Rémi-Pierre Paquin: le personnage de Bidou a été marquant pour lui

Photo : Bruno Petrozza

Daniel Daignault

2021-02-08T16:30:00Z

Ces dernières années, Rémi-Pierre Paquin a offert aux téléspectateurs une grande interprétation de Bidou Laloge. Alors que Les pays d’en haut touche à sa fin après six saisons, nous avons discuté avec le comédien, qui revient sur ce personnage marquant.

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Rémi, on peut dire que ton personnage a été au cœur des intrigues et que tu as été bien servi par l’auteur!
Oui! Gilles Desjardins (l’auteur) et moi nous étions parlé. Il me disait qu’il avait du fun à écrire des scènes pour mon personnage parce qu’il pouvait lui faire faire pas mal de choses. Au fil des ans, Bidou a eu sa mine d’or, il a trempé dans plein de magouilles et il s’est réinventé. Ce n’était pas un personnage unidirectionnel, alors ça permettait à Gilles de créer vraiment plein d’affaires avec Bidou.   

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Photo : Bertrand Calmeau
Photo : Bertrand Calmeau

   

On peut donc dire que ce rôle a été du bonbon pour toi!
Ah oui, c’était malade! Quand ce personnage-là arrivait dans une scène, il mettait le trouble. Il se passait quelque chose. Certains personnages sont plus en réaction, mais Bidou, lui, il était là pour faire bouger les affaires. C’était bien l’fun. Et il pouvait s’allier à différents personnages en fonction de son objectif.

Entre autres à Séraphin...
Sa relation avec Séraphin changeait souvent: parfois, il était bien chum avec lui, et d’autres fois, il le haïssait pour mourir. Quand ça pouvait lui rapporter quelque chose, il pouvait changer assez rapidement son fusil d’épaule. Ça lui permettait de voir différents personnages et d’avoir des relations différentes avec eux. J’ai défendu le personnage de Bidou durant six ans; ça ne m’était jamais arrivé de tenir le même rôle sur une aussi longue période. Avant ça, le projet dans lequel j’avais joué le plus longtemps avait duré trois ans.

Photo : Bertrand Calmeau
Photo : Bertrand Calmeau

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On imagine que vous avez tous eu du plaisir à jouer dans une telle série historique, avec les costumes et tout ce que ça impliquait...
Je pense que c’est l’émission de télévision tournée au Québec qui se rapproche le plus d’un western. Il y avait des chevaux, des guns et de la trahison, et on pouvait y aller à fond dans les intrigues. C’est rare qu’on a des séries d’époque comme celle-là, et je ne sais pas s’il va y en avoir d’autres. Tout le monde travaillait fort, tant pour les costumes que pour le maquillage; on nous mettait les ongles noirs, les dents jaunes, de la saleté un peu partout... Et c’est sans compter les coiffures. C’est débile! Ça pouvait parfois prendre deux heures pour compléter celles des filles. Tout le monde était crinqué et aimait être sur ce plateau; c’était l’fun de pouvoir travailler et d’être créatifs, d’aller dans les moindres détails. C’était tripant pour toute l’équipe. C’était l’fun de jouer des scènes particulières, comme de vendre ma sœur pour cinq mille piastres ou de mettre en scène de grosses histoires de trahison. Ce ne sont pas nécessairement des choses qu’on peut jouer dans une série qui se passe dans un appartement sur le Plateau! On pouvait y aller à fond. 

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Vous avez tourné les six épisodes de la dernière saison durant la pandémie. Est-ce que ça s’est bien passé?
Oui, même si les restrictions étaient assez sévères. Avant, on était parfois jusqu’à 200 personnes sur ce plateau de tournage. Il a fallu s’adapter, mais l’humain est bon pour s’ajuster parce qu’après une semaine, nous étions à l’aise; tout se passait bien. Yan England avait non seulement le défi de tourner une série d’époque à titre de réalisateur, mais aussi de faire en sorte que la distanciation entre les personnages ne paraisse pas.

Y a-t-il des scènes en particulier que tu as aimé tourner?
J’ai aimé tout le côté western. Je me souviens d’un matin de tournage où je devais entre autres voler une carriole. Je retrouvais ensuite Alexis et je lui tirais dessus. Ma balle frappait un baril d’où s’échappait de l’eau, puis je me faisais assommer par-derrière. Ce n’était pas plate comme journée! Et tous les membres de la distribution sont de bons acteurs. J’ai toujours eu du plaisir à tourner chacune de mes scènes, peu importe avec qui je travaillais. Ça faisait aussi partie du fun.

Photo : Bertrand Calmeau
Photo : Bertrand Calmeau


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Des amitiés sont nées au fil des ans, sur ce plateau de tournage, n’est-ce pas?
Je connaissais un peu Claude Despins (Jos Malterre) et j’ai vraiment eu du plaisir avec lui. Je vais certainement le revoir quand la pandémie sera terminée. Ç’a été une belle découverte; on a vraiment ri ensemble. Au fil des ans, j’ai eu des scènes avec Claude et Anne-Élisabeth (Bossé), les deux nonos qui se faisaient avoir chaque fois qu’ils embarquaient dans les affaires de Bidou. J’ai aussi eu beaucoup de plaisir avec Marie-Ève Milot, qui jouait le rôle de Rosa-Rose. Elle est devenue une amie. Elle est vraiment très bonne!

Bidou aura donc été un personnage marquant pour toi...
Je pense que ça a permis au monde de voir une autre facette de ce que je suis capable de faire. J’ai joué pas mal de bons diables auparavant, parfois avec un petit côté ado attardé, des bons gars, mais là, j’étais content de jouer un personnage assez croche. Les gens ont eu une relation amour-haine avec Bidou, on m’en a beaucoup parlé. J’allais parfois sur la page Facebook des Pays d’en haut pour lire les commentaires; des gens se vidaient le cœur à propos de lui. Je trouvais ça tellement drôle! C’est l’fun de jouer un méchant et de voir que ça a un impact, mais je voulais aussi le rendre attachant. Je me disais tout le temps qu’il fallait voir sa vulnérabilité de temps en temps, et qu’il soit l’fun, aussi. Il fallait qu’on ait le goût d’aller se mettre chaud à l’hôtel avec lui. C’est ce côté-là que je voulais donner au personnage, et je pense que j’ai réussi en partie. 

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Photo : Bruno Petrozza
Photo : Bruno Petrozza

As-tu d’autres projets pour l’année?
J’ai participé au tournage d’une nouvelle émission de TVA qui se passe ailleurs dans le monde. Je ne sais pas à quel moment ce sera en ondes. J’ai tourné au Mexique il y a déjà quelques mois. Ce sont cinq comédiens de différentes nationalités qui vont se faire du fun dans un autre pays. Et je fais toujours de la radio, avec Véronique et les Fantastiques. 

Parallèlement à ta carrière de comédien, tu es propriétaire de trois succursales du pub Le Trèfle. Gardes-tu la tête hors de l’eau?
Au moment où on se parle, les trois succursales sont fermées. J’ai hâte que ça reprenne. C’est plate, perdre de l’argent plutôt que d’en faire... Si ça ne repart pas au printemps, on va commencer à capoter. Il y a un Trèfle sur la rue Ontario à Montréal, un autre à Verdun et le troisième est à Limoilou, à Québec. Ça fait des années qu’on a des idées et des projets. Mais là, on essaie simplement de protéger nos billes en attendant de rouvrir nos portes. Nous autres, on vend de l’ambiance. On a de la super bonne bouffe, 32 sortes de bières en fut, du scotch en quantité, mais ce que l’on vend avant tout, c’est une expérience. La musique est bonne, le monde est l’fun. On mange et on boit bien. Mais tout ça, en temps de pandémie, on ne peut le vendre. L’été dernier, on a réussi à ouvrir avec l’ajout des plexiglas, et on offrait environ 80 % de l’expérience. Les clients l’appréciaient beaucoup. On a l’impression que, lorsque les choses vont reprendre, les gens vont avoir le goût d’avoir du fun et de se retrouver. 

Les pays d’en haut, lundi 21 h, à Radio-Canada. Les six saisons sont aussi offertes sur Tou.tv Extra.

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