Lara Fabian fait un bilan de mi-saison de Star Académie
Samuel Pradier
Alors qu'il ne reste plus que quelques Académiciens au manoir de Waterloo, Lara Fabian a accepté de faire un bilan de la mi-saison de Star Académie. C'était l'occasion de parler des enjeux et des défis des jeunes, mais aussi de son propre plaisir dans cet exerice de transmission et de ses projets.
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La directrice de l’Académie pose un regard lucide et franc sur la cohorte d’Académiciens de cette année. «C’est une saison avec beaucoup de jeunesse dans tout ce qu’il peut y avoir de superbement intéressant et tout ce qu’il faut encadrer émotionnellement», raconte Lara Fabian, confortablement installée dans sa loge des Studios MELS, quelques heures avant le Variété. «Pour la plupart d’entre eux, ils n’ont pas vécu grand-chose dans la vie. Il faut donc être bienveillant et les accompagner dans cet espace où l’expérience manque et où il peut y avoir des lectures pas très soutenues dans ce qu’il faut faire. Il faut les guider dans le fait de traverser ce qui fait mal, d’élaborer une stratégie quand on est fatigués... À mi-parcours, je dirais principalement qu’il y a peut-être un peu plus de fatigue que l’an dernier, parce qu’ils n’ont pas encore accumulé l’expérience qui fait qu’on est plus résistants.»
Durant la quotidienne, on voit que la réaction des candidats face à la critique, et même face aux commentaires constructifs, est parfois détournée. Ils remettent plus facilement en question ce qui leur est dit, et les profs en sont conscients. «La façon qu’ils ont d’aborder les commentaires est plus personnelle. Ils sont plus réactifs parce qu’ils sont hyper sensibles. Ce n’est pas grave, c’est à nous de trouver une façon de dépasser cette première sensation qu’ils ont de remettre notre avis en question.»
C’est d’ailleurs une manière de fonctionner différente de la saison précédente. «Ce n’est pas tout à fait la même génération, car il y avait moins de très jeunes dans la cohorte précédente. J’essaie de m’adapter du mieux possible à chacun, mais les enjeux de travail restent les mêmes pour tous. C’est toujours un peu les mêmes exercices, c’est comme du ballet. Il y a des exercices qui sont les mêmes pour tout le monde. Que tu sois apprenti ou professionnel, la base classique est la même chose.»
Quant au besoin de se forger une expérience rapidement, Lara Fabian n’est pas inquiète pour ses petits cœurs. «On ne travaille pas de la même façon avec tout le monde. Avec Olivier, par exemple, il faut être dans la transparence absolue. Il ne veut pas qu’on enrobe les choses; il veut savoir exactement ce qu’il doit faire. C’est assez facile d’aller vite avec lui, parce que c’est quelqu’un de très ouvert, qui ne s’embarrasse pas de certaines choses. Il ouvre la bouche et il me fait penser à Éric Lapointe à ses débuts.»
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DES RETROUVAILLES
L’arrivée du public à partir du troisième Variété a apporté un vent de fraîcheur dans l’émission. «Ça crée un enjeu réel. Pour les Académiciens, la réaction de ceux qui les plébiscitent n’est plus juste virtuelle, elle est physique. Ça les a tous allumés. Il y a réellement eu un avant et un après l’arrivée du public. C’est comme s’ils avaient enfin compris ce que ça voulait dire d’être soutenus par ceux qui nous nourrissent et qui nous maintiennent en vie. Et pour moi, c’est très rafraîchissant. C’est chouette de se rappeler les sensations que ça procure.»
Lara Fabian a retrouvé à Star Académie certains jeunes chanteurs qu’elle avait notamment connus à La Voix, comme Julien, Krystel ou encore Édouard. «Je trouve qu’ils ont énormément travaillé. Il y en avait un qui était dans l’équipe d’Alex Nevsky et les deux autres étaient avec moi. J’ai trouvé qu’ils avaient particulièrement évolué. Je peux dire qu’ils ont fait un saut quantique depuis leur participation à La Voix. Julien, par exemple, est un immense artiste. Le travail qu’il a fait est impressionnant entre le moment où il est parti de La Voix et ce que j’ai retrouvé à Star Académie.»
OUVERTURE D’UNE ÉCOLE
Depuis le début de la saison, Lara Fabian passe le plus clair de son temps à l’Académie ou aux studios MELS. «Ma vie est un peu sur pause, mais transmettre est probablement une des choses que j’aime le plus au monde. C’est dans cette direction que je m’en vais. Ma prochaine étape est certainement l’ouverture d’une école.»
Elle ne voit pas ce nouveau défi seulement comme une école de chant, ce serait un projet beaucoup plus large. «Je m’aperçois de tout l’intérêt de l’accompagnement plus émotionnel; c’est quelque chose qui me semble hyper pertinent pour le lier à une interprétation ou pour l’attacher à l’évolution d’un artiste. J’aurais aimé qu’à un certain moment quelqu’un me laisse juste le temps de faire une erreur et qu’en temps réel, avec beaucoup de bienveillance, me la corrige plutôt que de me laisser me casser la figure et me critiquer après. Toute cette approche holistique du chant, c’est comme ça que j’entrevois mon école.» Elle prévoit d’ailleurs différents paliers d’enseignement en fonction de la personne. On ne fait pas grandir un chanteur de la même façon si c’est un professionnel, un amateur ou un professionnel en devenir.
RETOUR À LA FAMILLE
Malgré son implication totale dans Star Académie, Lara Fabian n’en oublie pas sa famille. Gabriel, son mari, pallie son absence auprès de sa fille, Lou. «Je pense qu’elle a le meilleur de nous. Quand je suis fatiguée, je pense que Gabriel est meilleur que moi.»
Et c’est par la cuisine qu’elle les réconforte de sa présence. «Pour décrocher, lorsque je le peux, je dors. Ensuite, cuisiner me permet de vider mon esprit totalement. Je prépare des plats pour la semaine. Méditer m’aide aussi beaucoup à décrocher: je m’isole dans une pièce pour me recentrer, m’aligner, pour me nourrir aussi.»
D’AUTRES PROJETS
Outre l’ouverture de son école, qu’elle prévoit à moitié en ligne et à moitié en présentiel, Lara Fabian souhaite s’atteler à l’écriture de chansons en vue d’un nouvel album. «Ça fait déjà cinq ans que Papillon est sorti, et il y aurait beaucoup à dire sur ce qu’il s’est passé depuis. J’aurais envie de parler de l’importance de rester unis, de ne pas stigmatiser et de ne pas
juger. Se souvenir qu’on a arrêté de parler d’amour pendant deux années; on a stoppé tous les gestes aimants au nom de la sécurité. J’aimerais aussi parler de liberté. Je vois beaucoup de souffrance humaine exacerbée, je vois beaucoup de divisions, des gens qui ont éradiqué le sens de la famille.»
D’ici là, la chanteuse repartira en tournée. Elle a plusieurs spectacles en juin, à Montréal et à Québec, et une tournée en Europe suivra à l’automne. «Ça va être sensiblement le même spectacle que 50 World Tour. On va raconter l’histoire un peu différemment, mais en termes de répertoire, je ne vois pas comment je pourrais faire l’économie de J’y crois encore, Je t’aime, Tu es mon autre, Immortelle, toutes ces chansons que les gens veulent entendre.»
Elle souhaite toutefois faire les choses un peu différemment. «J’ai pensé à une façon différente de faire la tournée pour éviter de prendre l’avion et une voiture chaque jour. Je me dis que ça pourrait se faire comme on le faisait avant, avec un autobus de tournée, afin d’être toujours dans un même endroit avec mes proches et ma famille, et de se promener d’une ville à l’autre.»
Le Variété est présenté en direct le dimanche à 19 h et La quotidienne est proposée du lundi au jeudi à 19 h 30, à TVA. Les caméras 24/7 offrent aux clients Mobilité et Helix Télé de Vidéotron de suivre les Académiciens dans les coulisses du Variété, dans l’autobus et à l’Académie. Pour vous procurer des vêtements à l’effigie de l’émission: boutiquesa.ca.
