Aux origines des civilisations | Le contrat social

Lundi 16 novembre à 20h et 21h, Explora (Début)

Le site d’Asikli Höyük, le plus ancien village de cultivateurs du monde.
Le site d’Asikli Höyük, le plus ancien village de cultivateurs du monde. Photo: Explora

Alexe-Sandra Daigneault

2020-11-12T05:00:00Z

Nos sociétés modernes ne sont pas très différentes des grandes civilisations anciennes, qui se sont développées autour de quatre thèmes communs. On découvre lesquels dans le documentaire Aux origines des civilisations, dont les quatre épisodes racontent 12 000 ans d’histoire.  

Après avoir passé des millions d’années à évoluer en petits groupes, l’humanité a fait un choix qui a accéléré sa progression de manière exponentielle: la sédentarisation. Grâce au partage des idées, des connaissances et des compétences, nos ancêtres ont donné naissance aux premières civilisations, nourries par les villes, les guerres, les religions et le commerce. 

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Ces quatre moteurs d’innovation sont au cœur des épisodes d’Aux origines de la civilisation. Pour expliquer comment l’humanité s’est érigée sur ces piliers fondateurs, ce documentaire de la chaîne PBS nous présente des reconstitutions dramatiques réalistes. De plus, une douzaine de spécialistes dévoilent des vestiges archéologiques des quatre coins de la planète.

Meilleurs ensemble

Notre voyage commence au Moyen-Orient, plus précisément en Turquie, où la première civilisation a vu le jour voilà 12 000 ans. On y rencontre l’archéologue Jens Notroff, qui raconte que les chasseurs-cueilleurs préhistoriques se retrouvaient sous les colonnes de pierre de Göbekli Tepe pour célébrer ou partager des rituels. C’était aussi l’occasion de communiquer des informations inédites, par exemple la découverte d’une nouvelle plante comestible. 

Le blé primitif qui pousse près de Göbekli Tepe n’a pas manqué d’attirer l’attention des nomades. Afin de cultiver cette céréale nourrissante, il fallait toutefois s’établir sur le territoire en permanence, comme l’ont fait les fermiers d’Asikli Höyük; le plus ancien des villages de cultivateurs du monde, construit il y a 10 000 ans, est le premier exemple de ville de l’histoire. 

Une affaire de chiffres

Même si l’agriculture entraîne la sédentarisation humaine, elle n’offre pas que des avantages. Les céréales se révèlent riches en glucides et pauvres en protéines, provoquant des problèmes dentaires, de l’arthrose et une diminution globale de l’espérance de vie. Par contre, elles nourrissent un plus grand nombre de personnes, ce qui permet aux familles sédentaires de produire deux fois plus d’enfants. C’est pourquoi les villes de cultivateurs grossissent à une vitesse folle, tandis que les chasseurs-cueilleurs disparaissent lentement. 

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En fait, la nourriture devient si abondante que les citoyens ont le temps de développer des techniques spécialisées, telles la maçonnerie et la cuisine. Cette spécialisation, encore en vogue aujourd’hui, n’amène pas seulement les habitants des villes à s’appuyer les uns sur les autres: elle crée aussi des inégalités évidentes entre ceux qui possèdent les ressources et ceux qui les utilisent. 

Un équilibre fragile

Ces disparités sont parfois exploitées sans vergogne, comme à Arslantepe, un site turc de 5500 ans où Marcella Frangipane raconte la chute d’une dictature élitiste et menaçante. En Mésopotamie, la gigantesque cité d’Ur prouve toutefois que l’harmonie était possible en dépit des inégalités, puisque ses 65 000 citoyens vivaient tous dans le confort relatif de la «classe moyenne». 

L’archéologue Jeff Rose.
L’archéologue Jeff Rose. Photo: Explora

Pour l’archéologue Jeff Rose, il est clair que cet équilibre social a stimulé la créativité des Mésopotamiens, qui nous ont notamment offert le tour de potier, l’écriture cunéiforme et les mathématiques. En plus d’inspirer les civilisations grecque, romaine et byzantine, le modèle mésopotamien a montré que la ville est un formidable incubateur d’idées — à condition que ses citoyens soient respectés!  

La guerre 

Des reconstitutions dramatiques illustrent certains aspects du documentaire, notamment dans les épisodes consacrés aux religions et au commerce.
Des reconstitutions dramatiques illustrent certains aspects du documentaire, notamment dans les épisodes consacrés aux religions et au commerce. Photo: Explora

Le deuxième épisode d’Aux origines des civilisations s’intéresse à la guerre et à son étonnante puissance créatrice. Tandis qu’on explore la Méso-Amérique afin de découvrir la montée et la chute des civilisations zapotèque et teotihuacan, on découvre comment les conflits territoriaux ont entraîné l’émergence de nouvelles technologies. La semaine prochaine, on se penchera sur la religion et le commerce, qui unissent ou déchirent les peuples du monde entier.

Photo: Explora
Photo: Explora

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