Mylène Mackay revient sur le rôle le plus important de sa carrière

Photo : Dominic Gouin / TVA Pub

Patrick Delisle-Crevier

2020-08-12T13:00:00Z
2023-10-12T23:45:56.126Z

Mylène Mackay a pu profiter du confinement pour se reposer et se ressourcer auprès de sa famille, dans la maison de son enfance. Cette période exceptionnelle lui a permis de créer une belle bulle créative. Nous avons discuté avec elle de son enfance, de ses débuts et de ses projets.

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Mylène, comment vas-tu?

Je vais très bien! Ces jours-ci, je tente de passer le plus de temps possible à la campagne. Ça me permet de me plonger dans une espèce de bulle créative et, dans ces moments-là, j’écris! Ça me fait du bien d’être un peu à l’écart de la ville avec tout ce qui s’y passe en ce moment. J’ai trouvé ça plus difficile au début, ce printemps, mais là, on dirait que je me suis habituée à cette période étrange. Je n’ai plus aucune attente face à quoi que ce soit! De toute façon, on n’a le contrôle sur rien, alors aussi bien vivre cette période le plus sereinement possible. 

Tu dis que tu es en ce moment dans une bulle créative. Sur quoi travailles-tu?

Je n’ose pas trop en parler encore, mais j’ai un beau projet avec ma compagnie de théâtre, Bye Bye Princesse. Je vais signer la direction artistique d’un spectacle qui sera présenté en septembre. Sinon, je suis en train d’écrire un recueil de poésie que j’aimerais bien publier.
 

Comment as-tu vécu l’arrêt des tournages en raison de la pandémie?

J’étais en état de choc, parce que ç’a été un changement drastique! Il faut dire que j’étais en plein tournage du prochain film de Yan England. Tout a été interrompu, mais si tout se passe bien, on devrait reprendre dans quelques jours. Je tournais aussi Escouade 99 depuis l’automne. Je travaillais de 12 à 13 heures par jour, puis plus rien! Je suis donc passée d’un rythme de travail assez fou à rien du tout. Ce vide soudain a été angoissant.

Tu sembles toutefois avoir réussi à utiliser cette pause forcée de façon salutaire.

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Oui. Après quelques jours, je me suis dit que je devais utiliser ce temps d’une bonne
façon. J’ai aussi constaté que j’avais beaucoup de fatigue accumulée. J’ai donc commencé à voir ce temps libre sous un nouvel angle, et ça m’a fait du bien. J’ai aussi réalisé qu’il y avait autre chose que le jeu qui pouvait me rendre heureuse dans la vie. J’apprivoise les bonheurs simples, comme le fait de préparer un plat de pâtes.

Pourquoi as-tu choisi de passer les derniers mois à la campagne?

Je ne voulais pas rester seule dans mon appartement en ville. Je viens d’un petit village dans Lanaudière, et mes parents habitent toujours la maison de mon enfance. Je suis donc allée passer du temps en famille. J’ai aussi aidé ma sœur, qui a une compagnie de semences biologiques. Ses ventes ont explosé pendant le confinement! Ma sœur a une petite fille d’un an et demi, donc j’ai aussi pu passer du temps avec elle. Être dans ce cocon familial m’a fait du bien, et ça nous a tous beaucoup rapprochés. La famille, c’est vraiment précieux pour moi.

Quel genre d’enfance as-tu eue?

J’ai grandi dans un environnement magique, puisque mes parents ont Les jardins du Grand-Portage, que les gens peuvent venir visiter l’été. Je ne jardinais pas avec mon père, mais j’étais chargée d’accueillir les visiteurs, et j’improvisais parfois de petits spectacles. Je voulais devenir une grande danseuse; je prenais donc plaisir à divertir les gens. J’étais une enfant très créative: j’inventais des jeux, des histoires et j’étais très proche de ma petite sœur. J’ai eu une enfance assez simple, même si non conventionnelle. Nous étions près de la nature, nous respections la terre, nous mangions des légumes biologiques... Et j’allais dans une école primaire où il n’y avait que 45 élèves! 

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Comment le jeu est-il arrivé dans ta vie?

Je pense que le déclic s’est fait à 10 ans, quand je me suis retrouvée à participer à une pièce de théâtre. Je voulais absolument tenir le rôle principal. Pourtant, je n’étais pas l’enfant la plus extravertie. Mais une fois sur scène, j’ai ressenti un grand sentiment de liberté. Je suis devenue accro à cette adrénaline-là et j’ai eu envie de continuer. Je prévoyais étudier le ballet classique à l’École secondaire Pierre-Laporte, à Montréal, mais le programme n’était pas ouvert, cette année-là. Je me suis donc retrouvée en théâtre à l’École Saint-Louis (maintenant l’École Robert-Gravel), et j’ai adoré ça. Mes parents m’ont toujours encouragée, même qu’ils m’accompagnaient chacun leur tour à Montréal pendant mes études. Ils ont fait beaucoup de sacrifices pour que je puisse étudier en théâtre. Je pense qu’aujourd’hui, je ne pourrais pas être autre chose qu’une artiste. 

D’ailleurs, tu enseignes désormais le théâtre, non?

Oui. J’ai commencé à enseigner le théâtre aux enfants il y a quelques mois et j’adore ça. Au début, je le faisais en vidéoconférence, mais je rencontre maintenant les jeunes en personne, et je trouve ça vraiment constructif. Faire du théâtre à un jeune âge m’a vraiment aidée, ça aide à gagner de la confiance en soi. Je suis donc contente de pouvoir transmettre cette passion à d’autres aujourd’hui. 

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Quel a été ton premier véritable rôle?

C’était pour une websérie intitulée Le judas, réalisée par Ziad Touma. Je lui dois beaucoup, parce qu’il m’a donné ma première chance. C’était mes 15 premiers jours de tournage, et ça a brisé la glace. Ensuite, j’ai entre autres joué dans la série Le chalet.
 

Peut-on dire que ton rôle de Nelly Arcan dans le film Nelly a été le plus marquant?

Oui, je pense qu’à partir de Nelly, il y a une confiance qui s’est installée. Ç’a été une belle vitrine. Cela dit, je pense aussi que chaque rôle prépare le prochain. Mais c’est certain que le film Nelly a été marquant pour moi. Avec le recul, je me rends compte que je n’avais aucune idée de la grandeur des chaussures que je devais porter pour tenir ce rôle-là. C’était gros, mais je ne me doutais pas de l’impact que ce film allait avoir. L’innocence que j’avais à l’époque m’a permis de plonger dans ce projet avec un grand abandon.
 

Cet automne, on te verra dans Escouade 99, une série qui te permettra de dévoiler un côté plus comique de ta personnalité...

Oui, et j’en suis très contente! Ça me permet vraiment d’explorer une autre facette de mon jeu, et j’aime ça. C’est rare pour moi d’avoir des fous rires et de pouvoir faire rire sur un plateau! Il y a vraiment une belle ambiance durant les tournages et j’ai hâte que le public puisse découvrir cette série. J’ai vraiment été heureuse de participer à une comédie; c’est rafraîchissant pour moi. Et je souhaite à tous les comédiens d’être dirigés par Patrick Huard, qui réalise l’émission. Il est extraordinaire: il est vraiment capable de nous amener plus loin.
 

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Tu sembles plutôt discrète dans la vie. Comment gères-tu la popularité qui vient avec ton métier?

C’est drôle, mais je ne me sens pas très populaire. Je n’ai pas l’impression que les gens me reconnaissent tant que ça. J’habite à côté du parc Laurier, à Montréal, et c’est rare que les gens m’abordent. Je ne me sens pas pointée du doigt ou observée. Parfois, les gens m’abordent pour me parler de mon travail — et ça me fait plaisir —, mais c’est vraiment rare. Aussi, je suis effectivement assez discrète dans la vie, donc je ne suis pas celle qui déplace le plus d’air au quotidien.
 

Tu fais ce métier depuis quelques années. De quoi es-tu le plus fière?

Je suis surtout fière de ne pas avoir été étiquetée dans un seul type de rôle. J’aime faire des choses complètement différentes et je bénis le fait de pouvoir le faire. Je me considère comme chanceuse de jouer dans différents registres et de pouvoir m’amuser en créant des personnages. Prochainement, on me verra dans la peau de Fanny, une policière un peu étrange dans Escouade 99, et je serai dans la peau d’un personnage complètement différent dans le prochain film de Yan England. J’y joue une ancienne athlète olympique devenue entraîneuse de natation.

La série Escouade 99 sera offerte en exclusivité dès septembre, sur Club illico.

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