Wilfred LeBouthillier et sa conjointe Jézabel se confient sur leur année éprouvante

Julien Faugère

Daniel Daignault

2021-12-14T17:00:00Z

Authenticité. C’est le premier mot qui m’est venu en tête en écoutant Wilfred LeBouthillier et sa fiancée, Jézabel Drolet, se confier à cœur ouvert quand je les ai rencontrés. Le couple nous a raconté, à l’intention des lecteurs de La Semaine, la demande en mariage faite il y a quelques mois au terme d’un dur combat mené par Jézabel contre la maladie. Un événement heureux grâce auquel ils tournent maintenant la page sur une année éprouvante.

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Il y a quelques semaines, vous avez annoncé sur les réseaux sociaux que vous étiez fiancés. C’était une belle nouvelle!
Wilfred: En fait, Jézabel a simplement voulu changer son statut sur Facebook, de «en couple» à «fiancée», sans penser que ce changement, en se répercutant aussi sur ma page, se répandrait à grande échelle, telle une annonce officielle. C’est comme ça que tout le monde l’a su. 

Quelles ont été les réactions de vos proches?
W.: Tout le monde était content. Les gens autour de nous sont au courant de notre vie et des épreuves que nous avons traversées dans la dernière année: Jézabel s’est fait soigner au Nouveau-Brunswick, les enfants étaient à Montréal, etc. Elle a dû en quelque sorte vivre ça loin de sa famille. La pandémie s’ajoutait à ça, ce qui compliquait davantage les choses. Ma demande en mariage se voulait une manière de bien finir l’année, sur quelque chose de grandiose, de ne pas la terminer comme elle avait commencé. Jézabel: Pour moi, ç’a été un nouveau départ. Quand tu vis des épreuves comme celles-là, c’est difficile de continuer d’avancer, mais ça (la demande en mariage), ça me pousse à aller de l’avant. Après sept ans passés ensemble, on va bâtir la suite sur ce nouveau départ.
W.: Je pense que Jézabel avait besoin d’un gros reset. Ensemble, nous avons pris l’habitude de faire le vide en haut d’une montagne. Et ça faisait longtemps que nous étions allés au mont Tremblant. Je voulais que nos fiançailles nous représentent bien. Gravir une montagne, c’est exigeant pour le corps. Mais une fois en haut, c’est énergisant de voir la beauté qui s’offre à toi. Tu es alors fier de ce que tu as accompli, et tu ne redescends pas de la même façon que quand tu as monté. 

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En haut de la montagne, Wilfred t’a donné une lettre à lire. Te doutais-tu de la suite des choses?
J.: Non. Mes hormones ont d’abord pris le dessus. Je lui ai dit: «Tu ne m’as pas écrit une lettre pour me dire que tu me laissais?!» L’ascension de la montagne a été éprouvante pour moi parce que la radiothérapie a eu des répercussions sur mon souffle. À la fin de la lettre, il avait écrit que je n’allais pas descendre la montagne de la même manière que je l’avais montée, et quand il a sorti la bague, j’ai compris et je me suis mise à pleurer.     

Julien Faugère
Julien Faugère

 
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Aviez-vous déjà discuté de mariage?
J.: Oui, c’était dans nos plans, mais c’était devenu un sujet de rigolade. J’étais loin de me douter que ce serait cette année, le 18 septembre, qu’il me ferait la demande.

Alors, vous avez déjà commencé à planifier l’événement! J.: Oui!
W.: Jézabel est une femme ordonnée. Elle a besoin de tout planifier, que tout soit prêt, booké.

Est-ce que ce sera en 2022?
J.: Au départ, je voulais attendre à 2023. Mais les garçons ont choisi 2022, à trois contre un.
W.: Tu sais, la vie est fragile, et avec tout ce qu’on a vécu au cours de la dernière année, ce qu’on retire de tout ça, c’est: «Pourquoi attendre?»

Où en êtes-vous dans les préparatifs?
J.: La date est arrêtée, la salle est réservée, on est pas mal avancés. On va se marier au Saguenay–Lac-Saint-Jean, dans mon coin.

Te souviens-tu, Jézabel, du moment où tu t’es dit que Wilfred était l’homme de ta vie?
J.: Je l’ai su tout de suite que c’était le mien, et ça s’explique mal. Quand tu as l’impression de connaître quelqu’un depuis toujours... Je suis convaincue que je vais finir ma vie avec lui. On est vraiment connectés, il me devine et je le devine. On n’a pas besoin de parler pour savoir comment va l’autre, et c’est comme ça depuis le jour un.

Compte tenu de la maladie qui s’est manifestée cette année, diriez-vous que, plus que jamais, chaque instant de bonheur compte encore plus?
W.: Tout est là! C’est dans des épreuves comme celles-là que tu décides d’en sortir grandi et de ne pas remettre ce que tu peux faire aujourd’hui.

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Julien Faugère
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Parlons de ce que tu as vécu cette année...
J.: En fait, ça remonte à novembre, l’an dernier. Je suis allée passer une mammographie pour faire vérifier une masse. À ce moment-là, le médecin disait qu’il y avait 95 % des chances que ce ne soit pas un cancer. Nous sommes partis, Wilfred et moi, au Nouveau-Brunswick, et c’est le 2 décembre, en début de soirée, que j’ai reçu l’appel du médecin pour m’annoncer que c’était cancé-eux. Tu penses que ça n’arrive qu’aux autres. Moi, je travaille dans le milieu médical. Je me fiais au fait qu’il n’y avait pas d’antécédents dans ma famille, que je n’avais pas d’implants et que je n’avais jamais pris de contraceptifs oraux. Je n’entrais pas dans les statistiques des femmes qui vont développer un cancer tôt ou tard dans leur vie, alors je ne m’attendais pas à ça. Curieusement, ce n’est pas ma propre mort qui me faisait le plus peur quand j’ai reçu le diagnostic, mais plutôt le fait de laisser ma famille derrière moi. Je ne souhaite ça à personne. Après coup, j’ai été une semaine sans pouvoir manger; mon système digestif a complètement lâché. J’ai perdu 10 livres en l’espace de deux semaines. J’avais tellement mal au ventre. On a demandé un deuxième avis dans une clinique au Nouveau-Brunswick, mais ça ne s’est pas mieux passé. Tu as beau essayer de te raisonner, mais c’est l’horreur, je n’ai pas d’autre mot.

As-tu été opérée?
J.: Oui, l’opération a eu lieu au Nouveau-Brunswick le 25 février. Le plus difficile de mon épreuve a été d’être loin de mon fils, Anthony. Un médecin avec qui je travaille m’a conseillé de me faire opérer là-bas parce que le délestage commençait à Montréal. C’était la meilleure décision. Je devais commencer la radiothérapie à la fin mars, mais des complications postopératoires ont un peu retardé le traitement que j’ai entrepris, de la fin avril jusqu’à la mi-mai.

Devras-tu recevoir d’autres traitements de radiothérapie?
J.: Non, j’ai eu une mammographie de contrôle le 1er novembre, et tout était beau. La prochaine est prévue dans un an.
W.: Malgré tout, on se considère comme chanceux, parce qu’il y a plusieurs concours de circonstances qui ont joué pour nous, notamment ce qui l’a amenée à aller passer une mammographie l’an dernier, parce qu’elle ne devait pas en passer avant cinq ans.
J.: J’ai eu une bonne étoile dans tout ça, et j’ai eu un énorme soutien de tout le monde. J’ai un médecin en or au Nouveau-Brunswick. Même si j’ai vécu l’horreur, j’ai aussi été bien entourée, comme dans un cocon d’amour. Mon moral est revenu quand je suis partie vers la salle d’opération pour commencer mon combat. Dans la mesure où il y avait un plan d’établi et qu’il n’yavait plus d’incertitudes, j’étais prête à être dans l’action avec l’idée de m’en sortir.

Et tu as bien sûr pu compter sur Wilfred...
J.: Il a été mon phare. Tu sais, je broyais du noir, parce que les rencontres avec le médecin ne m’amenaient pas les nouvelles que je souhaitais, mais Wilfred était là pour moi. On s’est concentrés sur ma santé. Wilfred m’a dit: «Vis ce combat-là, je m’occupe du reste.» Il a tout pris sur ses épaules, il a été fort là-dedans. Il m’a vue pleurer et tomber souvent, et il a fallu qu’il me relève et qu’il garde sa peine pour lui. Il a été ma lumière, et quand je ne la voyais plus, il m’indiquait où elle était. 

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Tu parlais de ton fils tantôt. Quel âge a-t-il?
J.: Il vient d’avoir 13 ans.
W.: Et William a 14 ans. Les deux gars jouent au hockey ensemble.      

Comment ont-ils réagi face à ce que vous avez vécu?
W.: Ils n’ont peut-être pas réalisé l’ampleur de la maladie, parce que Jézabel n’a pas fait de chimiothérapie et n’a donc pas perdu ses cheveux. Ils étaient touchés, c’est sûr, mais on imaginait que leurs réactions allaient être plus troublantes. On les a aussi beaucoup rassurés par rapport à tout ça.
J.: On leur a expliqué les étapes. Dès que j’ai pu, après l’opération, j’ai envoyé un texto à Anthony pour ne rien lui cacher. C’est sûr que les examens les stressaient eux aussi. 

J’imagine que vous avez hâte de dire bye bye à 2021!
J.: Tabarouette, oui! Quelle année! Mais je ne vois plus la vie de la même façon. 

Et toi, Wilfred, tu es en spectacle depuis le début de décembre.
W.: Oui, c’est une tradition. C’est la huitième année qu’on part sur la route, les quatre gars, Jean-Marc Couture, Maxime McGraw, Danny Boudreau et moi, en plus d’un violoniste. Ça a commencé par un show de Noël d’antan, les traditions, et pour nous autres, c’est maintenant un message qu’on véhicule depuis des années, celui des Gars du Nord. Quand on vit ces moments-là, cette série de spectacles, tous les gars ensemble, on ne fait qu’un. La tournée Caribou nous mènera aux Îles-de-la-Madeleine et au Nouveau-Brunswick jusqu’au 23 décembre. L’an prochain, on a le projet de faire un album, quelque chose de festif avec des chansons originales. On va probablement faire ça cet hiver.

En terminant, ça vous a fait du bien de faire une séance photo ensemble?
J.: Oui, c’était le fun, j’ai complètement décroché. Ça faisait un bon moment que nous n’avions pas fait des photos ensemble.
W.: Honnêtement, ça m’a aussi surpris que Jézabel accepte de faire une entrevue. Je ne pensais pas qu’elle était prête pour ça. J’aime ça, parce que ça démontre qu’elle a avancé dans sa démarche et qu’elle a pris le temps de vivre chacune des étapes. Elle est capable d’en parler aujourd’hui, et toute cette histoire commence à être en arrière de nous.      

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Pour connaître les dates de la tournée Caribou de la bande Les Gars du Nord, rendez-vous au lesgarsdunord.com.

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