Pierre Brassard: le bonheur de travailler avec sa conjointe

Bruno Petrozza

Michèle Lemieux

2021-02-02T13:00:00Z

Vivre et travailler ensemble dans l’harmonie n’est pas donné à tous les couples... C’est pourtant ce que réussissent à conjuguer Pierre Brassard et Isha Bottin, qui ont collaboré à trois livres jeunesse, en lien avec la Fondation Mira. Elle en signe les textes, il les illustre. Histoire d’une complicité qui dure depuis 15 ans.

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Isha et Pierre, vous avez récemment lancé trois romans jeunesse inspirés de la mission de Mira. Quelle est la genèse de ce projet?

Isha: Tous les deux, nous avions déjà collaboré pour le livre Papa est parti en 2010. J’avais écrit le livre, Pierre avait fait les illustrations. Nous sommes très proches de la Fondation Mira. Dix ans plus tard, on nous a proposé d’écrire un album pour les enfants, mais nous avons décidé de parler des trois programmes que la fondation propose, ceux de chien-guide, de chien d’assistance et de chien pour les enfants ayant un trouble du spectre de l’autisme. Chaque ouvrage traite de l’un de ces sujets. C’est de la fiction, des histoires que j’ai inventées.
Pierre: Comme ça parle de la différence, il y a une belle mission derrière ces livres. Du côté des illustrations, il fallait que les trois chiens soient différents et qu’ils soient beaux. J’ai toujours dessiné, mais je me suis senti comme un imposteur... Aujourd’hui, j’ai dépassé ce sentiment.

Trouvez-vous que c’est une chance de pouvoir vivre et travailler ensemble?
P.: Oui, c’est un privilège. Je suis content qu’on nous ait proposé ce projet. Nous formons une bonne équipe. Mais au début, je me suis demandé si nous allions nous «pogner»... (sourire)
I.: Mais pas du tout! Ça s’est bien passé. Nous avons vécu toute cette aventure ensemble.
P.: Nous étions dans la même maison, mais je lui envoyais mes dessins par textos... Lorsque j’en avais terminé un, j’étais fier et je voulais le montrer à Isha.

Vous êtes aussi propriétaires d’un chien Mira, si je ne m’abuse.
I.: Oui, nous avons été famille d’accueil pour Kyara: notre mandat était de la socialiser. Après un an, elle devait subir une évaluation pour confirmer si elle pouvait être classée dans l’un des trois programmes. Elle est partie en formation pendant huit mois. Après cette période, on nous a proposé de l’adopter, car elle était trop alerte et consciente de son environnement.
P.: Nous le faisions pour la cause, nous étions famille d’accueil: il n’était pas question d’adopter cet animal. Coup de théâtre! Au mois d’août 2016, on nous a proposé de la garder avec nous.      

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Bruno Petrozza
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Vous êtes ensemble depuis longtemps. Votre rencontre a-t-elle eu lieu dans le cadre de votre vie professionnelle?
I.: Non. Nous nous sommes rencontrés le 20 avril 2006, au mariage d’une de ses ex... Pierre est très proche de ses ex. Il les aime beaucoup et s’entend très bien avec elles.
P.: Pour ne pas la nommer, il s’agit de la photographe Martine Doucet.
I.: J’étais au Québec depuis quatre mois et je louais une chambre chez Martine. Je suis québécoise, mais je suis aussi belge. J’étais venue ici pour une courte période afin de renouer avec mes racines. Au mariage, j’ai rencontré Pierre. Je lui ai servi du champagne... que j’ai renversé! Nous nous sommes rencontrés quatre jours avant ses 40 ans. J’en avais 25. Je viens d’en avoir 40, et comme Pierre a une baby face et qu’il ne fait pas son âge...
P.: Isha est née ici, elle a la nationalité belge, mais sa mère est originaire de l’Inde. Au début, je ne comprenais pas trop son histoire, car son père est québécois, sa mère est indienne, son père l’a adoptée en Belgique, elle a vécu au Rwanda, parce que ses grands-parents indiens y ont vécu. Pour mieux comprendre ses origines, je me souviens avoir fait un graphique sur une serviette de table! (rires) On sent son côté européen: elle aime discuter, argumenter. Moi, je n’ai pas le même profil, mais ça donne de bonnes discussions.

Et ça dure toujours...
I.: Oui, nous allons célébrer nos 15 ans ensemble au printemps. Lorsque les gens nous rencontrent, ils croient souvent que notre relation remonte à quelques mois seulement. Nous avons l’air d’un couple qui s’entend tellement bien... (sourire) Pourtant, nous nous disputons et nous nous chamaillons, comme tous les autres couples.
P.: Ça nous a pris par surprise, et les choses ont vite évolué. Quelque chose s’est rapidement installé entre nous.

Il vous a fallu annoncer à votre famille que vous ne retourneriez pas vivre en Belgique...
I.: Effectivement. Ça ne s’est jamais dit officiellement, ça s’est fait naturellement. Après deux ans et demi ou trois ans ici, je me suis dit que, de toute évidence, nous étions ensemble et que je restais ici. Mes parents ne posaient pas de questions, mais ils savaient que nous étions ensemble.
P.: Ils étaient contents pour nous. Je les ai rencontrés en 2007, lors d’un voyage éclair pour le mariage de la sœur d’Isha. C’était un peu intimidant de les rencontrer pour la première fois, mais petit à petit, nous nous sommes mieux connus et apprivoisés. En 2016, nous avons fait un voyage de 10 jours. Les parents d’Isha ont une pensée assez libre. Leur philosophie se résume à «vivre et laisser vivre».
I.: Ils sont juste heureux de nous savoir heureux ensemble.
P.: De mon côté, mon père est toujours vivant. Il a 90 ans. Je lui ai fait une dédicace dans l’un des livres...
I.: Il est très fier des trois livres. Quand Pierre les lui a lus, il a éclaté en sanglots. Ça coïncide avec le 10e anniversaire du décès de la maman de Pierre.
P.: Elle aurait été fière, elle aussi...

Outre la promotion de ces trois romans jeunesse, avez-vous d’autres projets au programme?
P.:
Je suis toujours à la radio de Radio-Canada avec Pouvez-vous répéter la question?. J’ai aussi des collaborations aux émissions À la semaine prochaine et Infoman. La pièce Garçon! est reportée en 2022. La pandémie ne m’a pas trop frappé.      

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Les livres jeunesse Balboa et Victor: Mon chien, mes yeux, Gallix et Maëva: Mon chien, mes jambes et Kalluk et Henri: Mon chien, mon lien avec le monde sont publiés aux Éditions Petit Homme. On peut écouter Pierre à Pouvez-vous répéter la question?, le samedi à 19 h, à ICI Radio-Canada Première.

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