La fille de Gregory Charles dirigée par son père dans la comédie musicale La mélodie du bonheur
Sabin Desmeules
Gregory Charles n'a pas dû dormir énormément ces derniers temps, puisque La mélode du bonheur, qu'il met en scène, débarque au St-Denis pour tout le mois de décembre. Ce nouveau défi lui a permis de retravailler avec des enfants — parmi eux, sa fille —, de monter un immense choeur de nonnes et de se replonger dans des chansons qu'il chérit depuis qu'il est tout petit.
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«On sort d’une pandémie où plusieurs de nos concitoyens ont été écorchés. Alors on a besoin d’un spectacle comme celui-là, qui est beau et dans lequel on voit trois générations qui vont puiser dans leurs valeurs humaines profondes pour se sortir d’un désespoir», croit sincèrement Gregory.
Pour sa mise en scène, il s’est offert tout un défi: il a monté deux versions, l’une en français, l’autre en anglais. Et chacune comprend une trentaine de comédiens, danseurs, chanteurs et musiciens, dont des enfants. Tous les acteurs ont des doublures et les tout-petits en ont plus d’une. Travailler avec des bambins n’a pas dû être de tout repos! «Pour ce qui est des enfants, je n’ai pas eu de difficulté; j’ai passé ma vie à travailler avec des enfants. J’ai dirigé des chœurs. C’est sûr que c’est plus difficile d’avoir une vingtaine de jeunes pour jouer sept jeunes, mais le temps nous prouve que nous avions raison de prendre cette décision en ces années de pandémie. Chaque jour, il y en a qui sont malades. C’est plus exigeant, mais il faut qu’on puisse offrir des représentations pendant un mois. En plus, on reprend le spectacle l’été prochain et, à la vitesse où grandissent nos enfants, il y en a peut-être qui vont devoir changer de rôle!»
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LA CHANSON AVANT LE JEU
De son propre aveu, il a une approche plus musicale que théâtrale pour ce spectacle. «De ce qu’on me dit, ce n’est peut-être pas l’approche qui, en général, est privilégiée, note-t-il. J’aime beaucoup cette responsabilité qui m’a été confiée. On a monté quelque chose de beau en termes de danse, de vraiment beau en termes de chant, de chœurs... Je pense que ça va être la version la plus chorale qui n’a jamais été montée, parce qu’il y a beaucoup plus de religieuses! Habituellement, il y en a 4, mais dans ma version, il y en a 16! Je trouve que ça donne un bel effet.»
Il admet connaître sur le bout des doigts le répertoire de La mélodie du bonheur. «Quand j’étais enfant, je l’ai vu un million de fois! Et j’ai aidé d’autres personnes à monter des versions. Je pense que les gens vont apprécier cette version-là.»
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FIER DE SES CHOIX
Pour interpréter Maria, Gregory a arrêté son choix non pas sur une actrice qui chante, mais sur une jeune chanteuse d’opéra méconnue du grand public: Klara Martel-Laroche. «Klara est géniale! On dirait qu’elle a toujours été Maria!»
Le comédien Éric Paulhus, qui interprète le capitaine Von Trapp, vient du milieu du théâtre. «C’est un capitaine plus jeune, un bon acteur. Et il a un passé de chanteur — c’est moi qui lui ai enseigné quand il était plus jeune.»
PAS DE PRIVILÈGES POUR SA FILLE
La fille de Gregory, Julia, joue dans la version anglaise. Trouve-t-il difficile d’agir avec elle comme un metteur en scène plutôt que comme un papa? «Non, pas du tout. Et ça n’a rien à voir avec moi, ça a à voir avec elle. Elle comprend que quand elle est sur scène, je lui parle exactement comme je parle aux autres enfants. On a déjà fait des shows ensemble, et elle sait que ce qui se passe sur la scène, c’est important, ça urge. Elle sait qu’on n’est pas en train de faire de la psychologie, mais d’essayer d’obtenir le meilleur résultat possible. Elle le comprend vraiment bien. Elle n’agit pas comme si elle avait un privilège ou un contact particulier avec le metteur en scène. Mais une fois que les répétitions sont terminées, il y a parfois un extra de câlins.»
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IL PROFITERA DU TEMPS DES FÊTES
Oui, malgré le travail, Gregory va décrocher un peu durant le temps des fêtes. «Je vais être présent pour la troupe presque chaque jour. Mais ça ne veut pas dire que je ne vais pas faire autre chose aussi. J’ai de la belle-famille au Manitoba; on va peut-être y aller. Et on va faire quelques activités pendant le temps des fêtes.»
Dès ce samedi 3 décembre, La mélodie du bonheur tient l’affiche du Théâtre St-Denis, à Montréal, et ce, pendant tout le mois de décembre.
Le spectacle s’installera à la Salle Albert-Rousseau, à Québec, à l’été 2023.
