Julie Bélanger se confie sur le bonheur de reconnecter avec sa famille et son amoureux

Photo : Julien Faugere

Michèle Lemieux

2021-09-21T10:00:00Z

Après quelques semaines de ressourcement sur la Côte-Nord auprès de sa famille, puis de temps passé auprès de ses amis et de son amoureux — avec lequel elle a célébré 9 ans de mariage et 16 ans d’amour —, Julie Bélanger s’est sentie prête à reprendre le collier alors qu’une rentrée plutôt chargée l’attendait au tournant. À 46 ans, l’animatrice se sent plus que jamais riche d’une force intérieure et d’un détachement inspirant.

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Julie, la rentrée est déjà entamée et tu as repris tes beaux projets.
En effet. Ça finit bien la semaine revient en ondes cette semaine à TVA. Cette année, nous avons changé de studio et de décor. Le noyau reste le même, mais l’emballage change un peu. L’année dernière a été notre meilleure année; c’est devenu un rendez-vous du vendredi soir avec les gens. En plus, depuis le 23 août, j’en suis à ma 14e saison de Rythme au travail et à ma troisième année d’animation avec Marie-Eve Janvier sur l’heure du midi. L’émission a changé de nom. Compte tenu de notre complicité, nos patrons ont décidé que le titre de l’émission porterait nos prénoms: Julie et Marie, le midi. Nous allons dans tous les sens, nous tenons des propos profonds et d’autres plus légers et divertissants.     

Comment fais-tu pour te renouveler après tout ce temps?
Je m’arrête. C’est ce que je fais durant l’été afin de me ressourcer. Je me suis donc accordé une pause.

Photo : Julien Faugere
Photo : Julien Faugere


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On t’a vue portant un t-shirt Une pour tous. Quel était le but de cette démarche?
Rythme s’est associé à SOS violence conjugale. Nous avons amassé des fonds pour la cause alors que nous étions en pleine vague de féminicides. La cause des femmes m’a toujours touchée. Ingrid Falaise est ma bonne amie, et je me sens aussi concernée en raison de mon histoire personnelle. Je n’ai pas connu de violence physique, mais j’ai eu une relation qui m’a montré ce que je ne voulais pas d’un homme. Ç’a été mon baromètre par la suite. Je suis contente d’avoir vécu cela alors que j’étais jeune, car ça m’a guidée pour la suite des choses. Mon radar s’est aiguisé et je n’ai plus accepté certains comportements.      

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Des commentaires déplacés, par exemple?
Oui, et de la jalousie, du contrôle. Ce n’est rien par rapport à ce que d’autres vivent, mais je comprends ce chemin qui peut éventuellement mener à la violence, ou encore comment une fille peut se faire avoir par un homme violent. Pour moi, c’est suffisant pour m’impliquer. Ça arrive parfois à des femmes autour de nous et nous l’ignorons. Si ce n’est pas nous qui avons été victimes d’un comportement inadéquat, nous connaissons tous une amie qui l’a été. 

Il faudrait enseigner aux femmes à reconnaître leur système d’alarme intérieur et à le respecter.
Oui, mais parfois, il n’est pas très fort; la voix intérieure ne porte pas beaucoup. Le fait d’avoir été dans cette relation a fait en sorte que mon système d’alarme est devenu plus fort. Je sens ce genre d’homme et je m’éloigne spontanément. J’ai appris à m’écouter. Comme tout le monde, il m’est arrivé de ne pas écouter ma petite voix et de me tromper, mais je suis incapable de ne pas lui prêter attention. En moi, ça dit oui ou ça dit non; je ressens des étincelles ou je me ferme.

As-tu eu l’occasion de retourner dans ton patelin durant l’été?
Oui. Depuis trois ans, je suis porte-parole de Tourisme Côte-Nord. J’y ai donc séjourné trois semaines cet été. Nous y avons tourné la prochaine campagne, de Baie-Comeau à Havre-Saint-Pierre. J’ai d’ailleurs vécu quelque chose de bien particulier avec une poétesse innue qui s’appelle Rita Metsokosho. Je rêvais de vivre quelque chose du genre un jour, mais je ne savais pas comment y avoir accès. Nous en sommes ressortis chamboulés. C’est un cadeau que Rita nous a fait. 

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Vous avez expérimenté des rituels amérindiens?
Oui. J’étais avec l’équipe de tournage. Après le repas, Rita nous a suggéré d’aller prendre l’air, car nous allions vivre de grandes émotions lors d’une séance de purification. Nous ne savions pas ce qui nous attendait. Nous nous sommes assis en rond. Elle nous a mis un cordon rouge autour du poignet pour nous protéger, car elle allait faire venir les ancêtres. Elle s’est mise à chanter en frappant son tambour et je me suis mise à pleurer comme un bébé. Il y avait une telle charge dans ce chant! Ça nous transperçait le cœur. Nous étions plusieurs à pleurer...

À quel niveau cette purification se faisait-elle?
Au niveau spirituel. C’était quasiment une thérapie... Elle nous a aidés à nous libérer de trucs dont nous n’avions plus besoin. C’était le but de la purification. Quand elle nous a demandé comment nous nous sentions, nous étions incapables de répondre. En essayant de parler, je me suis mise à pleurer à nouveau. C’était un moment unique. C’est difficile à décrire, car c’est au-delà des mots. Je peux dire qu’on en ressort transformé. 

En as-tu senti les effets dans ta vie?
Je me suis sentie allégée, apaisée. Ça m’a fait du bien. Je sentais que j’étais témoin de quelque chose d’unique et de vraiment rare. C’est une rencontre exceptionnelle et je vais me souvenir de cette femme toute ma vie. Pendant ce tournage, j’ai fait des rencontres extraordinaires et j’ai vu des paysages à couper le souffle! 

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Julien Faugere
Julien Faugere


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Je présume que tu as pris le temps de visiter ta famille par la suite?
Oui, ç’a été des retrouvailles avec ma famille, que je n’avais pas vue depuis un an. Mes parents étaient venus me voir en juin, mais nous n’avions pas eu de réunion familiale avec mon frère, sa blonde, la petite, mon chum et mes parents depuis un an. C’était très émotif. J’ai fait la route seule, en voiture. Parfois, j’étais émue et même au bord des larmes. Retrouver ma gang, ç’a été du gros bonheur. Nous avons passé deux semaines ensemble. 

Vous aviez tous besoin de ce retour aux sources?
Oui, et nous nous sommes rendu compte que nous sommes chanceux. Personne n’a été malade chez nous. Il y a un an, je ne savais pas si j’allais revoir ma famille, je ne pouvais même pas retourner dans la région. Je m’inquiétais. Mes parents vieillissent, mes tantes aussi. Alors nous avons savouré notre chance de nous retrouver. C’était un cadeau de nous revoir! Chez mes parents, c’est le lieu de recharge ultime pour nos batteries. Nous sommes au bord de l’eau, nous profitons de la mer. Tout ça fait partie du retour aux sources. 

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As-tu passé du temps avec ta filleule, Emma?
Oui! Elle aura huit ans le 25 août. Ne pas la voir grandir et évoluer pendant un an, ça m’a donné un choc. Quand je l’ai revue, j’ai me suis retrouvée face à une préadolescente. 

Te ressemble-t-elle encore beaucoup?
Oui, nous nous ressemblons. Mon cœur fond pour cette enfant, c’est la meilleure et la plus belle. En plus, nos goûts se ressemblent. Elle est délicate, elle aime la danse et tout ce qui est artistique. Elle s’habille elle-même et elle a un style incroyable! C’est vraiment une enfant très attachante. 

Ken est venu te rejoindre?
Oui, après ma semaine de tournage. Il est arrivé avec notre chien, Toutoune! (rires) Nous nous sommes loué une minimaison à Longue-Pointe-de-Minguan, question de donner un répit à mes parents, dont la maison était pleine. Nous sommes donc partis deux nuits. Ç’a été un moment extraordinaire pour nous déposer en couple. Ç’a été notre petit moment pour nous ressourcer et nous retrouver.

Pourtant, il me semble que vous ne vous êtes pas beaucoup quittés durant la dernière année...
(Sourire) Tu as raison. Même si nous habitons ensemble, même si nous avons traversé la covid ensemble, il y a quand même des moments où nous étions déconnectés l’un de l’autre. Nous étions chacun occupés par notre travail et nos propres occupations. Sur la Côte-Nord, nous étions vraiment ensemble à profiter du bon temps. 

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Sur les réseaux sociaux, tu as fait mention de votre neuvième anniversaire de mariage et de vos 16 ans ensemble.
Oui, c’est fou! Nous nous connaissons depuis toujours. Ken se souvient de moi à la maternelle. Nous avons commencé à nous fréquenter alors que j’avais 30 ans, et j’en ai maintenant 46. Je suis contente, car nous évoluons dans la même direction. Nous pourrions nous perdre de vue, il y a plein de couples à qui ça arrive. Heureusement, nous réussissons à préserver notre lien, à rire ensemble. Même lors de soirées tranquilles, nous sommes encore bien ensemble. Je me trouve chanceuse, encore une fois. 

Les projets de couple vous gardent toujours vivants?
Oui. Il y a eu le projet de la maison, puis il y a eu le chien. Cet été, nous nous sommes acheté un petit bateau pour profiter du fleuve, car nous habitons au bord du Saint-Laurent. Nous avons du plaisir à nous promener sur l’eau. Pour l’instant, nous n’avons pas de projet particulier: nous en sommes à vivre et à profiter du temps que nous avons ensemble. Chaque fois que je vais sur la Côte-Nord, je me dis que je pourrais y retourner pour y vivre à temps plein. Ce déchirement m’habite et j’en discute souvent avec mon chum. Nous imaginons notre vie là-bas. Je crois qu’un jour, je ne sais pas quand, nous allons y retourner. Je sens un appel. Je l’ai toujours dit: je me sens complète quand je suis là-bas, comme si un bout de mon cœur était resté sur place. J’aime l’humour des gens. Il y a là-bas quelque chose de vrai, de simple qui me parle beaucoup. Et l’air salin... Le respirer à cœur de jour, c’est formidable! On dit que ça a aussi des effets sur la santé mentale, comme si la mer mangeait nos problèmes. (rires)

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Photo : Julien Faugere
Photo : Julien Faugere

À quoi a ressemblé le reste de ton été?
J’ai vu des amis. Ça m’a fait du bien, car ça m’avait manqué. Pouvoir parler, ventiler, voir ceux qu’on aime, c’est précieux. Ça a fait du bien à mon petit cœur. J’ai été chanceuse, car le fait de travailler m’a permis de voir mes collègues, qui sont aussi des amis.

En terminant, Julie, on peine à imaginer que tu auras 47 ans...
Moi aussi! (rires) Je pense toujours à mes parents qui disaient qu’en dedans, ils ne sentaient pas leur âge. C’est vrai. En dedans, j’ai 30 ans, mais quand je me regarde, je vois que je commence à vieillir... Il y a quelque chose que j’aime profondément là-dedans. Je n’ai plus le corps ni la fermeté de mes 20 ans, mais j’ai développé une grande force dans la vie: j’ai de l’instinct et de l’écoute. Je ne me pile plus dessus pour faire plaisir à quelqu’un. Je sais plus où je m’en vais.

Est-ce rassurant de constater que tu peux vieillir au sein de ce métier?
Ça me rappelle qu’à mes débuts, on m’avait rapporté que quelqu’un avait dit: «C’est dommage pour Julie: elle a du talent, mais elle a une dent croche...» Je n’en revenais pas qu’on s’arrête à une dent croche alors qu’un autre était chauve et bedonnant et qu’on ne passait aucun commentaire désobligeant sur son physique. Je m’étais dit: «Regarde-moi bien aller avec ma dent croche!» Finalement, je me suis rendue jusqu’à Deux filles le matin avant de la faire réparer...

Es-tu consciente de devenir, à ta manière, un modèle pour les plus jeunes?
Je ne me perçois pas comme ça... (sourire) Moi, ce sont les plus jeunes qui m’inspirent en ce moment. Elles osent prendre la parole, dénoncer des comportements inadéquats. Elles nous décomplexent. Cette nouvelle génération apporte un vent de fraîcheur qui me fait réaliser que j’avais accepté pendant longtemps des choses inacceptables, croyant que ça faisait partie de la vie. Je ne voulais pas déranger, je voulais être parfaite, j’essayais de ne pas rire trop fort. Aujourd’hui, je n’hésite pas à rire fort et même à me taper sur les cuisses si ça me tente... 

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Ça finit bien la semaine, vendredi 19h, à TVA.
Rythme au travail, du lundi au jeudi de 8h30 à 11h30, à RythmeFM.
Julie et Marie, le midi, du lundi au jeudi de 11h30 à 13h, à RythmeFM.
On lit son blogue à juliebelanger.com.

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