Le chanteur Bernard Lachance meurt du sida à 46 ans

Agence QMI

Étienne Paré

2021-05-12T00:28:57Z

Les proches du chanteur Bernard Lachance, connu pour avoir été invité à Oprah, tiennent à sensibiliser la population à l’importance de la trithérapie pour traiter le sida, dont il est mort mardi, après avoir arrêté ses traitements.

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«S'il n'avait pas arrêté son traitement, il serait en vie comme tout le monde», a brièvement commenté, en pleurs, Andrée Côté, la mère de Bernard Lachance, décédé mardi matin à 46 ans. 

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L’auteur-compositeur-interprète amateur avait connu une certaine notoriété en 2009, quand il était parvenu à remplir le prestigieux Chicago Theater en vendant ses billets de spectacle dans la rue. Cet exploit lui avait valu d’être interviewé par Oprah Winfrey et lui avait permis de se produire à la Place des Arts.

L’artiste originaire de Montmagny a appris quelques années plus tard qu’il était séropositif. Dans de multiples vidéos sur YouTube, il expliquait avoir cessé de prendre ses médicaments, après avoir supposément découvert que le VIH était un vaste complot de l’industrie pharmaceutique. 

«Il n’a jamais accepté d’avoir attrapé le VIH. Il était dans un déni qui l’a suivi jusqu’à la toute fin», raconte sa sœur, Marie-Claude Lachance, qui a plusieurs fois essayé de le raisonner avant de finir par couper les ponts avec lui. 

Traitement efficace

La dernière fois qu’elle lui a parlé, il était devenu squelettique, mais continuait d’affirmer haut et fort que ni le sida, ni la COVID-19 n’étaient réels. 

«Je suis triste, mais je suis aussi fâchée. Je ne veux pas qu’il ait entraîné d’autres personnes dans son délire», confie Mme Lachance, qui tient à rappeler les bienfaits de la trithérapie. 

«La trithérapie a fait en sorte que les personnes à qui l’on diagnostique aujourd’hui le VIH ont une espérance de vie plus longue que les personnes séronégatives», poursuit le Dr Robert Pilarski de la clinique La Licorne.  

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Ce dernier réitère également que ce traitement rend indétectable la charge virale des personnes séropositives, empêchant ainsi la transmission du virus. 

Patients vulnérables

Même si on parle plutôt aujourd’hui d’une maladie chronique, un diagnostic de VIH reste dur à encaisser, ce qui peut amener certains patients à sombrer dans des théories du complot par recherche de réconfort. 

«C’est vrai pour le cancer, les maladies graves ou la COVID. Adhérer aux idées complotistes est une façon d’affronter sa peur, de la minimiser, de la nier», constate la psychiatre Cécile Rousseau, dont les travaux portent sur la radicalisation. 

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