Jean-Marie Lapointe prend soin de son père, Jean, qui a une santé fragile

Érick Rémy

2020-06-27T21:00:00Z
2023-10-12T23:42:10.195Z

Comme bien des gens, Jean-Marie Lapointe a subi les contrecoups professionnels et personnels de la pandémie alors qu’il était sur une belle lancée. Heureusement, la philosophie bouddhiste, qui l’a aidé à lutter contre l’anxiété, l’avait préparé à faire face à cette situation. Il continue de consacrer son temps à offrir son soutien aux autres, entre autres à son père qui, à 84 ans, a une santé fragile.

• À lire aussi:
«Fin de mois»: une deuxième saison confirmée

• À lire aussi:
Jean-Marie Lapointe: des nouvelles de son père

«On ne se débarrasse pas de l’anxiété du jour au lendemain, mais mes années de méditation et de thérapies m’ont aidé à relativiser les choses. Je me parle, j’en parle et j’enlève de mes pensées les scénarios catastrophes. Mon défi de rester dans mon moment présent en est réaffirmé. Je récolte maintenant les fruits de toutes ces années de démarche spirituelle. Comme le dit le Dalaï-Lama: un arbre qui plonge loin ses racines pourra résister au plus violent des orages», résume Jean-Marie Lapointe, dont la majorité des engagements ont été reportés à l’automne, voire à l’an prochain.

Le presque mi-cinquantenaire attribue une grande partie de sa paix d’esprit et de son équilibre au bouddhisme. Il y a 20 ans, cette philosophie est tombée à point alors qu’il était dans un grand creux de vague professionnel, amoureux et existentiel. «À cette époque, je commençais à faire de l’accompagnement d’enfants en fin de vie. Ma foi, jumelée à la pratique de la méditation, m’a aidé à les accompagner à leur rythme, avec bienveillance et amour», confie celui qui, n’ayant luimême pas eu d’enfant, a veillé sur eux jusqu’à leur dernier souffle. Habitué à s’occuper des autres, l’animateur de Face à la rue et de Fin de mois a fait des pieds et des mains pour continuer à prodiguer soutien, aide et encouragement à ceux qu’il aime et aux causes qui lui tiennent à cœur. «Comme je ne travaille plus 50 ou 60 heures par semaine, je m’occupe davantage de mon père et de sa conjointe ainsi que d’un autre couple de personnes âgées. Je fais également du bénévolat à La Maison du Père. Au lieu de me plaindre et de m’apitoyer sur mon sort, j’utilise ce temps de façon constructive.» 

Publicité

 Toujours en attente de terminer la deuxième saison de Fin de mois, il souligne que l’émission est plus pertinente que jamais et qu’elle a une résonance encore plus grande auprès du public. «Soudainement, beaucoup se sont retrouvés en situation de précarité financière. Cette fameuse fin de mois dont parle l’émission n’a jamais été aussi concrète pour les gens.» 

Reconnu pour son grand cœur
Grâce à ses émissions, l’artiste est devenu une sorte de porte-étendard des plus démunis et un éveilleur de conscience des inégalités sociales et économiques. «Toutes les semaines, je reçois des dizaines de demandes d’aide et plus encore quand mes émissions sont diffusées. Je ne suis pas un médecin, un psychologue ou un intervenant, mais je suis un excellent intermédiaire. Si quelqu’un me demande de l’aide pour son fils qui est dans la rue ou pour une personne ayant un problème de dépendance, il est facile pour moi de les référer aux meilleurs dans le domaine. Cependant, je ne peux prendre sur mes épaules leur rétablissement ou leur quête de bonheur, sinon je m’épuiserais.» Car Jean-Marie sait que, pour se préserver, il se doit d’être un maillon de la chaîne et non la chaîne elle-même. Il faut dire qu’il a été à la bonne école. Il est le fils de Jean Lapointe, célèbre musicien, chanteur et comédien, fondateur de la réputée maison de thérapie qui porte son nom. C’est ce père qui lui a montré, dès son plus jeune âge, le chemin de l’altruisme. 

Publicité

La santé de son mentor et idole, maintenant âgé de 84 ans, a sérieusement périclité ces dernières années. L’idée qu’un jour son père puisse ne plus être à ses côtés fait monter chez lui un mélange d’émotions. «J’ai peur qu’il meure, mais je ressens aussi une paix profonde face à cela. Lui et moi, on a une belle relation. On se dit les vraies affaires. On se parle tous les jours et on se dit qu’on s’aime. Je sais qu’un jour il partira et que j’aurai de la peine, mais tous nos dossiers sont réglés.» Côté cœur, l’animateur ne partage sa vie avec personne. «Je ne me pose jamais cette question. Je me demande plutôt ce que je peux faire aujourd’hui pour contribuer au bonheur du plus grand nombre. Être en couple pourrait-il y contribuer? Sûrement, mais cela serait accessoire. Je ne vis pas pour être en couple, je vis pour être heureux. Autour de moi, il y a plein de beaux exemples de couples, mais il y en a aussi auxquels je ne voudrais pas ressembler. L’an dernier, j’ai été en relation avec une femme pendant six mois, mais elle venait tout juste de se séparer. Les circonstances n’étaient pas favorables», confie-t-il, en ajoutant qu’il ne désespère pas un jour de vivre une grande histoire d’amour. Entre-temps, Jean-Marie Lapointe cultive patiemment son jardin intérieur, tout en tentant de rendre ce monde un peu meilleur.

«Je suis en paix et heureux. J’essaie de vivre à la hauteur de mes besoins actuels. J’ai une vie qui me ressemble. Mon but est d’avoir une existence qui a du sens et qui soit cohérente avec mes valeurs. Je contribue à mon bonheur et à celui des autres», conclut-il, fin prêt à partir faire une randonnée à moto et, plus tard, du kayak en rivière.

Publicité

Sur le même sujet