Entrevue inspirante avec Marie-Eve Janvier et sa mère

Daniel Daignault

2022-10-21T15:03:49Z

La rencontre avec Marie-Eve Janvier et sa mère a donné lieu à de beaux moments de complicité entre la mère et sa fille. Le prétexte: Marie-Eve voulait souligner l’exploit de cette femme qui, à 61 ans, a récemment réussi à terminer un triathlon, une première expérience pour elle. Vous devinez que l’une et l’autre avaient beaucoup de choses à raconter.

Photo : Karine Lévesque / TVA
Photo : Karine Lévesque / TVA


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Johanne, ce triathlon auquel vous avez participé à Saint-Césaire, organisé par Triathlon Québec, doit représenter un bel exploit pour vous!
Johanne:
Je ne suis pas exceptionnelle, plein de gens bien plus âgés le font. Je veux remercier la vie d’être en santé et je me permets de me dépasser dans ce que je suis capable de faire.
Marie-Eve: Ma mère n’est pas une athlète, elle travaille, et elle est l’exemple parfait pour monsieur et madame Tout-le-Monde qui a envie de se lancer là-dedans. Chez nous, ç’a toujours été ça: mes parents ont toujours cru que tout était possible et que, lorsqu’on y met les efforts, on finit par y arriver. Le résultat n’est pas si important, l’important est de s’y rendre.

Qu’est-ce qui vous a motivée à le faire, Johanne?
J.:
J’aime nager et j’adore le vélo, mais j’aime moins la course. J’ai quand même décidé de m’inscrire à ce triathlon sprint; c’était un vieux rêve. J’ai eu du mal à passer la soixantaine, et je me suis donné ce défi. De plus, je veux que mes petits-enfants aient une grand-mère qui bouge, pour donner l’exemple. Souvent, les gens se disent que ce n’est pas pour eux. J’ai toujours en tête cette phrase de Pierre Lavoie: «C’est dans l’inconfort qu’on devient plus fort.» Avec l’entraînement, on peut arriver à tout.
M.-E.: Quand on amorce la soixantaine avec l’envie de se mettre en forme, de se mettre au défi aussi, c’est un exemple incroyable. C’est une belle preuve de dépassement de soi. J’ai grandi avec des parents qui ont toujours eu ça en eux, et j’ai vu très jeune cette urgence de vivre quand mon frère est tombé malade.

Quelle a été votre réaction quand elle vous a annoncé qu’elle voulait faire un triathlon?
M.-E.:
J’ai été surprise. En même temps, c’est devenu une chose normale pour ma mère, parce qu’elle est en forme, elle fait des voyages de vélo. Je trouve ça inspirant pour la femme d’aujourd’hui que le sport soit arrivé dans sa vie dans la cinquantaine, ce qui montre bien qu’il n’y a pas d’âge pour se mettre en forme.

Ça vous a donné l’idée de faire de l’exercice et de suivre son exemple?
M.-E.:
C’est challengeant! C’est stressant, en fait, parce que je suis très loin de ça. (rires) Elle nous laisse vivre notre vie, et je pense qu’elle comprend, parce que ce n’est pas dans sa trentaine qu’elle allait le plus souvent au gym. Durant ma jeunesse, je ne voyais pas tellement ma mère faire du sport. J’ai l’impression que ça va être le même genre de parcours qu’on va avoir, et j’ose inclure Émilie là-dedans.
J.: Quand on élève les enfants, c’est sûr qu’on a moins de temps. J’ai toujours aimé bouger, mais je faisais ce que je pouvais, sans être une grande sportive. Mais — et c’est pour ça que j’ai accepté d’accorder cette entrevue — il y a vraiment eu une prise de conscience quand Louis-Philippe est décédé en 2013. On a été complètement à terre, et je me suis dit: «J’aime la vie... Comment je vais faire pour continuer?» Je me suis acheté un vélo et j’ai fait le tour du lac Saint-Jean avec mon chum. Quand on l’a fini, j’étais épuisée et j’ai levé les yeux au ciel en disant: «Regarde, Louis-Philippe, je suis capable!» Tout est parti de là, je me suis fixé d’autres défis et le vélo est devenu ma passion. Si j’ai envie de pleurer la mort de mon fils, je pars à vélo, je braille, je m’en vais dans la nature et ça me fait du bien. L’aspect physique permet de donner de la tranquillité à l’âme. 

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Photo : Karine Lévesque / TVA
Photo : Karine Lévesque / TVA

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Vous avez une belle complicité. Qu’est-ce qui vous épate le plus chez votre fille?
J.: Je l’admire, c’est une grande dame. Je la trouve beaucoup mieux organisée et plus fonceuse que moi. Je vois en elle les grandes qualités que j’aurais aimé avoir. Je suis vraiment fière d’elle dans tout ce qu’elle fait, et je la trouve aussi intelligente que belle. Sincèrement, c’est la fille que tout le monde aurait aimé avoir.      

M.-E.: Oh, mon Dieu! Elle est drôle de dire que j’ai des qualités qu’elle n’a pas, parce qu’elle les a! Ma mère est humble; elle a aussi un côté fonceur. Bien qu’on ait tous des périodes sombres, j’admire sa façon de se concentrer pour avancer, et je trouve ça admirable chez les gens. J’ai des enfants, et juste à m’imaginer en perdre une, je peine à réaliser ce qu’elle a pu ressentir comme maman. La voir aussi épanouie, vivre son deuil étape par étape, accompagner les autres et penser aux autres en cherchant à faire le bien, c’est admirable. Elle se demande toujours comment on peut rendre le monde meilleur. C’est une sorte de créatrice de bonheur, et même s’il y a beaucoup de gens comme elle, il en faudrait encore beaucoup plus. Si on était tous comme ça, on en aurait réglé, des problèmes! 

Justement, vous préparez un spectacle de Noël pour venir en aide aux gens dans le besoin...
J.: Oui, je travaille pour la Fondation de l’hôpital de Granby, je coordonne les événements, et je suis aussi à la Fondation Louis-Philippe Janvier. Il y aura une centaine de choristes, des chœurs de Granby vont y participer, et Marie-Eve est l’artiste invitée.
M.-E.: Ça fait très longtemps que je n’ai pas chanté à Granby, et il y a déjà plusieurs années que je n’ai pas présenté de spectacle de Noël. J’ai hâte! Il y a toujours un petit quelque chose de plus quand tu chantes à la maison.

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Collection personnelle
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Que pouvez-vous dire sur la mère que vous êtes?
M.-E.: Ce qu’on veut comme parent, c’est donner les meilleurs outils à nos enfants pour qu’ils fassent leur propre chemin. Le soir, quand je couche mes filles, on dit merci à la vie parce qu’on est ensemble et en santé, et j’ajoute: «Fais dodo pour grandir, parce que la vie, ça sert à s’amuser.» Moi, j’ai du fun dans mon travail, et je veux que mes filles comprennent que même si je ne suis pas tout le temps là, j’ai du fun dans ce que je fais. Et elles pourront faire ce qu’elles veulent dans la vie.
J.: Marie-Eve a rapidement été adulte. Elle a commencé à 14 ans à faire des auditions, des spectacles, et elle en avait 16 quand elle est allée au Liban pour faire un spectacle, avec Notre Dame de Paris. J’ai senti qu’il fallait que je la laisse aller; elle était capable de prendre de bonnes décisions. Ça s’est fait naturellement et elle s’est toujours super bien débrouillée. Et je la trouve bonne avec les enfants.

Comment est votre mère comme grand-mère?
M.-E.:
Ma mère, c’est un camp de jour! Quand elles reviennent de chez elle, les filles sont brûlées! Chaque fois, je dis à ma mère qu’elles peuvent très bien ne rien faire, mais elle prévoit plusieurs activités, ça n’arrête jamais! (rires)

Croyez-vous que le fait d’avoir réussi un triathlon va inciter d’autres personnes à vivre l’expérience?
J.: Si ça peut créer ça! C’est accessible, et dans mon cas, j’ai hésité. C’est après avoir vu mon chum faire le 1000 km du Grand défi Pierre Lavoie. Ça ne m’intéressait pas vraiment, mais je me suis demandé ce que j’allais pouvoir faire. J’ai eu l’idée de faire ce triathlon. Si ça n’avait pas marché, j’aurais arrêté en chemin. Au triathlon, Yvon, la personne la plus âgée, avait près de 80 ans. Il a fait plein de triathlons, et l’organisateur m’a dit qu’Yvon arrivait le dernier. Alors, je me suis dit qu’il fallait que j’arrive avant lui, et j’ai réussi! L’expérience valait le coup.   

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Un nouveau spectacle pour la Fondation Louis-Philippe Janvier
Les 11, 12 et 13 novembre, la troupe Musicophonie présente son spectacle pour son 35e anniversaire, au Palace de Granby, animé par Marie-Eve et Émilie Janvier. Annie Villeneuve, Mario Pelchat et Les Koristes d’En direct de l’univers seront de la partie. Tous les profits seront versés à la fondation qui vient en aide aux jeunes adultes de 18 à 35 ans atteints de cancer.
Pour plus d’infos, allez à fondationlouisphilippejanvier.com et palacedegranby.com.
Marie-Eve anime
Rythme au travail, en semaine dès 8 h 30, et Les filles du lunch, du lundi au jeudi 11 h 30 à Rythme FM.   

Photo : Bruno Petrozza
Photo : Bruno Petrozza

 

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