Gregory Charles signe une captivante série sur les «vrais immigrants»

Début vendredi 31 juillet 22 h, Artv

Photo : Julien Faugere

Marie-Hélène Goulet

2020-07-30T20:16:05Z
2023-10-12T23:03:02.767Z

Dans les médias, on parle beaucoup d’immigration en termes de chiffres et de quotas. Avec sa série documentaire Le vrai nouveau monde, Gregory Charles a voulu donner un visage à ceux qui ont choisi le Québec.

• À lire aussi: Gregory Charles soulignera 10 ans de mariage

• À lire aussi:
Gregory Charles revient sur les mobilisations des dernières semaines

Publicité

Pendant les 25 dernières années de sa vie, Lennox Charles, le père de Gregory Charles, s’est investi dans l’organisation PROMIS, qui aide les réfugiés et les immigrants à se construire une nouvelle vie au Québec. Lorsqu’il est mort accidentellement, en 2018, Gregory a cherché une manière de reprendre le flambeau. Il a d’abord créé Je suis québécois, des cours en ligne qui s’adressent aux nouveaux arrivants, puis a décidé d’offrir à ses compatriotes la série de quatre épisodes Le vrai nouveau monde. «On parle beaucoup d’immigration, depuis quelques années, au Québec, mais surtout de façon politique. Je me suis dit que ça valait peut-être la peine que mes concitoyens entendent de vraies histoires de vrais immigrants qui s’installent ici», explique-t-il.

Une maison accueillante

Il a fallu un bon bout de temps avant que Gregory Charles, lui-même fils d’immigrant, réalise les implications du choix qu’avait fait son père, en 1965, en s’installant ici pour l’amour de sa mère. Lorsque l’artiste était jeune, des invités de partout s’asseyaient à la table familiale pour manger les plats québécois de sa mère et les mets antillais de son père. «Le meilleur ami de mon père était un Danois gigantesque qui avait quitté le Danemark à cause du traumatisme que la Seconde Guerre mondiale avait laissé dans son pays. Il y avait aussi autour de la table un Italien parti parce que sa sexualité heurtait ses parents conservateurs, un Portugais qui avait fui la dictature, des Sud-Américains, des gens d’Afrique du Nord et d’Afrique centrale, des Québécois, des Asiatiques...» se rappelle-t-il.

Les souvenirs de Gregory ouvrent chacun des épisodes. Ensuite, l’animateur rencontre deux personnes venues de loin et découvre leur histoire dans sa propre salle à manger, comme lorsqu’il était petit. «Au fil des années, j’ai appris qu’il y a deux endroits où l’on se dit les vraies affaires, au Québec: autour de la table de la salle à manger et dans les cadres de porte. C’est donc là qu’on a tourné», dit-il, amusé.

• À lire aussi: Gregory Charles remercie le public suite à son texte viral sur le racisme

Publicité

Histoires inspirantes

Lumineuses et bouleversantes, les histoires des immigrants ont de quoi nous inspirer. Il y a notamment celle d’un travailleur agricole mexicain qui a appris le français en écoutant la radio; celle d’un Congolais — dont la famille a été décimée durant la guerre — maintenant installé à Joliette et fou de sa terre d’accueil, et celle de Fady Dagher, qui a quitté l’Afrique pour se bâtir une vie loin de son père contrôlant et qui est maintenant chef de la police de Longueuil. «Le vrai nouveau monde est une série documentaire feel good, qui raconte des histoires très variées. Je rencontre des gens qui sont arrivés dernièrement et d’autres qui sont ici depuis 40 ans, des gens qui ont immigré dans leur enfance et d’autres qui sont venus à l’âge adulte, des réfugiés politiques ou économiques, et des gens dont les motivations sont plus personnelles.

• À lire aussi: Le texte bouleversant de Gregory Charles sur la mort de George Floyd et le racisme devient viral

Mais tous mes invités se rejoignent sur un point: ils sont profondément amoureux du Québec», affirme Gregory Charles. Lui-même Officier de l’Ordre du Canada, Gregory Charles dirige, une ou deux fois par mois, des cérémonies de remise de citoyenneté aux nouveaux Canadiens. Il souhaite que, grâce au Vrai nouveau monde, les téléspectateurs se reconnaissent dans l’humanité de chacun. «Après chaque cérémonie, les gens veulent prendre des photos de leurs enfants dans mes bras et me répètent: “Vous savez, c’est pour eux qu’on fait ça”», raconte-t-il. Des histoires d’amour qui ne peuvent qu’enrichir notre chez-nous.

Publicité

Sur le même sujet