Christophe Levac, l'interprète d'Éric dans «L'Échappée», se considère très différent de son personnage

Fred Gervais-Dupuis

Annie Hogue

2020-07-11T10:00:00Z
2023-10-12T23:15:56.718Z

Nous avons découvert Christophe Levac grâce à son rôle d’Éric Jobin, un des jeunes du centre L’Échappée dans le téléroman du même nom. Le jeune comédien, qu’on a aussi pu voir dans la série Les Invisibles et au cinéma dans Jeune Juliette, est à l’aise devant et derrière la caméra.

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Christophe, quel parcours as-tu suivi pour devenir comédien?
Quand j’étais plus jeune, c’est le doublage qui m’intéressait. J’écoutais beaucoup de films doublés et j’adorais ça, surtout les films d’animation. Le long métrage Histoire de jouets a marqué mon enfance. Ça m’a amené à suivre des cours de doublage. Les rôles à la télé sont arrivés ensuite.

Tu as donc fait une formation en doublage?
Oui, au Conservatoire d’art dramatique de Montréal. J’ai aussi participé à des ateliers de doublage et je suis allé au Collège Lionel-Groulx en option théâtre. Le jeu et le doublage m’intéressent. 

Qu’est-ce qui te plaisait particulièrement dans ce métier?
Le fait de pouvoir me glisser dans la peau de quelqu’un d’autre, c’est jouissif! Avec les personnages, j’aime aller dans des zones qui sont loin de moi, mais dans lesquelles il y a des émotions que je connais. Je pense, par exemple, au rôle d’Éric dans L’Échappée. À la base, nous sommes très différents l’un de l’autre, mais il devient une extension de moi-même. Si je n’avais pas eu une famille aussi présente dans ma vie et que j’avais suivi un autre parcours, j’aurais pu lui ressembler. 

On te voit jouer à la télé et au cinéma. Fais-tu toujours du doublage?
Le doublage demande beaucoup d’investissement et, en ce moment, je préfère me concentrer sur le jeu.

As-tu toujours voulu faire ce métier ou as-tu déjà envisagé de faire autre chose?
Je ne suis vraiment pas rationnel... Je savais que j’allais travailler dans le milieu culturel, que j’allais approfondir quelque chose, et le jeu m’attirait. Toutefois, pour moi, c’est une discipline artistique parmi d’autres. En ce moment, Étienne Galloy — que j’ai rencontré sur le plateau de L’Échappée — et moi, nous réalisons le long métrage La marina, dans lequel vont jouer plusieurs comédiens qu’on aime, dont Rémi Goulet et Anthony Therrien. Nous avons envie de faire du cinéma à notre manière. Je trouve ça fascinant d’avoir l’occasion de passer derrière la caméra. En tant que comédien, on n’a pas un portrait global de la situation. Personnellement, je voulais non seulement jouer, mais aussi savoir comment les choses se passent de l’autre côté. Réaliser un film me le permet, et j’ai maintenant un très grand respect pour tous les membres de l’équipe d’une production.

Tu parlais de L’Échappée un peu plus tôt. Est-ce ton premier contrat professionnel?
Oui.

Comment as-tu obtenu ce rôle? J’ai été très chanceux. Quand la série est arrivée, j’étais en grand questionnement. Je cherchais le média qui me conviendrait le mieux. J’étais à l’école quand j’ai passé l’audition — pour un autre rôle — devant Michelle (Allen, l’auteure) et Miryam (Bouchard, la réalisatrice). On m’a rappelé deux mois plus tard pour me dire qu’on avait aimé ce que j’avais fait. Si j’ai bien compris, le rôle d’Éric n’existait pas au départ. Quand le personnage a été créé, il ne devait faire que quelques apparitions, puis, de fil en aiguille, il a pris plus d’importance.

Comment as-tu vécu ton expérience sur le plateau de L’Échappée?
Ce n’est pas tous les jours qu’on peut jouer un personnage aussi nuancé! Habituellement, on obtient des rôles assez près de nous. Je ne sais pas si ça a un lien, mais, avant d’auditionner pour le rôle d’Éric, je me suis rasé les cheveux. Auparavant, j’avais un casting de premier de classe, mais mon crâne rasé me donnait un air plus dur. C’est comme si ça m’avait ouvert à quelque chose de différent qui m’a permis d’aller dans des zones très sombres. J’ai en tête une scène dans laquelle Éric vole une arme et joue avec. Sur les plateaux de télé, on tourne vite, mais pour cette scène, Miryam a pris un long moment et m’a guidé. J’ai vraiment senti ce que c’était de s’abandonner à un personnage. Je ressentais aussi un poids énorme. Je me disais: «Un million et demi de gens vont voir cette scène.» La santé mentale est un sujet qui me tient à cœur, et je voulais faire les choses correctement. Éric a vécu une crise terrible. Il a refait surface avant que tout se termine de façon tragique. Je voulais que, grâce à lui, les téléspectateurs sentent la fragilité des gens qui ont des problèmes de santé mentale. 

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Lequel de tes rôles t’a le plus marqué?
Outre celui d’Éric, je suis vraiment fier de celui de Pierre Luc, dans le film Jeune Juliette. Je connais Alexane Jamieson (l’interprète de Juliette) depuis le primaire. Je la considérais comme ma petite sœur et, dans le film, j’ai campé le grand frère de son personnage. Ce film a été très libérateur. C’est ma plus belle expérience sur un plateau!

Tu as également joué dans Les Invisibles. Peux-tu me parler de cette expérience?
J’ai auditionné pour le rôle de Zacharie, que j’ai obtenu. Tout est allé très vite entre l’audition et le début des tournages. Je n’avais jamais joué la comédie et j’ai aimé ça. J’ai aussi eu beaucoup de plaisir à jouer avec Carla Turcotte. J’avais vu la série française, et on sent bien la relation étrange qui existe entre les deux personnages. Je voulais garder cette relation entre Camille et Zacharie, qui pourraient être des amoureux mais qui apprennent qu’ils sont frère et sœur.

Qu’aimerais-tu jouer maintenant?
J’aime les thrillers et les choses décadentes. C’est un genre qu’on voit peu au Québec, outre la série C’est comme ça que je t’aime, de François Létourneau. Par ailleurs, ça me plairait de jouer un personnage qui tombe de haut et qui essaie de s’en sortir. 

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