Sarah-Jeanne Labrosse se sent en pleine possession de ses moyens

ALEXIS BELHUMEUR

Joël Legendre

2021-09-28T10:00:00Z

C’est à Rouge FM, dans un petit bureau laissé vacant situé tout près du studio où nous irons enregistrer l’émission Les Fantastiques, que Sarah-Jeanne et moi nous rencontrons. Je sais le privilège que j’ai d’être en sa compagnie. Ma grand-mère disait: «Tu connais la grandeur d’âme d’une personne quand tu te sens plus heureux après l’avoir rencontrée qu’avant.» Chaque fois que je suis en présence de Sarah-Jeanne, c’est exactement le sentiment que j’ai. Cette jeune femme tant aimée du public fait partie de ces humains qui sont dans une classe à part, autant en raison de sa grande modestie, de son intelligence et de sa sensibilité que de son désir d’être bienveillante envers ceux qui l’entourent. Rencontre avec une femme d’exception.

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Sarah-Jeanne, tu viens d’avoir 30 ans. Est-ce que le changement de décennie que tu viens de vivre t’a amenée à faire un bilan de ta vie?
C’est comme inévitable, mais je ne l’ai pas fait concrètement. Bien sûr, j’ai le réflexe de regarder un peu en arrière étant donné que c’est un chiffre rond, mais je n’y ai pas accordé beaucoup d’importance.

Lorsque tu étais jeune, c’était vieux pour toi 30 ans?
Oh oui! À l’âge de 14 ans, je croyais qu’à 24 ans j’aurais déjà ma petite famille. Mais le temps a passé si vite...      

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D’où te venait ce désir de fonder une famille aussi jeune?
Probablement parce que ma mère nous a eus, mes deux frères et moi, alors qu’elle n’avait pas encore 30 ans! Mais je l’aime, mon chemin. Le fait d’avoir vécu ma vingtaine sans être axée sur la volonté de fonder une famille me permettra de me centrer là-dessus si ça me tente.

As-tu déjà ressenti une pression de fonder une famille de la part de la tienne?
Au contraire, ma mère m’a souvent dit qu’elle trouvait ça parfait que j’aie pu vivre autant d’expériences dans ma vingtaine. Car pour elle, c’est maintenant qu’elle peut vivre ses propres expériences et se gâter étant donné que nous sommes tous partis de la maison. 

ALEXIS BELHUMEUR
ALEXIS BELHUMEUR

Que représente cette nouvelle décennie pour toi?
Trente ans, c’est un âge où j’ai l’impression de mieux me connaître, mais où j’ai la latitude de pouvoir encore changer mille fois de trajet. Ça ne me fait pas peur du tout! Au contraire, j’aime cette nouvelle décennie et je me sens en pleine possession de mes moyens pour jouer avec ma vie. 

Si tu deviens spectatrice de ta vie pour un moment, quel est ton constat?
Que j’aime ma vie! Honnêtement, je n’en voudrais pas une autre. Si je sors de mon corps pour regarder ma vie, je trouve que je suis tellement bien entourée. Autour de moi, je n’ai que des gens sains et de bon conseil. J’ai de belles amitiés et je suis près de ma famille. C’est ce qui crée ce bel équilibre dans mon quotidien. Je n’ai pas une vie explosive remplie de rebondissements, mais j’aime ma vie personnelle autant que ma vie professionnelle.

Qu’est-ce que tu n’as pas encore fait dans ta vie que tu aimerais expérimenter?
Probablement des cours de danse! Ça fait des années que je le dis et que je ne le fais pas, mais je crois que ça me ferait un bien fou! Mais j’aimerais danser juste pour le fun, pas pour être bonne ou pour performer. À la limite, j’aimerais me louer un studio une fois par semaine, sans professeur, juste pour danser! C’est à la fois un art et un sport que j’aimerais intégrer dans ma vie et qui me permettrait de m’exprimer.

Est-ce que c’est le fait d’être entourée de danseurs, vu ton rôle dans Révolution, qui t’a donné ce désir de t’exprimer par la danse?
Probablement! Et dire que je ne me voyais pas du tout faire partie de cette aventure télévisuelle quand on me l’a proposée! Mais mes doutes ont fait en sorte qu’on a eu plusieurs rencontres et qu’on a fini par trouver la place que je pourrais avoir. Étrangement, c’est dans les coulisses de Révolution, parmi les danseurs, que je me voyais, beaucoup plus que sur scène en train d’animer.

Le fait de côtoyer les danseurs de près t’en a assurément appris plus sur la danse?
Oui, comme le public, je crois! Donc, de saison en saison, j’en apprends davantage et je suis vraiment passionnée par cet art. 

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OSA
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Chaque fois que ma mère te voit à la télé, elle me dit toujours: «Cette petite fille-là a une vieille âme.» Tu dois l’entendre souvent, ça?
Premièrement, c’est vraiment gentil! Mais à vrai dire, je ne sais pas trop ce que ça veut dire! (rires)

Je crois que ça part du fait que tu démontres une grande sagesse pour ton âge.
C’est vrai? Je serais portée à te dire que je le sentais plus dans la vingtaine, ce décalage avec le monde des adultes. Mais si ce que ta mère pense est vrai, c’est peut-être parce que j’ai commencé très jeune à travailler et à être entourée d’adultes. Le fait d’étudier en sport-études et de travailler en même temps m’a demandé beaucoup de rigueur et m’a poussée à être responsable très tôt dans ma vie. Très jeune, j’ai aussi développé une forme d’écoute; écouter mon entraîneur de tennis ou les différents réalisateurs. Je ne crois pas que c’était inné, mais plutôt que je n’ai pas eu le choix de développer ces aptitudes. Ça m’a permis très jeune de savoir ce que je voulais dans la vie.

Que retiens-tu de ton passé de sportive?
Tellement de choses. Tout d’abord, que mes parents se sont dévoués corps et âme pour mes frères et moi. Avec le recul, je vois aussi comment ils n’ont exercé aucune pression le jour où on a tous décidé d’arrêter le sport. Pendant 12 ans, mes parents nous ont tout donné et, du jour au lendemain, quand j’ai décidé d’abandonner ce sport, ils m’ont acceptée dans ce choix, tout simplement. Je retiens aussi de mes années de sport l’acceptation de la défaite. Nous ne sommes que deux sur le terrain de tennis, alors quand tu perds, tu ne peux pas mettre ça sur le dos de ton équipe! Et c’est normal de perdre. Si j’avais toujours gagné, je serais championne du monde! (rires)  

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Est-ce que le fait d’avoir pratiqué un sport plutôt solitaire pendant toute ta jeunesse a fait que tu as eu soif d’être entourée de gens lorsque tu es arrivée sur des plateaux de tournage?
Je pense que je ne suis pas une fille de grosse gang. J’aime bien être en compagnie de deux ou trois personnes... Sur un plateau, je ne vais pas parler à tout le monde en même temps. Par exemple, quand je travaille avec Pierre-Luc Funk, j’adore ça, parce qu’aussitôt qu’il arrive sur un plateau, il fait rire tout le monde! Je suis fan de lui et ça m’enlève cette pression de divertir à tout prix!      

ALEXIS BELHUMEUR
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Si tu me permets, j’aimerais te poser une question plus personnelle: comment as-tu su que ton amoureux, Marc-André Grondin, était le bon pour toi?
Je reviens à l’équilibre dont je parlais plus tôt. Lorsqu’on s’est croisés, j’ai senti en moi un heureux mélange d’apaisement et d’emballement! On s’est regardés dans les yeux et on s’est vraiment pris au sérieux. Ensemble, on peut avoir tous les projets du monde, mais en même temps, on adore n’avoir rien à faire. C’est un équilibre parfait entre le réconfort et l’exaltation de la vie qui est devant nous. 

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Est-ce que tout s’est déroulé rapidement pour vous deux?
On a eu une seule date et on s’est mis à sortir ensemble. Certains diront que c’est rapide, mais pour nous, c’était évident.

Comment vis-tu ton rôle de belle-maman?
Je trouve ça très précieux et ça m’apprend beaucoup! Mais je suis très discrète par rapport à ce sujet. Je trouve mon rôle vraiment beau et j’apprends à faire ma petite place dans cette relation père-fille. Je suis très protectrice de l’intimité qu’il y a entre cette petite fille merveilleuse et ses parents.

Donc, ce n’est pas la venue de cette petite fille dans ta vie qui éveille en toi le désir d’être maman?
Le désir est déjà là depuis longtemps et il m’habite encore aujourd’hui. J’ai perdu une grossesse il y a quelques mois, c’est donc clair que j’ai le souhait d’en avoir.

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Je trouve ça puissant que tu en parles ouvertement.
Ça arrive à tellement de couples et ça se normalise à force d’en parler. Je me suis justement confiée à Ariane Moffatt à ce sujet dans un épisode de mon podcast. Cela dit, on verra ce que la nature fera de tout cela.

Ta famille est très présente dans ta vie. Que puises-tu en elle?
C’est un ancrage, un endroit sécurisant où j’aime me retrouver. Après une grosse semaine, souvent passée sur des plateaux avec des gens que je ne connais pas nécessairement, la présence des miens m’apaise. Revenir aux sources, ça me fait du bien. J’ai même un frère qui m’appelle tous les jours! C’est primordial pour moi, la famille. Honnêtement, je pourrais n’avoir qu’elle.

Tes parents doivent être si fiers de la relation que vous avez tous ensemble!
À leur place, je le serais. Je ne sais pas comment ils ont réussi ça, mais on s’aime tellement et on se protège. On a chacun nos vies, mais on est là les uns pour les autres.

Est-ce que tu te considères bénie par la vie ou dirais-tu plutôt que tu es cocréatrice de la vie que tu as?
C’est sûr que je suis bénie! Tout d’abord parce que je n’ai pas choisi l’endroit où je suis née sur la planète, alors déjà, dans cette partie-là de ma vie, c’est totalement de la chance. Et en ce qui a trait à mon milieu de travail, je crois que j’ai aussi plus de chance en raison de la génétique que j’ai reçue et par le fait que mon visage est quand même assez symétrique! (rires) Je suis consciente qu’il y a plus de rôles pour moi. Pour la suite, je suis très bien entourée, donc je peux dire que j’ai fait les bons choix. Jusqu’à maintenant, mon intuition m’aura toujours amenée à la bonne place. 

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Chaque fois que je rencontre Sarah-Jeanne, je sais que j’aurai un échange humain et profond avec elle. Cet entretien démontre très bien que ce fut encore une fois le cas. Notre métier est essentiellement fait de rencontres. Il y a trois ans, c’est derrière nos micros des Fantastiques que nous avons eu nos premiers fous rires et depuis, c’est toujours une fête pour moi d’être à ses côtés. Bonne route, et que cette nouvelle décennie t’amène tout l’équilibre que tu chéris tant!

Révolution, dimanche 19 h 30, à TVA.
Sarah-Jeanne rencontre des propriétaires passionnés d’architecture et de design qui se sont créé des milieux de vie extraordinaires dans la série Espaces présentée sur la plateforme de contenu par abonnement Vrai. vrai.ca

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