure quand je tourne à la télé parce que j’ai de l’espace pour créer au théâtre. Depuis le début, il était clair que je voulais nager entre les deux. Tout cela peut communiquer. Je me suis toujours donné cette mission. Au-delà de tout cela, c’est vraiment un besoin personnel et artistique

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Jouer avec Céline dans Unité 9 a donc dû être un moment important pour toi...
Oui. Je pense qu’elle ne l’a jamais su, mais lorsque j’ai tourné ma première scène avec elle, la petite Debbie en moi était nerveuse... (rires) Je ne voulais pas le montrer, mais j’étais bien impressionnée. Au-delà de ça, j’étais fascinée. Pas comme une groupie, mais comme une personne admirative du travail de l’artiste. Je l’observais travailler. J’apprenais à la connaître. J’étais assez discrète. Personne ne me connaissait. J’étais la petite nouvelle qui débarquait. C’était une gang accueillante et généreuse. Au début, j’étais bien fière de jouer avec Céline. J’ai l’impression qu’il y aura toujours une partie de moi qui la regardera avec admiration. Ce regard-là, je le pose sur des gens avec lesquels je travaille. Pour moi, c’est une forme de respect.

Te perçois-tu comme étant audacieuse, toi aussi?
Oui. J’aime aller là où j’ai peur. Si j’ai peur, il faut que j’y aille. À plusieurs reprises, j’ai eu peur à en brailler et je me suis demandé pourquoi j’avais dit oui... Lors du show de musique Elle était une fois, le premier soir quand je suis arrivée sur scène et que j’ai vu la salle, j’ai eu un malaise pendant deux minutes... Je suis habituée d’être avec une gang. C’était un beau vertige! Ç’a été mémorable! Je pense que plus on a peur, plus le sentiment d’accomplissement est grand. J’aime ce qui me demande de me dépasser.

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Cette nature se transpose-t-elle partout dans ta vie?
Oui, je vais au bout des choses. Je ne suis pas une fille qui abandonne. Je veux avoir l’impression que je suis allée le plus loin possible. J’ai un côté perfectionniste et je réfléchis justement à ce sujet actuellement. J’ai toujours été une bonne élève: je suis toujours à l’heure, je connais mes textes, je me prépare d’avance. Je découvre toutefois que l’énergie qui vient quand on est un peu moins préparé est aussi agréable. J’essaie de moins m’en faire et de me faire confiance. Quand on se prépare autant, c’est une manière de gérer une certaine anxiété. J’essaie de trouver un équilibre entre ces deux pôles.

Où en es-tu avec ta maîtrise?
Je l’ai déposée le 14 septembre. J’ai sprinté là-dessus cet été. Ça faisait quatre ans que j’y travaillais, parallèlement à tout le reste. Pendant tous mes projets, j’étais aussi à l’université! Une certaine angoisse vient avec la maîtrise. Ça m’a beaucoup apporté dans ma pratique. Mon thème est L’écriture du silence au théâtre.

Quel est ton rapport au silence?
J’haïs le silence dans la vie! J’ai commencé ma maîtrise en abordant ce paradoxe. C’est incroyable à quel point je ne tolère pas et je gère mal le silence dans la vie, mais aussi à quel point il peut me fasciner dans mon métier. Je suis la première à faire une blague, à chercher à remplir le silence. Ça n’a pas changé en quatre ans d’études sur ce sujet. La maîtrise a été mon plus grand défi des dernières années.

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La maîtrise, était-ce pour te donner une certaine sécurité compte tenu de l’instabilité du métier?
C’est quelque chose que j’avais calculé dans mon parcours. Je me disais que si j’en avais besoin un jour, je l’aurais; sinon, tant pis. Dans ce métier, on ne sait jamais quand on ne voudra plus de nous. Je ne vis pas d’angoisse par rapport à ça, mais je suis extrêmement lucide. Je connais des actrices qu’on ne voit plus, des femmes de 55 ans chez qui le téléphone ne sonne plus depuis trois ans. C’est un métier qui peut être ingrat envers les femmes, particulièrement celles qui vieillissent. Pourquoi serais-je une exception? Peut-être que j’aurai une carrière à la Janine Sutto... Je pourrai en reparler à 90 ans! Actuellement, je n’ai pas la moindre idée de ce que la vie me réserve. Après La Bolduc, j’ai eu un creux. Comme je ne peux pas attendre que le téléphone sonne, j’ai décidé de commencer ma maîtrise. Mon meilleur ami l’avait fait quelques années avant moi. Il m’a beaucoup inspirée sur ce plan. 

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Tes parents t’ont-ils encouragée à faire des études universitaires?
Ils ne mettaient pas l’accent sur l’université, mais chaque fois que je voyais mon père, la première question qu’il me posait était toujours la même: «Comment ça va à l’école?» J’ai toujours senti que c’était important pour lui. Je n’ai pas étudié pour lui, mais ça m’a beaucoup motivée et valorisée. Mes parents m’encourageaient à faire ce que j’aimais. Ils ne m’ont jamais dit de ne pas aller en théâtre parce que je n’allais pas faire un sou. Nous n’étions pas riches, mais ma mère me disait: «Fais quelque chose qui va faire en sorte que tu vas te lever de bonne humeur.» Mes parents m’ont fait confiance: c’était le plus beau cadeau qu’ils pouvaient me faire!

Une autre histoire, lundi 20 h, à Radio-Canada.
Le pacte, l’hiver prochain, à Télé-Québec.


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