Kim Thúy confie avoir été victime de violence conjugale dans un texte poignant

Photo portrait de Sarah-Émilie Nault

Sarah-Émilie Nault

2022-11-11T17:00:00Z

La romancière Kim Thúy révèle pour la première fois qu’elle a vécu une relation toxique et de la violence conjugale dans un texte bouleversant intitulé J’avais peur qu’il...

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Il n’y a que Kim Thúy pour révéler de manière si belle des moments si sombres; qui plus est, qu’elle-même a vécu! L’autrice des populaires romans Ru et de Em a pris tout le monde par surprise en partageant son histoire de violence conjugale jusqu’alors inconnue du grand public.

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Si on ignore les détails des événements racontés par l’écrivaine de 54 ans (ni l’époque ni l’identité de l’homme en question) avec tant d’ouverture et de douceur malgré la violence, on comprend que celle-ci a vécu de nombreux épisodes de violence psychologique et physique. Par qui? Quand? Où exactement? L’histoire ne le dit pas.

On sait seulement que l’écrivaine a profité de la carte blanche offerte par Solo (la nouvelle plate-forme de Radio-Canada permettant à des artistes de tous les horizons de partager des récits intimes et personnels) pour raconter cet épisode de sa vie passée dans une publication aujourd'hui.

«Quand il m’a laissée sur le trottoir d’un quartier qui m’était inconnu, en plein hiver, à minuit, sans un seul dollar en poche ni chaussettes dans mes bottes, j’ai eu peur qu’il ne m’appelle plus», écrit la mère de deux enfants en introduction de ce texte coup de poing.

«Quand il m’a lancé une planche, qui a atterri en morceaux après avoir troué le mur à quelques centimètres au-dessus de ma tête, j’ai eu peur qu’il ne vienne plus avec moi au chalet d’une amie», poursuit-elle. On comprend doucement – de manière déchirante – que la somme des actes de violence dont elle a été victime lui faisait peur de perdre l’essentiel...: la chance d’aimer.

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«Quand il m’a poussée hors de l’ascenseur, assez fort pour que je heurte le mur dans le couloir et tombe sur le plancher en même temps que la pluie d’étoiles, et qu’il m’a laissée derrière, j’ai eu peur qu’il ne s’endorme au volant sur la longue route du retour à la maison sans moi», écrit-elle encore.

Dans une chute qui fait monter les larmes et se serrer le coeur, l’autrice originaire du Vietnam revient sur le moment où sa famille est venue la sortir de cet enfer. Tout en lui interdisant, par amour, de retourner auprès de cet homme violent.

«J’ai réussi à ne pas répondre à ses appels après mon départ et à accepter ce qui me semblait être une certitude à l’époque, poursuit l’écrivaine: plus aucun homme ne me donnerait la chance de l’aimer. Aimer.»

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