Maintenant dans la cinquantaine, Marie-Claude Savard a de nouvelles aspirations

Michèle Lemieux

2022-11-15T15:03:38Z

Dans la quarantaine, Marie-Claude Savard a fondé sa famille et organisé sa vie autour de cet important pilier. Maintenant dans la cinquantaine, l’animatrice ressent le désir de s’impliquer sur le plan sociétal à plus grande échelle. La docusérie Présumé innocent: L’affaire France Alain, qu’elle nous présente, constitue une manière bien tangible d’y parvenir.

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Marie-Claude, pourquoi avoir choisi de revenir sur cette histoire vieille de 40 ans qui n’a jamais été résolue?
L’idée de faire un true crime avec Sébastien Trudel a germé il y a plusieurs années. Nous avions déjà décidé à l’époque que nous voulions revenir sur l’histoire de France Alain, et ce, pour plusieurs raisons, notamment parce que le suspect principal dans cette affaire est un animateur de radio. Sébastien et moi avons souvent eu des discussions à ce sujet: était-il possible qu’un lecteur de nouvelles parte entre deux bulletins et commette un meurtre? C’est possible, mais improbable. André Arthur est aussi un acteur principal dans cette affaire. Pour les deux personnalités de radio que nous sommes, Sébastien et moi, c’était naturel de nous intéresser à ce crime non résolu qui remonte à 1982. En plus, j’ai habité tout près de l’endroit du crime et Sébastien aussi. (L’étudiante de 21 ans a été tuée au coin des rues Chapdelaine et Belmont à Sainte-Foy sans mobile apparent.) Autre fait non négligeable, après 40 ans, c’est la dernière chance de résoudre ce crime, car la plupart des gens liés à cette affaire sont décédés. C’est tentant d’essayer une dernière fois.

Espères-tu que ton documentaire pourra ouvrir de nouvelles pistes?
Il existe différents types de résolutions. Il y a la résolution policière et légale, mais aussi la résolution humaine. Il y a encore des gens qui ont des choses à dire et leur permettre de le faire a une valeur en soi. Généralement, lorsqu’on contacte des gens liés à un cas semblable pour la première fois, on se fait crier après, mais lorsque c’est diffusé, on nous remercie. Je crois que nous arrivons à aider, d’une certaine manière. Dans le cas de France Alain, ça pourrait donner un nouveau souffle à l’enquête. Personnellement, je trouve qu’on a mis beaucoup d’énergie sur un suspect qui me semble improbable. C’est un dossier pour lequel on a manifestement adopté une vision en tunnel.

Crois-tu que ce genre de démarche sert à sauvegarder une mémoire?
Oui, et il faut rappeler que France Alain est une victime oubliée. Il reste beaucoup de mystère à son sujet. Nous trouvions qu’il était intéressant de la replacer dans le cadre de ses études en génie électrique. Elle était une des premières à étudier dans ce domaine; c’était une pionnière. Ses proches nous ont donné des bandes vidéos. Nous la voyons parler, sourire. Ça permet de la replacer dans son contexte, pour la valeur qu’elle avait. Tout ce qu’on avait retenu d’elle, c’est qu’elle avait eu une aventure avec un animateur de radio plus vieux qu’elle...

Le fait de travailler sur ce genre de dossier t’inquiète-t-il parfois?
Ça me hante, j’y pense beaucoup. Sébastien pense avec sa tête; moi, le sujet m’habite. Nous avons deux façons très différentes de fonctionner. Souvent, j’en rêve. Je deviens absorbée. Mon parcours de vie m’a fait apprivoiser la mort et la maladie lorsque j’étais plus jeune. Ça ne me dérange donc pas de parler de ces sujets. Les appels difficiles, c’est moi qui les fais. Les rencontres dangereuses, c’est Sébastien qui les fait. Jusqu’à ce jour, il n’y a pas un dossier qui ne m’a pas fait pleurer...

Outre le documentaire, as-tu d’autres projets au programme?
Dès janvier, j’animerai une série de balados qui parle de chez-soi et d’habitation. En octobre, j’ai été porte-parole de la Semaine nationale des éducatrices et éducateurs de la petite enfance. J’étais honorée qu’on fasse appel à moi. Mon fils est à la garderie, ma fille est à l’école primaire, où je suis bibliothécaire bénévole. Je suis impliquée dans la vie scolaire et préscolaire des enfants. La petite enfance, c’est tellement important. Nous devons valoriser les éducateurs qui s’occupent de nos enfants. Au Québec, nous sommes chanceux d’avoir un système qui fonctionne si bien. Nous nous comparons toujours aux autres, mais des pays se comparent aussi à nous. S’occuper de nos enfants exige un don de soi. Un bon éducateur peut changer le parcours d’un enfant. Alors pour toutes ces raisons, j’étais très fière d’en parler. J’ai l’impression que dans la cinquantaine, je prends un virage plus social, collectif.

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Alors que dans la quarantaine, tu étais plutôt axée sur la famille?
Oui. La cinquantaine m’amène à réfléchir sur les dossiers sociaux, par exemple les cas non résolus. Comme mes enfants grandissent, j’ai l’impression que je m’arrime davantage avec la collectivité et des sujets plus globaux. Je veux juste faire ma part. Avec les documentaires, nous le faisons à notre manière. Avec la radio, nous contribuons à faire rire les gens, ce qui n’est pas négligeable en ce moment. Ces implications me correspondent.      

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Le fait que tes enfants grandissent laisse-t-il plus de temps à la femme?
Oui, et aussi à mon couple. Pour nous, ça va bien, alors nous en profitons! (rires) Il ne faut pas que le couple soit loin sur la liste des priorités. Jean-Martin a pris la décision de se retirer du terrain des productions. Il fait du développement pour Entourage, il a donc un horaire plus stable. Avant, je ne pouvais pas être bibliothécaire bénévole ou m’impliquer de différentes manières, car mon chum était à Big Brother célébrités, à Chefs de bois,etc., une grande partie de l’automne et de l’hiver. Maintenant, il est plus souvent à la maison. Ça me permet de m’impliquer. 

Ton amoureux est-il toujours aussi investi dans la vie familiale?
Oui. Je m’occupe des enfants le matin, et lui, en fin de journée. Il peut faire la grasse matinée, je m’occupe de tout. Mais quand je reviens de la station de radio, il ne faut pas me demander de donner des bains... Nous avons réussi à trouver un bel équilibre. 

Que fais-tu pour te réserver du temps?
J’ai recommencé à m’entraîner. Je me suis aussi remise au yoga et à la méditation. Je réalise que ce que j’aime le plus, c’est de n’avoir rien à faire! (rires) Avant, je remplissais chaque moment. Maintenant, j’aime avoir des plages horaires vides. Ça me fait du bien. Jean-Martin joue au hockey et assiste à des matchs. Je l’encourage à y aller. Quand je couche les enfants, j’ai du temps pour moi et je l’apprécie. Charlotte a six ans et Henri, quatre. Nous avons une belle unité familiale. Mon chum me dit tous les jours qu’il n’en revient pas que nous ayons réussi ça. Nous en profitons!      

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Présumé innocent: L’affaire France Alain est disponible sur Crave et sera diffusée les vendredis à 21 h, dès le 25 novembre, à Canal D.
Ça rentre au poste, du lundi au vendredi 15 h, à Énergie.
Sa série de balados sera présentée au début de 2023.

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