Benoît McGinnis s'ouvre sur la fin de la série Une autre histoire
Lundi 4 avril, 20 h, Radio-Canada
Marjolaine Simard
Une autre histoire tire sa révérence avec une finale qui promet d’être fort émouvante. Trois mois se sont écoulés depuis l’épisode précédent, et la maladie dont souffrent Anémone et Sébastien poursuit ses ravages. Benoît McGinnis nous parle de son personnage, qui a marqué sa vie d’acteur et touché droit au cœur les téléspectateurs.
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Ces dernières semaines, les sauts dans le temps que l’auteure Chantal Cadieux fait vivre à ses personnages nous rendent témoins des effets dévastateurs de l’alzheimer précoce chez Anémone et Sébastien (Marina Orsini). On a vu celle-ci envisager d’avoir recours à l’aide médicale à mourir et l’état de son fils se dégrader de façon alarmante.
Le deuil d’un rôle et d’une famille
Benoît McGinnis fait ses adieux à Sébastien avec beaucoup de tendresse et de bienveillance. «C’est assez bouleversant de laisser partir un personnage après quatre ans, surtout Sébastien qui, du début à la fin, a vécu d’énormes transformations. Mon défi était que les gens le reconnaissent même si la maladie altérait beaucoup sa personnalité!» Il confie que des liens très forts se sont créés entre les acteurs qui jouaient les enfants d’Anémone. «On avait vraiment le sentiment d’être une famille. Debbie Lynch-White (qui joue Caroline) et moi, on se surnomme encore “bro” et “sister”!»
Ce rôle lui a été offert sans audition. «C’est un cadeau tombé du ciel! Avant Une autre histoire, Maude Guérin m’avait parlé de la réalisatrice Brigitte Couture, en disant qu’on s’entendrait bien. Ces paroles me sont restées, et l’occasion de travailler ensemble s’est présentée sur un plateau d’argent! Maude avait raison: Brigitte a le don de créer une atmosphère très agréable. On avait toujours hâte de tourner.»
Un acteur ne connaît pas toujours ce qui attend son personnage à long terme. Parfois, l’auteur l’ignore lui-même. Savait-il que Sébastien allait être atteint d’alzheimer précoce? «Oui, Chantal le savait dès le départ et a choisi de me le dire. Ce secret a surpris beaucoup de gens de la production quand le résultat des tests des enfants d’Anémone a été révélé!»
Ses scènes marquantes
«Une des scènes qui m’a le plus marqué est celle des retrouvailles entre Anémone et ses premiers enfants, qu’elle n’avait pas revus depuis 30 ans. On était tous fébriles sur le plateau!» Difficile de ne pas parler aussi de celle de violence conjugale entre Steeve (Francis Ducharme) et Sébastien. «Elle a été réalisée par Adam Kosh, qui joue Jean-Olivier. C’est lui qui a eu l’idée de produire cette séquence; dans le texte, ce n’était pas aussi explicite. Avec l’accord de Chantal, on voulait montrer de quoi peut avoir l’air la violence entre deux gars. On a bénéficié de plus d’heures de préparation. Ce fut un gros travail de précision, et un cascadeur s’est joint à nous! C’était intense à tourner!»
Un grand souci de réalité
S’il savait que Sébastien portait le gène de la maladie, il a appris qu’elle se développerait de façon fulgurante un peu avant le tournage de cette dernière saison. «C’est un beau défi. Ça me faisait à la fois peur et très plaisir. J’ai fait des recherches et j’ai rencontré des personnes âgées qui ont l’alzheimer pour observer leur comportement.»
Il a en outre fait une rencontre déterminante. «Sandra Demontigny a été très importante dans le processus. C’est une fille de mon âge, 42 ans, qui souffre d’alzheimer précoce, elle a d’ailleurs inspiré Chantal pour sa série. On s’est côtoyés pour le bien de mon rôle, mais on a vite développé des liens plus forts. Elle est attachante et dotée d’une grande ouverture. Je me suis inspiré d’elle pour plusieurs scènes, surtout celles avec Philippe Thibault-Denis, qui incarne Érik. Le 4 avril, quand le public écoutera la finale, je serai sur les planches à Québec dans Les 3 sœurs. Sandra sera dans la salle ce soir-là, une belle façon de boucler la boucle de cette grande aventure!»
