Emmanuel Bilodeau et Édith Cochrane reportent leur mariage

Photo : Dominic Gouin

François Hamel

2020-06-15T11:00:00Z
2023-10-12T23:41:21.037Z

Avec leurs trois jeunes enfants, Emmanuel Bilodeau et Édith Cochrane traversent la période actuelle avec philosophie, bonté et créativité. S’ils ont été contraints de renoncer à quelques doux projets, ils ont fait le pari de trouver le bonheur à travers de nouvelles passions, dans un quotidien qui leur réserve des défis, mais aussi de beaux changements.

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Emmanuel, comment allez-vous?
Ma blonde et moi, nous formons une véritable équipe en tant que parents et nous sommes très impliqués, mais ces responsabilités deviennent encore plus exigeantes dans le contexte actuel, d’autant plus que nous avons des enfants de différents âges. Adélaïde a 2 ans et demi, Paul-Émile, 9 ans, et Siméon, 12 ans. Nous sommes contents d’être à notre chalet, mais nous vivons des montagnes russes d’émotions. Mes garçons s’ennuient de leurs amis. Puis il y a des insatisfactions à gérer, et de fréquentes envies de faire des choses différentes dans une même journée. 

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Vous vous retrouvez à devoir jouer plusieurs rôles.
Oui. Les parents se retrouvent à être éducateurs de garderie, professeurs, moniteurs de camp de jour et gérants d’humeurs. On n’est pas habitués à ce genre de vie, même si elle nous réserve plein de bonnes choses. Édith et moi continuons à travailler parallèlement à l’occasion. Nous avons parfois des contrats de voix et nous avons notre propre studio à la maison. Depuis le début de la pandémie, ma blonde a pris le relais côté cuisine; avant, je m’en chargeais... et pas toujours avec succès. Avec elle, c’est toujours beau et bon! Ce nouveau contexte de vie était à la fois déstabilisant et merveilleux. Nous sommes chanceux: nous n’avons pas à nous demander si nous allons pouvoir manger demain, contrairement à beaucoup de gens sur la planète.



Édith et vous arrivez donc à garder le moral?
Nous avons nos sautes d’humeur, nos élans de désespoir, et aussi nos moments de grand bonheur et de folie, tout ça dans une même journée. Le contact humain nous manque, tout comme l’impression d’être utiles. Cela dit, Édith et moi vivons en fait un peu ce que nous avions rêvé de faire il y a environ deux ans... Nous voulions partir en VR avec les enfants pour vivre un road trip. Arrêter le temps et faire l’équivalent de l’école à la maison. Nous n’avons pas mené ce projet à terme, parce que nous avons eu un bébé. Alors, nous vivons un peu l’équivalent de ce que nous avions en tête... mais à notre chalet et avec un bébé! Adélaïde est chanceuse: elle a ses parents constamment à sa merci. Puis, comme nos garçons sont avant la période de l’adolescence, nous ne leur tapons pas tant que ça sur les nerfs. Ils acceptent la situation et ne font pas de crises d’angoisse. Ils aiment aussi être près de la forêt. 

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Vous débrouillez-vous bien avec l’école à la maison?
Mes garçons ont du mal à se motiver, et nous avons nous- mêmes une certaine difficulté à les motiver. Je ne suis pas du tout un professeur dans l’âme. Ma blonde, oui, par contre. Elle a étudié en enseignement et a été éducatrice spécialisée, comme ses parents, avant de devenir comédienne. D’ailleurs, ses parents nous aident beaucoup. Ils ont des rendez-vous d’école virtuels avec nos garçons.

Une façon que vous avez trouvée de vous sentir utile en cette période particulière est de faire du pain chaque semaine pour une bonne cause. Cette passion remonte à votre enfance...
Oui. J’étais le petit dernier d’une famille de 12 enfants, et j’étais le seul qui s’intéressait à la fabrication de pain avec ma mère. Elle en cuisinait régulièrement, des fournées de 12 à la fois. Il y a environ cinq ans, j’ai participé à une émission avec un boulanger artisanal de Saint-Roch-des- Aulnaies, où il y a une meunerie et un moulin à eau. Je m’y étais rendu avec ma grande fille (Philomène, qui a aujourd’ hui 23 ans), et je me suis mis à moudre le grain, à me mettre les mains dans la farine... Cela m’a «reconnecté» avec ma passion. Faire du pain, c’est thérapeutique.

Quand avez-vous découvert la boulangerie Merci la vie?
J’en ai entendu parler pour la première fois il y a trois ou quatre ans. Je suis tombé sous le charme de cette boulangerie artisanale et de ses propriétaires, Johanne Martineau et Albert Elbilia. Nous sommes devenus amis, et j’ai suivi des cours avec Albert. J’y suis même devenu bénévole.

De quelle façon Merci la vie est-elle impliquée dans votre projet né pendant le confinement?
Récemment, j’ai dit à Johanne et Albert que je serais intéressé par leurs restants de pâte. Ils m’en donnent 26 kilos toutes les semaines. Je cuisine environ chaque semaine 50 pains, parfois moins, selon la demande et leur grosseur, et je les achemine à l’organisme Le Garde-Manger des Pays-d’en- Haut, qui œuvre auprès des familles dans le besoin.

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Comment entrevoyez-vous les prochains mois?
Je suis en train d’écrire un spectacle d’humour et je tente d’y travailler un peu chaque jour. Cet été, nous comptions aller aux Îles-de-la-Madeleine, mais cela m’apparaît maintenant hasardeux. Puis, nous avons une nouvelle activité: nous nous sommes lancés dans le jardinage comme des fous! Nous n’y connaissions rien, mais nous avons regardé des vidéos. Nous avons un projet télé qui serait en lien avec ça et dans lequel nous impliquerions les enfants. En temps de pandémie, on réalise que la passion du jardinage est contagieuse. C’est une activité qui calme et qui nous permettra peut-être de nous autosuffire pendant un temps. Les enfants nous ont aidés à aménager le jardin. 

Que suggérez-vous aux gens pour qu’ils passent un bel été?
De redécouvrir et de réinventer leur milieu de vie. C’est ce que nous projetons de faire à notre chalet, mais nous ferions la même chose si nous étions à Montréal. Nous cherchons à le bonifier, ne serait-ce qu’en installant une corde de Tarzan et une échelle en bois pour les enfants.

Diriez-vous qu’Édith et vous, vous êtes encore plus unis depuis le début de la pandémie?
Si nous étions déjà près l’un de l’autre, cette situation-là nous a rapprochés. Nous sommes ensemble dans un combat quotidien, nous sommes respectueux et nous prenons soin l’un de l’autre au meilleur de notre capacité. Nos garçons se sont rapprochés. Avant, ils jouaient rarement ensemble et ils avaient chacun leur cercle d’amis. Maintenant, ils sont unis comme jamais. Puis, la petite est bordée d’amour et elle fait rire tout le monde. Il s’est passé quelque chose de beau dans notre famille: l’amour est en rond plutôt qu’en carré.

Depuis combien de temps êtes-vous ensemble, Édith et vous?
Ça fera 15 ans le 16 août. Nous voulions d’ailleurs nous organiser un mariage, mais ce sera pour une autre année. Je ne parle pas d’une cérémonie à l’église, mais simplement d’un mariage pour le plaisir. Nous le ferons quand la pandémie sera terminée.

     

Pour découvrir la boulangerie artisanale Merci la vie, située à Saint-Sauveur, allez sur sa page Facebook. Emmanuel cuisine et donne des pains à l’organisme sans but lucratif Le Garde-Manger des Pays-d’En-Haut. On trouve les recettes de pains qu’il prépare dans Boulange et boustifaille, de son ami Albert Elbilia.

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