Gildor Roy n’a pas le désir de ralentir

Michèle Lemieux

2022-09-07T14:06:38Z

Au printemps dernier, alors que Gildor Roy s’apprêtait à conclure six saisons dans le rôle du commandant Daniel Chiasson au sein de District 31, on annonçait qu’il prendrait possession du condo de La Tour à la rentrée. Véritable marathonien, l’acteur cède sa place à l’animateur à la barre d’une... quotidienne! Dans sa vie privée aussi, l’homme favorise le long terme. En couple depuis 30 ans, sa femme et lui ont trois enfants, Luis David, William et Mahalia, et maintenant deux petits-enfants, Enzo et Laïa. Une famille dont l’homme est particulièrement fier...

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Gildor, avec La Tour, tu seras à la télé quatre soirs par semaine à la rentrée. Comment te sens-tu, vis-à-vis de ce grand défi?
J’ai le tour de me faire oublier... (rires) C’est une grande responsabilité. Je sais de quoi je parle, j’ai déjà animé Caféine live le matin à TQS puis Le show du matin. C’était 20 heures en ondes chaque semaine. Interviewer des gens, ça ne m’inquiète pas, mais je souhaite que les invités repartent en se disant que ç’a été très agréable et que les téléspectateurs apprennent quelque chose. Si ça se produit une fois par jour, j’aurai fait mon travail. Je ne veux surtout pas «scraper» le beau show que Patrick a construit. Ce sera différent, c’est tout. Comme Patrick, lorsque les circonstances l’exigeront, je n’hésiterai pas à être sérieux. Et je n’ai pas peur d’être complètement niaiseux... J’ai envie de mettre de la légèreté dans la vie des gens.

Tu devais avoir envie de ralentir après District 31...
Tout est dans la manière de voir les choses. Je passe d’un horaire de cinq jours par semaine à un horaire de deux jours par semaine. C’est presque des vacances! Nous enregistrons les quatre émissions sur deux jours, et j’ai des réunions les autres jours. C’est beaucoup de travail, mais c’est beaucoup moins que District 31. Dans ma tête, c’est plus léger. C’est excitant. J’ai hâte de voir la place qu’Hélène (Bourgeois Leclerc) et Alexandre (Barrette) prendront dans l’émission. (Ce sont les nouveaux voisins dans La Tour.) De plus, c’est ça que je voulais faire dans la vie. Lorsque le producteur m’a appelé, j’ai spontanément accepté. Lorsque je suis allé à La Tour, je n’avais jamais rencontré Patrick Huard. Nous nous étions déjà salués, mais c’était la première fois que je lui parlais, et c’était pour annoncer que je le remplaçais.      

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Photo : Julien Faugère
Photo : Julien Faugère


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Avais-tu besoin d’une période plus relaxe pour décompresser entre ces deux projets?
Je l’ai eue. J’ai fait toutes sortes de choses. J’ai eu un mois à ne rien faire. J’ai regardé dans le vide... (rires) Je ne peux pas prendre trop de vacances, car le temps passe. On vieillit et, à un moment donné, ça finit, tout ça. J’ai la chance qu’on m’offre des projets extraordinaires et je les accepte. Je ne veux pas être assis sur une chaise à 82 ans à me répéter que j’aurais donc dû dire oui à La Tour. Je ne veux pas avoir de regrets. On peut faire des erreurs, on a le droit de se tromper, mais on n’a pas le droit d’avoir des regrets. Sur ma pierre tombale, ce sera écrit: «J’ai fait mon possible.»

Comment as-tu profité du temps que tu avais à ta disposition?
J’ai regardé des séries dont je n’ai pas toujours vu la fin, car je m’endormais... J’ai recommencé à cuisiner. J’ai surtout joué avec mes petits-enfants. J’ai un petit-fils de deux ans, le fils de mon fils, et une petite-fille de 18 mois, la fille de ma fille. Laïa me fait faire ce qu’elle veut... et elle me manipule! (sourire) Enzo est un petit garçon brillant. Sa mère est italienne. Il parle quatre langues: italien, français, anglais et espagnol. C’est l’fun, sauf quand on compte avec lui: il compte dans les quatre langues, dit les couleurs et les lettres dans les quatre langues. C’est long! (rires) Et il a une oreille incroyable! 

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Comme le dit si bien l’expression, il ne retient pas des voisins!
(Sourire) Il entend une chanson et peut la chanter. J’ai suggéré à mon fils de le mettre au piano à un moment donné, car je pense qu’il a vraiment une bonne oreille. C’est le petit-fils à pépère. Je les aime tellement, mes petits-enfants! Devenir grand-père a changé ma vie. Je ne savais pas que c’était aussi formidable. Moi, mes grands-parents vivaient au Témiscamingue et en Abitibi. C’était des personnages mystérieux. Ils étaient loin, je ne les voyais pas souvent. Mes petits-enfants, je les vois régulièrement. Ma petite-fille, tous les jours, mon petit-fils, tous les deux ou trois jours maximum. Ils savent qu’avec moi, ce n’est que des affaires agréables. Mon petit-fils sait que je cache des bonbons juste pour lui... et il pense que son père ne le sait pas! Nous avons des secrets, lui et moi. Je lui demande ce qu’il veut manger. Des crêpes? Pépère lui fait des crêpes. C’est juste du bonheur.

Parce que tu n’as pas la responsabilité de l’éduquer?
On éduque quand même nos petits-enfants. Par exemple, si son père le chicane, il vient se réfugier auprès de moi. C’est à moi de lui dire que si son père est fâché, ce n’est pas parce qu’il ne l’aime pas. C’est aussi ça, la job du pépère... Quand je lui parle, il m’écoute, car je ne suis pas son père. Et il sait qu’à la fin de mon explication, il y aura probablement un suçon... Je suis très chanceux. 

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Photo : Julien Faugère
Photo : Julien Faugère


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Sur le plan amoureux, tu es aussi un homme de long terme...
Oui, ça fait 30 ans, Ingrid et moi. Il ne faut pas trop en parler. J’ai remarqué que les gens qui se vantent d’être heureux depuis 20 ans se séparent peu de temps après... (rires)      

Et à travers cette vie de couple, c’est une belle vie familiale qui s’est tissée. As-tu le sentiment d’avoir réussi quelque chose d’important?
C’est difficile d’évaluer la qualité de sa vie de famille, mais j’ai une famille. Mes enfants m’appellent «Papa» et je crois qu’ils m’aiment. Mes petits-enfants m’appellent «Pépé» et ils m’aiment. Ma femme, pour sa part, elle m’appelle «Chose»! (rires) J’ai réussi à garder cette famille et je pense que c’est un accomplissement en soi, bien plus important que de gagner des trophées au Gala Artis, même si ça fait vraiment plaisir. Quand j’arrive chez nous avec mes trophées, je les dépose sur la table, j’enlève mon smoking et je vais me coucher. Ma famille ne m’organise pas de party pour célébrer l’événement. Parfois, je suis assis à la table avec toute ma famille autour. Tout le monde est là. J’ai déjà vu ça dans des films et je trouvais ça beau. J’ai vu ça aussi en Abitibi dans ma famille. Dans le temps des fêtes, ils étaient 12 enfants du côté de ma mère. C’était de grandes tablées avec la table des enfants à côté. Ma mère a aujourd’hui 82 ans. Elle est la dernière des 12 enfants... Elle a récemment perdu sa dernière sœur. Ça lui a donné un coup. Elle m’a d’ailleurs dit: «Statistiquement parlant, la prochaine personne de ma famille qui va mourir, c’est moi.» 

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Photo : Julien Faugère
Photo : Julien Faugère


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Tes enfants sont-ils fiers de ton parcours?
Mes enfants savent ce que je fais, mais sans plus. À 16 ans, mon plus vieux n’en était pas revenu de voir que j’avais joué dans Requiem pour un beau sans-cœur. Ses chums me respectaient... Ma fille me trouvait bon dans District. Mon deuxième aimait bien Km/ h. Mais au final, ils s’en foutent! Pour ma part, je n’ai jamais regardé Km/ h, car ça jouait en même temps que Les Simpson, et mes enfants, c’est Les Simpson qu’ils regardaient... (sourire)

Avec une famille unie, un travail que tu adores, te sens-tu comblé par la vie?
Je suis très reconnaissant, j’essaie de rester humble et je continue à aller travailler tous les jours. On ne m’a rien donné. J’ai travaillé pour. C’est sûr que parfois, ce qu’on peut recevoir en reconnaissance est démesuré. Ce que je fais actuellement, c’est exactement ce que je voulais faire dans la vie. Je voulais faire rire le monde, chanter un peu, faire des films, mener des entrevues. Je serais donc mal placé de me plaindre, car tout ce que je voulais, je l’ai... 

La Tour, du lundi au jeudi 19 h 30 dès le 12 septembre à TVA.

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