François Bellefeuille est propriétaire de la maison aux Îles qu’on voit dans sa série «Temps de chien»

Daniel Daignault

2024-02-12T12:00:00Z

Après avoir conquis le public sur scène, François Bellefeuille tient la vedette de la comédie Temps de chien, son propre projet qu’il a vécu avec passion. «Ç’a été l’accouchement d’un projet qui a pris deux ans de ma vie. L’écriture, la préparation, le tournage, puis être comédien, ç’a été beaucoup d’émotion, c’était beaucoup de premières fois», confie l’artiste, qui continue aussi sa tournée.

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Dans ce projet télé, vous avez du plaisir, mais vous avez dû aussi beaucoup travailler!

Oui, ç’a été un énorme tournage. Pour une série comme Temps de chien, c’est 35 jours. Et comme j’étais dans 98 % des scènes, ça faisait 35 jours de tournage pour moi. Ça implique de se lever à 4 h 45 et d’être de retour à la maison à 19 h 30. J’avais à peine le temps de voir mes enfants avant qu’ils se couchent! C’est intense, et il faut se coucher assez tôt pour être en forme le lendemain matin, en plus d’apprendre les textes. Mais c’est tellement passionnant, surtout que c’est un projet qui me tient à cœur parce que je l’ai pensé et écrit. En même temps, ça me mettait beaucoup de pression. Je voulais que la série soit bonne et que je le sois comme comédien, parce que j’étais entouré de bons acteurs. Finalement, je résumerais ça en disant que c’était passionnant et exigeant.

Vous avez perdu du poids pendant le tournage, n’est-ce pas?

Oui! Moi, quand je vais en voyage, je prends tout le temps 5 lb. Mais en tournage, même si je mangeais vraiment bien, je perdais du poids. C’est fou l’énergie que tu mets là-dedans! J’ai eu du mal à dormir parce que je faisais de l’insomnie. Je revenais à la maison la tête pleine, et mon cerveau ne voulait pas arrêter. Je ne peux pas assez remercier ma blonde, parce que durant la préparation et le tournage, je n’étais pas là! Je ne suis pas un soutien pour elle, je suis dans ma bulle, mais on le savait, on s’était préparés. J’ai 47 ans et j’apprends énormément, j’adore ça et ça me sort de ma zone de confort. C’est magnifique!

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Vous n’avez pas l’intention d’abandonner la scène?

Non, j’ai beaucoup de spectacles à venir. Je me concentre sur mon prochain one man show, mon troisième, jusqu’à la fin mars, tout en travaillant sur la série en même temps. Je suis obligé de dire non à beaucoup de choses, malheureusement, mais je suis chanceux, parce que j’ai deux projets que je mène de front et que j’adore. C’est beaucoup de travail d’être le capitaine d’une série, de l’écrire, de jouer dedans et d’en faire la promotion, et je ne suis pas capable de mettre la scène de côté. C’est impossible pour moi. Je travaille avec un autre auteur, Olivier Thivierge, tant pour la série que pour mon show.

Depuis que la série est en ondes, recevez-vous beaucoup de commentaires des gens?

Jusqu’à maintenant, j’ai reçu plein de commentaires positifs. Les gens tombent en amour avec la série. Je suis content, je voulais qu’on s’attache aux personnages, qu’on veuille écouter le prochain épisode
parce qu’on est intéressé par l’histoire. C’est ça qui est important pour moi quand j’écoute une série: il faut que l’histoire habite les gens, que ça raconte quelque chose d’humain, qu’on pourrait vivre. Même s’il y a un drame dans la vie du Dr Meilleur, ça reste qu’on est dans la comédie avec quelqu’un qui se cherche dans sa vie et qui trouve des choses intéressantes. C’est le fun, parce que j’ai été inondé de commentaires sur les réseaux sociaux, par courriel et de la part des gens qui me croisent. J’ai le sentiment du devoir accompli. J’ai toujours voulu faire ça, une série comme celle-là, sauf que ça allait tellement bien en humour! Je faisais cinq shows par semaine, dont deux le samedi. Tout a arrêté avec la pandémie, ç’a été vraiment dur. C’est là que j’ai travaillé sur Temps de chien. C’était mon autre rêve professionnel, après celui de faire un one man show. J’étais aux Îles quand j’ai eu l’idée et je me suis lancé.

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Même si c’était en fiction, replonger dans votre ancien métier de vétérinaire a dû être un bonheur!

Oui! Premièrement, c’est le moment où, comme comédien, je me sentais le plus en confiance. C’était comme une deuxième nature, je n’avais pas à me demander ce que ferait un vétérinaire face à une situation donnée. Par exemple, comment pourrait être ce vétérinaire dans une situation d’euthanasie? Je le connais ce gars-là, j’en ai fait, j’ai aidé des personnes dans ces situations difficiles. Il y a une portion dans la série où on me voit faire des procédures sur des animaux, examiner une gueule de chien, palper l’abdomen. C’était le fun au boutte et j’étais fier de ça. Mais je dois dire que le scientifique n’est jamais loin du créatif. J’ai fait mon doctorat en médecine vétérinaire, mais le créateur en moi veut que ce soit drôle. Les deux étaient parfois en conflit, et c’est là que ça m’aidait d’avoir un autre auteur, et aussi d’avoir Vincent Bolduc comme script-éditeur. Il arrivait qu’ils me disent de me calmer avec les détails, parce que pour moi, c’est important. Dans la série, quand un chien a telle maladie, le scientifique n’était pas loin, en train de juger le travail de l’auteur. Mais à un moment donné, si tu es trop by the book, l’histoire devient plate.

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Photo Karine Dufour fournie par ICI Télé
Photo Karine Dufour fournie par ICI Télé

Pendant combien de temps avez-vous exercé la profession de vétérinaire?

Durant 10 ans. Disons 6 ans à temps plein, et 4 à temps partiel. Quand j’ai commencé à étudier à l’École de l’humour, je n’ai pas eu le choix de travailler à temps partiel.

Question de joindre l’utile à l’agréable, vous êtes propriétaire d’une maison aux îles de la Madeleine...

Oui, c’est la maison qu’on voit dans la série. Je suis allé faire des shows aux Îles en 2018, durant deux semaines. J’avais amené ma famille, c’était à la fois des spectacles et un voyage. Ma blonde et moi, on a capoté sur l’endroit, on trouvait ça tellement beau! On a trouvé une maison à vendre, bien placée, toute petite, et on l’a achetée. Ç’a été un coup de tête.

Outre la série, les spectacles, il y a aussi la vie de famille. Comment ça se passe?

Mes enfants ont huit et six ans, et je veux en profiter, passer du temps avec eux, parce que je suis un peu obsédé par l’idée qu’à l’adolescence, ils vont me repousser. C’est normal et bien correct. Mais là, c’est le fun, mon fils et ma fille veulent toujours faire plein d’activités avec moi, les deux se battent pour avoir mon attention, autant que pour celle de leur mère, mais je sais que ça va arrêter à un moment donné.

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Et comment ça se passe avec le nouveau spectacle?

Je fais des toutes petites salles, je fais du rodage, je vais tester mes nouvelles jokes. Je suis rendu à une heure de matériel, je m’amuse et ça n’arrête pas de grossir. Pour moi, faire de l’humour, c’est de l’artisanat! Je gosse sur mes patentes, mes idées, et je retravaille ça. C’est comme ça que je crée de l’humour. J’y vais par petites portions, et ça va super bien jusqu’à maintenant. J’aime ce que je fais et je trouve que je continue à évoluer, ma manière d’être sur scène se peaufine tout le temps.

Temps de chien est diffusée à Radio- Canada le mercredi, à 21 h 30, et le tournage d’une deuxième saison débutera au printemps aux îles de la Madeleine. Pour ses dates de spectacles, on consulte le site francoisbellefeuille.com.

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