Jean-Pierre Ferland chante pour le fils de Patricia Paquin et Mathieu Gratton

Photo : Guy Beaupre / TVA Publi

Samuel Pradier

2020-03-31T12:00:00Z
2023-10-12T23:09:42.944Z

La retraite n’est visiblement pas un mot que Jean-Pierre Ferland connaît. À bientôt 86 ans (il les aura le 24 juin prochain), il vient de sortir un nouvel album dans lequel il revisite des chansons qu’il a écrites pour d’autres. Il a aussi écrit une nouvelle chanson sur l’autisme pour Benjamin, le fils de Mathieu Gratton et Patricia Paquin.  

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Toute l’histoire de ce nouveau disque a commencé par la chanson Le monde de Benjamin. «Benjamin est autiste, et j’ai toujours cru que les autistes pouvaient être géniaux à certains moments, et redevenir des enfants d’autres fois. Mathieu (Gratton) et Patricia (Paquin), les parents de Benjamin, ne m’ont rien demandé, mais ils m’ont fait savoir que si j’écrivais une chanson sur leur fils, ça ferait plaisir à toute la famille. J’ai d’abord demandé à les rencontrer. Ils sont venus chez moi, à la campagne, et on a fait du ski-doo ensemble. J’ai essayé de comprendre ce qui se passait dans la tête de Benjamin. J’ai fini par le découvrir et par le connaître un peu mieux. Il est très sympathique. Je lui ai donc fait cette chanson.»  

Remplie de tendresse, la chanson semble vouloir traduire ce que les autistes peuvent penser, mais qu’ils ne peuvent exprimer en mots. «C’est ce que j’ai voulu faire, mais je ne pensais pas réussir de cette façon. Quand on essaie d’entrer dans la tête de quelqu’un comme lui, on se laisse prendre. On devient proche. J’aime beaucoup Benjamin. Il n’a pas mon âge, c’est sûr. Mais je ne le plains pas; je l’encourage.»  

Chansons pour d'autres 

Durant toute sa carrière, Jean-Pierre Ferland a écrit pour plein d’autres artistes, qu’ils soient connus ou non. La chanson-titre de cet album a été écrite dans le cadre de La Voix, lorsque Jean-Pierre Ferland était coach, durant la première saison. «On m’a demandé d’écrire une chanson pour Étienne Cotton, un des chanteurs de mon équipe. J’avais demandé au chef d’orchestre de l’émission de venir chez moi pour faire la musique, et moi, j’ai écrit la chanson. Partir au vent, ça ne porte pas à conséquence. C’est une chanson qui est dans l’air du temps; elle n’existe pas vraiment, c’est comme un rêve...»  

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L’album comprend aussi la chanson Ma chambre, que Céline Dion a popularisée partout dans le monde. «À l’époque, j’avais une émission de télévision où je recevais des chanteurs. Céline Dion est venue alors qu’elle avait 15 ou 16 ans. Elle était très jeune. Je savais qu’elle deviendrait une grande chanteuse, parce qu’elle était tellement décidée. Elle n’avait peur de rien. Elle était très intéressante et avait une voix splendide.» Jean-Pierre a également écrit pour plusieurs autres artistes, qui étaient aussi des amies. «Ginette Reno avait un gros chagrin d’amour; son amoureux était parti de la maison. Elle était vraiment triste et, pour la consoler, je lui ai écrit Rouge. Télégramme à une folle, c’est pour Clémence DesRochers. On était très amis, on faisait les boîtes à chansons ensemble. Je commençais tout juste à chanter, alors qu’elle avait déjà pas mal d’expérience. C’est elle qui corrigeait mes chansons quand je faisais des erreurs de français.»

Toutes les chansons qui figurent sur ce disque ont été écrites au fil du temps, tout au long de sa carrière, en fonction de ses rencontres et de ses amitiés, mais aussi, parfois, en fonction de ses souvenirs. «Un gentilhomme et un champion a été écrite pour Gilles Villeneuve. C’était mon voisin; il habitait à cinq minutes de chez nous. Plus jeune, on faisait des courses de ski-doo ensemble. Ensuite, il est mort. Quelques années après, je suis allé visiter la Maison Gilles Villeneuve, et je trouvais bizarre qu’il n’y ait pas de musique à l’intérieur. J’ai demandé pourquoi cette absence de musique, et quelqu’un m’a dit: “Pourquoi vous n’écrivez pas une chanson?” Je l’ai finalement fait!»  

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Autodérision

À son âge vénérable, Jean-Pierre Ferland n’a plus rien à prouver, et il a surtout envie de s’amuser un peu. Pour rire de lui, il a même réenregistré la chanson Nervine, du nom d’un produit dont il avait fait la publicité à ses débuts. «Au moment où j’ai commencé à avoir du succès, la compagnie Nervine m’a demandé d’écrire une chanson sur son produit. Je l’ai fait, mais ils m’ont dit qu’il faudrait aussi que je la chante. On est allés en Floride pour enregistrer la chanson. Ils voulaient que je la chante en maillot de bain sur le bord de la plage pour la publicité, mais j’ai refusé. Je n’étais pas assez fier de mon body pour faire ça.» Nervine était un produit à base de plantes qui était censé aider à lutter contre l’anxiété et le stress. «Étant donné la nature du produit, c’est un peu d’actualité avec la crise du coronavirus. Mais je ne sais même pas si c’est un produit qui existe encore.»  

Parlant du confinement actuel demandé par le gouvernement, Jean-Pierre Ferland a eu la surprise d’être cité par le premier ministre François Legault durant une de ses conférences de presse quotidienne, la semaine dernière. «Je regardais la télé comme tout le monde pour essayer de passer à travers ce drame et je l’ai entendu dire: “Envoye à maison!” J’ai trouvé ça très comique. En plus, ça m’a donné le goût de repenser à cette chanson. Je me suis mis à la chanter, tout seul dans le salon. Je l’ai trouvée très intéressante.»  

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PROBLÈMES DE SANTÉ  

Jean-Pierre Ferland a été aperçu à quelques reprises dans les couloirs du service d’oncologie du CHUM, dans les dernières semaines. «Je suis en effet obligé d’aller à l’hôpital régulièrement, mais il n’y a rien de grave. Je reçois des traitements une fois par semaine pendant six semaines. Je ne dis pas que je suis content de m’y rendre, mais j’y vais parce que je tiens à la vie. Mais ça va très bien. J’ai des médecins extraordinaires. Je trouve que le CHUM méritait vraiment d’être construit, même si c’est un peu loin de la maison.»  

Durant cette période un peu compliquée, Jean-Pierre Ferland prend soin de lui. «Mon nouveau disque est ce qui m’intéresse le plus actuellement. De toute façon, je ne peux pas faire grand-chose, puisque j’ai quand même l’âge moi aussi d’être “envoyé à maison”, confie-t-il dans un éclat de rire. Je reste donc à la maison. Je fais attention à mes amis et à mes enfants. Mais ça ne m’inquiète pas. En plus, je suis occupé, car je fais toute la promotion de mon nouveau disque depuis la maison.» 

L’album Partir au vent est actuellement disponible.

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