Guylaine Tanguay fait de rares confidences sur la maladie de son frère

Michèle Lemieux

2022-10-03T11:00:00Z

Le 23 septembre, Guylaine Tanguay a célébré son 50e anniversaire sur scène avec son public. Quelques jours avant, elle a réuni sa famille afin de souligner l'événement, ce qui lui a permis de dresser le constat des plus positif sur sa vie. «Je suis toujours autant en amour avec Carl, dit-elle, ma vie familiale se porte bien et ma carrière aussi.» Seule ombre au tableau, la maladie de son frère, comme un rappel qu’il faut revenir à l’essentiel. À 50 ans, celle qui nous présente Vos coups de cœur À ma façon souhaite plus que jamais profiter de l’instant présent et ne rien remettre à plus tard.

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Photo : Julien Faugere / TVA Pu
Photo : Julien Faugere / TVA Pu

Guylaine, vous nous présentez le troisième album À ma façon. Que retrouvons-nous sur cet opus?

Il y a eu Ginette À ma façon, Céline À ma façon, et maintenant ce troisième album qui s’intitule Vos coups de cœur À ma façon. Il est né des demandes spéciales que les gens nous ont envoyées durant la pandémie. Plusieurs titres étaient issus de la chanson française, un répertoire que je n’ai pas souvent exploré dans ma carrière. Puisqu’il y avait pas mal de titres, nous avons décidé de les réunir sur un album, consacré à de grands interprètes. Les classiques d’Aznavour (La Bohème), de Sardou (La maladie d’amour) et de Dassin (Salut les amoureux) évoquent plein de souvenirs chez les gens. Ça leur fait plaisir, et je me fais plaisir en même temps. 

Vous êtes actuellement en tournée. Présentez-vous les pièces de vos trois albums sur scène?

Tout à fait! Le spectacle, c’est l’histoire de ces trois albums. Je ne propose pas mon ancien répertoire, sauf lors du rappel. Chanter Ginette, Céline et d’autres géants de la chanson française, c’est un grand challenge pour une chanteuse. Je mets au défi ma voix, mon cœur et mon âme aussi, car il s’agit de grands textes et aussi de chansons plus difficiles que bien d’autres. Et certaines sont crève-cœur pour moi en ce moment... La vie m’a toujours réservé des surprises, des bonnes et des moins bonnes. Cette année, je dois vivre ce spectacle malgré ce que nous traversons dans notre famille.

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Faites-vous allusion à la maladie de votre frère?

Oui. Nous accompagnons mon frère dans la maladie. Les nouvelles ne sont pas toujours réjouissantes. De plus, nous devons respecter le rythme de chacun. J’aime m’occuper de mes proches, et de mon frère, particulièrement en ce moment. Mais, en raison de mes engagements professionnels, je ne peux pas vivre ma peine au fur et à mesure. Alors, il m’arrive souvent de vivre les choses à retardement, après les autres. C’est le cas en ce moment: je n’ai pas le temps de vivre mon chagrin. Et si je pleure, je dois le faire quand j’ai un moment de répit. Je n’ai pas le choix. 

Photo : Julien Faugere / TVA Pu
Photo : Julien Faugere / TVA Pu

Vous venez de célébrer vos 50 ans le 23 septembre. Vous étiez sur scène le jour de votre anniversaire, alors que vous lanciez votre album. Était-ce votre choix?

Oui. Je vis les choses intensément en musique. L’album est sorti le 23, nous étions sur scène le soir même en Abitibi et nous lancions le nouvel album. Toute ma vie, j’ai souhaité chanter, et c’est ce que je fais! 

Comment abordez-vous cette nouvelle décennie?

Pour moi, 50 ans, c’est un chiffre, rien de plus. Je n’ai pas vraiment de problème avec mon âge. Alors, la seule façon de franchir cette étape, c’est de faire honneur à mon âge et de m’estimer heureuse d’être vivante. C’est une leçon que j’ai retenue cette année, en raison de la maladie de mon frère. Il a 46 ans. Justement, je lui écrivais récemment qu’il doit vivre pleinement chaque jour, peu importe ce qui l’attend. Il est mon inspiration. Je voudrais m’arrêter pour prendre soin de lui, mais dans mon métier, ça ne fonctionne pas ainsi. Je ne peux pas interrompre ma tournée. Ça représente de grosses responsabilités sur le plan moral et sur le plan financier. En même temps, chaque fois que j’arrive sur scène, ça me fait du bien. Depuis que je suis petite, je vis mes joies et mes peines sur une scène... 

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Voyez-vous des avantages dans le fait de vieillir?

Pour moi, vieillir, c’est tirer des leçons de la vie, essayer de m’améliorer, d’adoucir la vie autour de moi et de m’adoucir un peu. Je suis intense et exigeante envers moi-même. J’aimerais prendre un peu plus de temps pour penser à moi à travers tout ce que je vis. Je suis chanceuse, car je suis toujours avec Carl, mon mari. Entre nous, c’est le bonheur. Notre couple est solide et nous sommes toujours amoureux. Tous les soirs, j’ai hâte de me blottir contre lui... C’est tout un privilège! Il me connaît de A à Z. Il est toujours là pour m’appuyer. Je suis reconnaissante pour cet amour et aussi pour ma vie familiale qui est stable. Mes enfants vont bien. Tout ça est inestimable! On met souvent l’accent sur nos problèmes, mais il ne faut pas oublier aussi d’apprécier tout ce qui va bien dans nos vies. 

Photo : Dominic Gouin / TVA Pub
Photo : Dominic Gouin / TVA Pub

Pour votre anniversaire, était-ce important de marquer le coup en famille?

Oui. Normalement, j’aurais reçu à la maison, mais je manquais de temps. Alors, un peu avant mon anniversaire, j’ai réuni mes filles pour un souper au restaurant. Ces moments sont essentiels à ma survie. Je ne peux pas vivre sans elles. Quand je suis avec ma famille, je fais un reset. Je suis fière de mes filles. Mélissa, Mary-Pier et Marilyn sont heureuses en couple elles aussi. Chacune a un homme dans sa vie qui prend soin d’elle. C’est rassurant pour une mère. Je sais qu’elles sont bien et que, avec leur amoureux, elles peuvent se permettre d’être qui elles sont. 

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Photo : Bruno Petrozza / Les Pu
Photo : Bruno Petrozza / Les Pu

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Finalement, même si tout n’est pas parfait, il y a beaucoup de sphères de votre vie qui vous rendent heureuse...

Oui, malgré ce qui arrive à mon frère, la vie continue. Il est le premier à m’écrire pour me dire qu’il m’a vue à la télé ou qu’il a lu un article sur moi dans un magazine. Il m’envoie des messages: «Bravo, ma sœur! Je suis fier de toi!» Il est content que je continue. Lorsqu’il a reçu son diagnostic, il m’a dit qu’il serait fâché si j’arrêtais parce qu’il est malade... Il veut que nous restions solides autour de lui. À travers la maladie, il nous donne une belle leçon.

Cet événement est-il une invitation à vivre et à apprécier la vie au maximum?

Oui. Je suis une bonne vivante et j’ai toujours essayé de profiter de la vie. Carl et moi préférons vivre le moment présent en ne remettant pas à plus tard les projets professionnels et personnels. Nous invitons aussi nos filles à mettre de l’avant les projets qui leur tiennent à cœur et à être heureuses dans leur vie personnelle. Alors, actuellement, la vie nous incite à ne rien remettre à plus tard et à vivre intensément. J’ai toujours été intense et je compte l’être encore plus. 

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La cinquantaine susciterait-elle une urgence, en quelque sorte?

Oui, car même si je ne me sens pas du tout vieille, je suis réaliste: j’ai encore de belles années devant moi, mais il se pourrait qu’à certaines périodes, j’aie moins de force ou de courage. Parfois, bien malgré nous, il faut ralentir. Évidemment, j’ai ralenti un peu et remis quelques projets personnels à plus tard pour passer du temps avec mon frère. Je ressens donc l’urgence de faire tout ce que nous avons sur notre liste. Je sais qu’éventuellement, je serai grand-mère, puisque mes filles veulent des enfants. Lorsque nous aurons des petits-enfants, je veux que nous puissions passer du temps avec eux et vivre cette expérience à fond, car Carl et moi, nous adorons les enfants. Lorsque cela se produira, je veux qu’on ait du temps pour en profiter. Alors, l’urgence en ce moment, c’est de mettre en œuvre tous nos projets pour que je puisse éventuellement m’occuper de mes petits-enfants et donner une pause à nos filles. 

Photo : Julien Faugere / TVA Pu
Photo : Julien Faugere / TVA Pu

Considérez-vous que vieillir est un privilège qu’il faut chérir?

Je trouve que c’est beau vieillir. C’est une chance de pouvoir célébrer ses 50 ans, ses 60 ans ou ses 70 ans! Il faut accueillir son âge, quel qu’il soit, car on ne sait jamais ce qui peut arriver. Mon frère aura 47 ans à la fin du mois d’octobre. Il célébrera de manière différente, mais il célébrera quand même. Être vivant, c’est toute une chance! 

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Et à votre avis, vieillir, c’est aussi gagner en sagesse?

Oui. Jeune, je voulais bâtir ma vie et m’acheter une maison. J’avais beaucoup de responsabilités et de soucis. Puis, les choses se sont placées. Je vis maintenant confortablement, mais je n’ai jamais dépensé exagérément. Je n’ai pas changé ma maison pour une plus grosse. Je n’ai pas versé dans le luxe non plus. Nous n’avons qu’une voiture. En fait, nous n’avons rien changé à notre train de vie, même si Carl trouve que j’investis dans les sacoches! (rires) Nous avons choisi d’avoir une vie simple. Je trouve que c’est une étape où il y a moins de pression. C’est ce que je vis et j’en suis fière. Je suis bien dans ma peau. J’ai accepté mon visage, mon corps, les rides qui s’ajoutent. C’est sûr que j’achète des sérums pour le visage, mais je ne suis pas tombée dans l’excès. Ça aussi, ça me rend fière. À 50 ans, je suis en paix avec toutes les décisions que j’ai prises. Lorsque j’ai réuni ma famille, j’ai encore une fois confirmé que j’avais fait les bons choix et emprunté les bons chemins. J’ai encore une fois compris à quel point je suis à la bonne place dans ma vie. 

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Guylaine Tanguay nous présente un nouvel album, Vos coups de cœur À ma façon. On s’informe sur la tournée de Guylaine au www.guylainetanguay.ca.

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