Élyse Marquis s’ouvre sur sa relation avec sa fille, Alice

Joël Legendre

2022-05-07T04:00:00Z

Lorsqu’on s’est vus pour la première fois, c’était à l’école de théâtre. Elle avait 17 ans et j’en avais 19. Ce fut comme si, pour la première fois de ma vie, je rencontrais mon âme sœur. Depuis ce jour, on ne s’est plus jamais quittés. Nous avons habité ensemble, voyagé ensemble, chanté tout le répertoire de Mario Pelchat, Martine St-Clair et Whitney Houston, avons travaillé ensemble mais, surtout, sommes passés à travers nos tempêtes personnelles et nos immenses moments de bonheur ensemble. Je m’entretiens avec Élyse aujourd’hui et, même après toutes ces années, je me sens encore privilégié à l’idée de passer du temps avec elle. Rencontre avec une femme aimante, vraie et sensible.

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Élyse, tu respires le bonheur. Qu’est-ce qui contribue à te rendre heureuse ces jours-ci?
Je te dirais d’emblée qu’avoir réussi à tourner Les chefs! cette année malgré la covid est une immense réussite. On dirait que toute l’équipe participait à la fois à un sprint et à un marathon. Au lieu d’avoir des journées de tournage qui s’échelonnent sur quelques mois, on a réussi à livrer toutes les émissions en seulement quelques semaines.

Élyse entourée des juges de la nouvelle saison des Chefs!, Normand Laprise, Isabelle Deschamps-Plante, Pasquale Vari et Jean-Luc Boulay, et de la mentore Colombe St-Pierre.
Élyse entourée des juges de la nouvelle saison des Chefs!, Normand Laprise, Isabelle Deschamps-Plante, Pasquale Vari et Jean-Luc Boulay, et de la mentore Colombe St-Pierre. Photo : © Félix Renaud

Tu dois donc être épuisée?
Pas du tout. Je te dirais même que c’est la saison où j’ai eu le plus de plaisir à tourner. J’ai été emportée par cette vague de bonheur provenant de toute l’équipe, autant devant que derrière la caméra, qui était si heureuse de refaire ce magnifique projet.

Est-ce que le fait d’avoir sauté une année en ondes a rendu ce tournage encore plus précieux?
Certainement! On a tous pris conscience de la chance qu’on avait de pouvoir faire ce métier. Dans la vie, quand on tombe malade et qu’on recouvre la santé, c’est souvent là qu’on se rend compte à quel point elle est précieuse. C’est ce qui est arrivé, en quelque sorte. Après 10 saisons, je tenais peut-être un peu trop pour acquis que, chaque printemps, je tournais cette téléréalité. Mais le fait d’avoir sauté une saison a rendu ce tournage encore plus précieux. En plus, ça a permis d’avoir les meilleurs aspirants chefs des deux dernières années réunis pour cette saison.

Sur le plateau de l’émission.
Sur le plateau de l’émission. Photo : © M.-A. Lapierre


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Justement, à quoi peut-on s’attendre?
Les gens du contenu ont travaillé encore plus fort sur ce qu’on appelle les twists. Les candidats commençaient à bien connaître l’émission, alors on a voulu les surprendre et les déstabiliser un peu plus qu’à l’habitude.

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Que t’apporte l’animation de cette émission?
J’aime tout de cette émission! J’adore la téléréalité, la compétition et la cuisine. Dans cette aventure, je suis entourée de jeunes qui sont compétitifs. Je les comprends et les admire totalement. De plus, je n’en reviens jamais, chaque année, d’être assise avec Normand Laprise, Jean-Luc Boulay et Pasquale Vari, qui sont tous de grands chefs de réputation internationale. C’est vraiment une bulle de bonheur!

Tu as gagné plusieurs Gémeaux pour l’animation de cette émission. Comment reçois-tu ces honneurs?
Avec beaucoup d’humilité! Ces honneurs vont à toute une équipe, à vrai dire. Entre autres, je pense à Carl Dubuc, que j’entends dans mon oreillette. C’est mon complice; il pense à tout et, ainsi, il bonifie chacune de mes interventions, ce qui a pour effet de me rendre meilleure. C’est comme si on était deux à l’animation.

Ta fille, Alice, a maintenant 18 ans. Est-ce que ton rôle de mère a changé depuis qu’elle est majeure?
Évidemment, mon rôle de mère évolue. Je te dirais que, par les temps qui courent, mon rôle de mère est réduit à faire le taxi. (rires) Elle travaille beaucoup en ce moment. Elle va jouer dans la comédie musicale Annie et elle participe également à plusieurs séries en doublage. Cela dit, j’adore aller la reconduire, car c’est là que j’ai du temps de qualité avec elle et qu’on jase ensemble. Avant, j’étais toujours près d’elle; maintenant, je suis simplement à côté d’elle. Si elle a besoin d’un conseil, elle me le demande et elle sait qu’elle peut compter sur moi. 

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«Avec Alice, j’ai eu l’enfant qui m’a permis d’être la mère que je souhaitais être.»
«Avec Alice, j’ai eu l’enfant qui m’a permis d’être la mère que je souhaitais être.» Photo : Patrick Séguin

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Comment qualifierais-tu ta relation avec elle?
Lorsqu’Alice était toute petite, je me rappelle avoir lu un livre qui disait qu’on devait ajouter une part d’amitié dans la relation avec notre enfant. Alors en ce sens, je l’ai aiguillée à faire ses propres choix et à en reconnaître les conséquences. Je n’ai donc jamais été une mère sévère, mais il faut dire qu’Alice a toujours été une enfant très docile. J’ai eu l’enfant qui m’a permis d’être la mère que je souhaitais être.

Dirais-tu que tu as élevé ta fille comme tu as toi-même été élevée par tes parents?
Tout à fait! Tout ce que j’ai aimé de mes parents, je l’ai refait et ça me permet de me rendre compte, encore aujourd’hui, à quel point ils ont été aimants et bienveillants.

Qu’est-ce qui te rend le plus fière comme maman lorsque tu regardes Alice avancer dans la vie?
Sa bonté... Ça me rend tellement fière! Même si j’entrevois que ça pourrait lui jouer des tours. Elle devra penser à elle, à travers cette qualité d’âme. Je me rappelle que lorsqu’elle était toute petite, elle répondait à ceux qui lui demandaient ce qu’elle voulait faire plus tard: «Je veux consoler les gens.» Elle a gardé cette valeur en elle et c’est ce qui la caractérise comme jeune adulte maintenant. Elle est très empathique.

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Est-ce insécurisant de voir ta fille vouloir faire le même métier que toi?
Énormément! Tous les jours, il faut que je me parle pour me répéter qu’Alice va faire son chemin et que si elle rencontre des difficultés, elle va savoir comment y faire face. Et quand je la vois si passionnée, je me dis que c’est ça l’essentiel, dans la vie: trouver sa passion.

Tu es l’idéatrice et l’animatrice du balado Inspirez avant d’expirer. Pourquoi avoir eu envie de le créer?
Ça vient d’un immense besoin. J’ai trouvé la pandémie difficile à bien des égards. Alors je me suis mise à sortir marcher pour m’activer et tenter d’être plus en contact avec cette joie que je perdais. Pour m’aider, j’ai voulu écouter des balados inspirants et je me suis rendu compte qu’il en existait beaucoup en anglais, mais que le marché francophone était encore à développer. Le lendemain, j’ai écrit aux responsables de OHdio, à Radio-Canada, et la journée suivante j’avais rendez-vous avec eux. Quelques semaines plus tard, Inspirez avant d’expirer naissait.

Est-ce que c’est la première fois que tu mènes à terme un projet de ton cru?
Oui! Et je dirais qu’en raison de cela, c’est la réalisation qui me rend le plus fière jusqu’à maintenant dans ma carrière!

Est-ce que tu reçois des commentaires des auditeurs?
J’en reçois beaucoup et ça me fait tellement chaud au cœur! Ce balado ne change pas la vie de qui que ce soit, mais quand tout nous paraît lourd et qu’on arrive difficilement à se sentir bien, je crois que ça peut aider. Un commentaire qui revient très souvent est qu’écouter ces entretiens apporte un réconfort énorme.

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Qu’est-ce que tu retiens de toutes ces entrevues réalisées avec des sommités dans le domaine du mieux-être?
Que nous sommes tous humains et que la souffrance est présente à un moment ou à un autre dans notre quotidien. On ne vit pas tous la même chose en même temps, mais quand on souffre, on a souvent l’impression d’être seul à vivre cette douleur. Tout être humain, sans exception, cherche le bonheur à sa façon. Ce projet m’a aidée à avoir plus de compassion envers les autres et moi-même.

Élyse, je ne peux pas passer sous silence notre amitié. Je voulais que tu saches que c’est précieux pour moi de pouvoir être moi-même à 100 % dans notre relation.
Je pense exactement la même chose que toi, Joël; tu m’as donné la permission d’être telle que je suis. C’est difficile d’être fidèle à ce qu’on est, parce qu’on veut souvent plaire à tout prix. Et quand je te parle ou qu’on est ensemble, je sais que je peux être moi-même, avec mes bons et mes moins bons côtés.

Joël et Élyse se connaissent depuis 35 ans. Ici en 1989, au Théâtre La Marjolaine.
Joël et Élyse se connaissent depuis 35 ans. Ici en 1989, au Théâtre La Marjolaine. Photo : Gracieuseté

Lorsque nous nous sommes quittés, j’ai marché longuement, car le temps était doux et la rencontre l’avait été tout autant. Pendant mon trajet, un mot de notre entretien m’est revenu à l’esprit: bonté. C’est de cette façon qu’Élyse décrit sa fille, Alice. En y pensant bien, c’est exactement ce même mot que j’utiliserais pour décrire Élyse. Après toutes ces années à se côtoyer, à rire et à pleurer ensemble, j’ai toujours senti cette bonté, cette grandeur d’âme qui émane d’elle. Comme quoi la pomme ne tombe jamais bien loin de l’arbre. Cet entretien avec toi, Élyse, a été très spécial, car j’en ai appris davantage sur toi. J’espère qu’en tant que lecteurs, vous avez pu avoir accès à la personne merveilleuse qu’est ma meilleure amie, Élyse Marquis.

Les chefs!, lundi 20 h à Radio-Canada.
Le balado
Inspirez avant d’expirer est offert sur la plateforme OHdio.

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