La fille de Brigitte Lafleur a un intérêt pour le métier de comédienne
Michèle Lemieux
Comme la plupart des acteurs, Brigitte Lafleur n’a pas joué au théâtre pendant la pandémie et c’est avec joie qu’elle est restée auprès de sa fille, Agathe. Puisque la vie a repris son cours, l’actrice entrevoit une belle année de théâtre devant elle, un vrai bonheur pour la maman, mais aussi pour sa fille, qui se réjouit de la suivre en coulisses. Car comme le dit si bien l’expression, la pomme n’est pas tombée loin de l’arbre...
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Brigitte, vous serz sur la scène du TNM cet automne. C'est un beau projet en perspective!
Oui, et être appelée par le TNM, c'est toujours une belle surprise. J'étais heureuse à l'idée de retourner sur cette scène, où je n'avais pas joué depuis un moment. J'adore les shows de gang, qui nous ont tellement manqué. Dans Le roman de Monsieur Molière, je fais partie de la troupe de cet auteur classique. Je joue Mademoiselle de Brie. Le texte est de Boulgakov, un Ukrainien, dont Molière était l'idole. Tous deux ont été censurés de leur vivant. La pièce permet de revoir des scènes mythiques de la littérature de ce grand dramaturge. Plus le show avance, plus on sent la tragédie dans la vie de Molière. Sa vie n'était pas rose, et ça nous parle encore de nos jours. L'aspect historique est aussi intéressant. Il y a autant de comédie que de tragédie.
Vous avez d'autres projets au programme?
C'est une année de théâtre qui s'annonce. Je reprendrai Les voisins en tournée en janvier, puis je me consacrerai à la pièce Le père Noël est une ordure, qui sera présentée dès l'été prochain. Moi qui ai passé toutes mes soirées à la maison pendant deux ans, je renoue avec la scène. Le timing est parfait, car pendant la pandémie, ma fille était plus petite et j'étais toujours contente de rester avec elle le soir. Elle est maintenant à un âge où elle peut suivre et où elle aime le faire. Elle a même des tâches au théâtre quand elle m'accompagne.
Vous lui confiez des petites responsabilités?
Oui, elle prend des notes, donne de l'eau aux acteurs. J'aime aller au théâtre avec elle. Avant je trouvais parfois difficile d'y aller, car je m'ennuyais d'elle et elle de moi. Actuellement, la dynamique est différente et c'est très agréable. Si elle n'a pas envie de m'accompagner, elle peut rester à la maison. De toute façon, ma famille est proche. Nous ne sommes pas en manque de gends qui sont prêts à accueillir Agathe! (rires)
L’horaire des représentations n’est pas trop difficile pour elle?
Non, car nous jouons surtout les fins de semaine. Nous nous organisons merveilleu sement bien. Avant, nous étions si souvent ensemble, Agathe et moi, que cela a créé un peu d’anxiété de séparation lorsque nous sommes revenues à la normale. Pendant la pandémie, nous étions toujours ensemble, fusionnelles. Depuis, nous avons trouvé le parfait équilibre. Elle est contente quand je pars travailler et elle aime aussi les moments où nous sommes ensemble. Tout est parfait!
Votre fille a donc un intérêt pour ce métier?
Oui, je le confirme. À huit ans, elle suit des cours de théâtre. Parfois, elle se voit faire de la réalisation et, à d’autres moments, elle veut jouer. Il lui arrive aussi de dire qu’elle veut être chanteuse, mais disons qu’elle ne dit jamais vouloir devenir comptable... (rires) Elle s’intéresse aux arts, c’est clair! Nous avons essayé de lui faire aimer les sports, mais ça n’a pas porté fruit. Elle aime le dessin, la peinture. C’est vraiment agréable de voir notre enfant évoluer.
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Vous évoquiez la bulle familiale précédemment. Votre couple a bien passé le test, manifestement...
Je touche du bois: j’espère qu’entre nous, ce sera pour la vie. On dit que l’amour dure trois ans. En fait, quand on est en couple, il faut faire le choix de rester et de continuer. Mario et moi sommes ensemble depuis 20 ans et nous nous choisissons encore, année après année. Nous travaillons sur notre couple. Parfois, les papillons renaissent. C’est ça, 20 ans de couple! C’est beau! J’aspire à suivre l’exemple de mes parents et de mes beaux-parents, qui sont encore ensemble. C’est formidable! Ça aide à relativiser les moments où nous nous obstinons pour des niaiseries. (rires) Parfois, si on ne se sent pas bien avec nous-même, c’est facile de déverser notre trop-plein sur notre conjoint. Il faut être vigilant.
Votre amoureux est-il votre meilleur ami?
Oui, et nous nous le disons régulièrement. C’est une aventure merveilleuse. Je me souviens de nos débuts. La première fois qu’il est parti à Paris après un an de fréquentation, j’ai pleuré à l’aéroport! Ça ne se passe plus comme ça, et c’est tant mieux! (rires) Quand on est jeune, on s’imagine que ça va durer pour la vie, que pour nous, ce sera différent. Arrive le moment où il faut admettre que l’amour, ce n’est pas que les gros papillons et que la passion n’est pas éternelle.
Vous qui déménagez si souvent, vous êtes-vous déposée?
Oui, nous souhaitons être longtemps dans la maison que nous avons achetée. Nous ne l’avons pas rénovée d’un coup comme nos autres maisons. Nous avançons petit à petit. Ça donne envie d’y rester plus longtemps. Nous faisons des projets pour l’avenir. C’est une maison que je voulais depuis longtemps, et nous avons réussi à l’avoir. Notre envie de rénover est en train de renaître. Je sens que nous sommes en ébullition. (sourire) J’y ai aménagé un bel atelier. Je peins encore et j’écris aussi une série télé avec une amie. Tout cela demande de l’espace mental qu’on n’a pas quand on déménage et qu’on rénove.
Le roman de Monsieur Molière sera présentée au TNM du 8 novembre au 3 décembre.
La comédie Les voisins repart en tournée dès le 7 janvier. Infos ici.
Brigitte devrait nous présenter une nouvelle exposition dans les prochains mois.
On s’informe au: brigittelafleur.com.
