Denis Lévesque s'ouvre sur son confinement loin de sa femme Pascale Wilhelmy

Michèle Lemieux

2020-09-04T13:00:00Z

De la fin mai à la fin août, Denis Lévesque a temporairement quitté son studio à LCN pour profiter de vacances auprès de son amoureuse, Pascale Wilhelmy. Après avoir renoncé à l’Italie puis aux États-Unis, le couple a choisi de voyager au Québec, une initiative qu’il compte renouveler pour les prochaines années. Dans le contexte de la pandémie, l’animateur avait envie d’être proche de son clan. Il a veillé au bien-être de ses deux filles et de sa mère, résidente d’un CHSLD. L’été 2020 aura eu une autre saveur pour toute la famille...

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Denis, la charge de travail est-elle plus lourde cette année compte tenu de la pandémie?
Oui, nous avons changé notre façon de procéder. Nous n’avions plus d’invités en studio, il fallait donc nous préparer autrement. Ma préparation se faisait surtout à la maison et j’arrivais à la dernière minute en studio pour animer l’émission. Comme mes confrères et consœurs de travail, je restais le moins longtemps possible à TVA pour ne pas être un vecteur de maladie. Nous n’avons parlé que de pandémie, mais je privilégiais le côté humain.

Et comment s’est amorcée votre 15e saison à LCN?
Nous sommes toujours en mode pandémie. Nous n’avons pas le choix, puisque nous devons nous préparer à l’éventualité d’une seconde vague. Mais j’ai fait le plein d’énergie et j’avais hâte de lancer cette 15e saison. L’émission continuera de s’intéresser d’abord au côté humain. Nous discuterons aussi d’actualité, il y aura des débats et des témoignages. Je suis heureux de retrouver la case horaire que j’ai occupée pendant 13 ans à LCN, celle de 19 h. Je serai quand même toujours là à 21 h à LCN, en rediffusion, et en fin de soirée à TVA.

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Comment avez-vous profité de vos trois mois de vacances?
C’est la première fois que j’ai d’aussi longues vacances. J’ai des amis qui prennent leur retraite, mais personnellement, je n’en ai pas envie. Je préfère rester en poste et diminuer ma charge de travail. Initialement, nous devions partir en voyage au nord de l’Italie, à l’endroit précis où la pandémie a commencé dans ce pays. Nous avons annulé notre voyage et décidé d’aller plutôt à Ogunquit. Un mois et demi plus tard, les États-Unis ont fermé leurs frontières. Nous avons donc planifié des vacances aux Escoumins. Trois semaines avant nos vacances, on nous a appris qu’en raison de la pandémie, l’endroit était fermé jusqu’au 1er juillet. Nous avons aussi dû annuler ce voyage.

Vous avez finalement décidé de rester au Québec?
Oui, nous avons fait comme bien des Québécois: nous avons utilisé notre budget voyage pour aménager notre cour en ville... et nous y sommes restés! (rires) Nous avons eu un dégât d’eau pendant la pandémie, nous avons donc fait des rénovations au sous-sol. Même si je lis généralement beaucoup, j’ai lu comme jamais! J’ai lu une quinzaine de livres durant mon été, installé sur le bord de la piscine. Nous avons une piste cyclable tout près. Nous avons donc fait de la baignade et du vélo. De temps en temps, nous allions au chalet pour faire une randonnée dans le bois. Nous avons beaucoup partagé notre temps entre le chalet et la maison. Nous nous sommes quand même payé quelques petites expéditions, et c’est Pascale qui a réservé à deux endroits, au Québec.

Quelles ont été les destinations choisies?
Pascale et moi avons loué un chalet au bord du fleuve au Bic, près de Rimouski. Ça coûte pas mal moins cher que d’aller à l’étranger! (rires) Puis nous avons fait une deuxième expédition de quelques jours au chalet Kennedy, dans la réserve faunique de Papineau-Labelle. C’est un ancien camp de chasse et de pêche qui a été rénové par la Sépaq. C’est énorme! Comme les lieux permettaient aisément la distanciation, nous y sommes allés avec la famille. Mes filles sont venues avec nous, mais le fils et la fille de Pascale n’étaient, quant à eux, pas disponibles. Nous avons fait du kayak et de la chaloupe. Nous avons joué à des jeux de société... en nous lavant les mains à tour de bras! (rires) Pendant l’été, je vais toujours voir mes amis au Lac-Saint-Jean. Je fais la tournée de mes vieux chums. Nous allons à la pêche en bateau. C’était très agréable de les revoir... Andréanne, ma plus jeune, venait tout juste de faire le tour du lac à vélo, la route des Bleuets. Elle a bien aimé. Pendant ce temps, Pascale en a profité pour aller dans la région de Charlevoix avec sa fille pour visiter son frère, qui y habite.

Vos premières longues vacances ont donc été bien remplies?
Il faut tout de même souligner qu’il a fait tellement beau! Ç’a été un superbe été! En plus, avec la covid, on dirait que les liens familiaux se sont resserrés. Nos enfants nous appellent plus souvent. Malgré la distanciation sociale, ma fille Myriam venait me voir devant la maison et nous jasions pendant une heure. Parfois, quand elle avait le temps, nous allions marcher. Andréanne pour sa part est à Québec. C’était plus difficile de la voir. Même Pascale et moi, nous ne nous sommes pas vus pendant 30 jours...

Et pour quelle raison?
Le jour où on a fermé les Laurentides, Pascale était dans le Nord alors que j’étais pour ma part en plein tournage de mon émission. Si Pascale venait me rejoindre à Montréal, elle n’aurait pas pu retourner dans les Laurentides. Je lui ai suggéré d’y rester parce que moi, je travaillais beaucoup et je continuais de côtoyer les gens. Je ne voulais pas la rendre malade. Je préférais la savoir à l’abri que dans mon coin où il y avait plusieurs cas de covid. Pendant ce temps, Pascale s’est mise à l’écriture d’un nouveau roman. Après un mois, nous avons décidé que nous faisions notre bulle, comme tout le monde.

Rester séparés aussi longtemps, c’est quasiment une thérapie de couple?
(Rires) Oui, c’est bon de s’ennuyer! Nous nous parlions quand même quotidiennement, mais les retrouvailles ont été extraordinaires! Compte tenu des circonstances exceptionnelles, aviez-vous des craintes pour votre propre santé? Oui, ça m’inquiète parce que j’ai déjà eu des problèmes cardiaques. J’ai fait un infarctus à 43 ans... Ceux qui ont ce genre de condition sont plus à risque. Je préfère ne pas le tester... (rires) J’ai fait attention, je ne prenais pas ça à la légère, mais je n’étais pas maniaque non plus. Au début, nous ne savions pas trop ce qui nous arrivait. Puis, nous avons mieux compris la maladie, les modes de transmission. Nous n’avons pas baissé la garde, mais nous avons eu une vie un peu plus normale.

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Aviez-vous des inquiétudes pour vos filles?
Andréanne a eu une maladie et a fait de la fièvre. Elle s’est retrouvée à l’urgence. Pendant un moment, nous avons pensé qu’il s’agissait de la covid. J’étais inquiet, mais finalement, c’était autre chose qu’elle a pu traiter avec des antibiotiques. La personne qui m’inquiétait le plus, c’était ma mère, qui vit dans un CHSLD. Heureusement, elle était dans l’un des seuls qui n’ont pas été touchés par la covid à Montréal. On nous donnait de ses nouvelles via une tablette électronique. Ça nous a permis de garder le contact avec elle.

Si je ne m’abuse, votre maman a la maladie d’Alzheimer, n’est-ce pas?
Oui. Ma mère a 87 ans et souffre de cette maladie. Quand je la visite, c’est comme si ça faisait trois minutes qu’on s’était vus. Elle me salue comme si nous nous étions quittés la veille. Ma mère n’a pas de rapport avec le temps. Elle est encore en forme. Quand on visite nos proches, on ne peut pas les toucher. Je suis toujours très prudent, car je ne voudrais pas être un vecteur de la maladie. Généralement, ma mère aime bien que je lui masse le cou... mais je ne peux plus le faire. Lorsque je lui parle via la tablette, je me mets au piano et je lui chante des chansons qu’elle connaît et qu’elle aime. Juste à son expression faciale, je vois que ça lui fait plaisir.

La pandémie a-t-elle changé quelque chose dans votre vie?
Ça a changé mon rapport au voyage. Nous allons moins voyager à l’étranger, Pascale et moi. Pour l’an prochain, nous avons déjà réservé trois endroits différents auprès de la Sépaq. Aussi, j’ai toujours été près des enfants, mais je pense que nous avons consolidé la famille. Je crois aussi que c’est collectivement que les gens ont le plus changé.

À quoi faites-vous allusion?
Il n’y a pas beaucoup de spiritualité dans notre société... Ceux qui ont une certaine spiritualité lâchent prise et acceptent qu’ils ne contrôlent pas tout. Ceux qui ont accepté qu’il valait mieux de se laisser porter par le flot ont vécu la situation plus aisément que ceux qui veulent tout contrôler. Or notre société veut tout contrôler. Nous pensons que nous contrôlons tout, alors que nous ne contrôlons rien. Nous nous rendons compte que nous ne sommes rien et que nous ne savons pas tout! L’homme n’est qu’un petit point dans l’Univers... Il a une importance relative. Il n’est pas le centre de l’Univers.

Un minuscule virus a ébranlé nos certitudes et bouleversé nos vies?
Oui, et personnellement, ça m’inspire une réflexion profonde. Le monde entier a perdu ses repères... Notre société est anxieuse, en ce moment. Nous nous sommes sentis à l’abri des grands cataclysmes, alors que, de toute évidence, nous ne le sommes pas. Pour cette raison, je pense que collectivement, nous traversons une crise de spiritualité en ce moment.
 

Denis Lévesque est en ondes à 19 h et en rediffusion à 21 h à LCN. L’émission sera aussi en rediffusion à 23 h, à TVA, dès le 7 septembre

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