Marc-André Grondin sur leur nouvelle vie à cinq à la maison

Daniel Daignault

2024-02-21T13:00:00Z

Marc-André Grondin vit actuellement de beaux et grands moments de sa vie, tant sur le plan professionnel que sur le plan personnel. Il multiplie les projets à titre d’acteur, et on le voit tant à la télé qu’au cinéma. Il fait aussi ses premiers pas à titre de producteur de la série Danse!, que nous verrons au cours de 2024 sur Club illico. Discussion avec un passionné qui cumule déjà 30 ans de carrière.

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Marc-André, parlons d’abord de Doute raisonnable, dans laquelle tu joues le sergent-détective Frédéric Masson. Es-tu content de l’évolution de la série et de ton personnage?

Oui. La série est bien construite. Pierre-Marc Drouin (l’un des auteurs) fait un travail extraordinaire! J’avais beaucoup aimé les épisodes de la saison 2 qu’il avait écrits. Pour la saison 3, c’est lui qui a pris le contrôle au complet et il a fait un travail remarquable. Il y a plein de rebondissements et de l’humour aussi, ce qu’il y avait moins dans les autres saisons. D’année en année, je trouve qu’on insuffle un peu plus de réalisme dans les dynamiques de travail des enquêteurs. Le duo formé d’Alice (incarnée par Julie Perreault) et de Frédéric est stable en apparence, mais il ne l’est pas vraiment. Frédéric est un beau personnage, je suis bien chanceux. Et Julie et moi, ç’a été une belle rencontre: dès la première journée, ça a cliqué entre nous. Je m’entends bien avec elle. Chaque année, je dis à quel point c’est agréable de travailler avec elle: on passe nos journées ensemble et on a vraiment du fun. Je le répète, je suis chanceux, et ce, malgré l’horaire de tournage terrible durant l’été et le fait que je ne voie pas ma famille.

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À ton avis, qu’est-ce qui fait le succès de cette série?

Depuis deux ans, ce que je remarque, c’est que les gens qui aiment la série ont des profils différents. C’est ma mère, ma tante, ma meilleure amie, un réalisateur de pubs... Il y a du monde de milieux, d’intérêts et d’âges différents. C’est un show qui est prenant: les gens embarquent et ils aiment ça.

On peut dire sans se tromper que 2024 est une année chargée pour toi!

C’est une grosse année de sorties. Les années 2022 et 2023 ont vraiment été chargées. J’ai animé mon émission de radio (Empreinte musicale sur ICI Musique), on a eu notre fils, Lawrence (en avril 2022), et trois semaines après, je commençais les tournages de la deuxième saison de Doute raisonnable. Puis, on a tourné IXE-13 jusqu’à Noël. Et après le temps des fêtes 2022, j’ai fait le film Le successeur, qui est actuellement à l’affiche. Ensuite, j’ai tourné la saison 3 de Doute raisonnable, puis Bellefleur (une nouvelle série qui sera sur Crave au cours de l’année), en plus du show de radio en fin d’année. Ça fait deux ans qui compensent pour beaucoup d’années où j’ai fait un projet par année et demie, et c’était toutes des affaires que j’avais envie de faire.

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Tu as grandi en voyant ton père animer à la radio, et là, depuis deux ans, tu en fais toi aussi...

Oui, ça me fait triper, ce petit show là. Au cours des prochaines années, j’espère que j’aurai la chance de me réserver une période pour faire un petit show de radio, parce que j’aime parler de musique avec le monde et apprendre des choses. On dit que je suis un grand mélomane parce que je connais tout, mais je ne connais pas tout. Il y a des gens qui en savent beaucoup plus que moi sur la musique. Mais je suis curieux: j’aime le talent et découvrir des affaires. Ça me force à faire beaucoup de recherche et j’aime ça. C’est vraiment intéressant. J’ai passé toute ma jeunesse dans la musique, qui est un médium avec lequel je suis à l’aise.

Tu vas sans doute tourner la quatrième saison de Doute raisonnable l’été prochain... Espères-tu arriver à passer plus de temps avec ta famille?

Je pense que tout le monde cherche à trouver un équilibre entre la vie de famille et la vie professionnelle. Il y a le point de vue financier, mais aussi la passion de son travail, parce que c’est ce qu’on aime faire. Je ne serais pas plus heureux si j’étais seulement à la maison, parce que j’ai besoin de travailler. J’aime ça. Ça m’allume.

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Tu es devenu papa pour la troisième fois en décembre. Vous avez eu une fille, prénommée Léo. Tout se passe bien pour la famille? Tu ne sembles pas trop cerné!

(Rires) J’ai commencé à être cerné il y a neuf ans, quand j’ai eu ma première. Je suis tout le temps fatigué, mais ça ne paraît pas. Tout le monde pense toujours que je suis top shape! (rires) Mais oui, le bébé est né, il est en santé, et tout va bien. On est super heureux. Les enfants vont bien et ils sont heureux aussi.

Ça s’est bien passé pour Sarah-Jeanne?

Elle a fait ça mieux que j’aurais pu le faire! (rires)

Comment ça se passe à cinq dans la maison?

Ça fait de bons déplacements, mais on trouve le rythme. Je trouve que le clash est moins grand quand tu as deux enfants qui ont moins de deux ans, puisque tu es déjà dans les couches avec le premier. On se remet tout juste de la fatigue, mais on s’en sort bien. Bon, la première nuit où le bébé ne dort pas, tu te dis: «Oh, c’est vrai, j’avais oublié!» J’avais oublié les cris et à quel point, des fois, tu ne peux rien faire... L’impuissance. Mais là, on est dedans et ça va.

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Dans un autre ordre d’idées, tu es la tête d’affiche du drame Le successeur. C’est un film noir qui nous tient en haleine du début à la fin...

Il ne faut pas trop en dire pour que le public ait la même émotion et la même surprise qu’on a eues en lisant le scénario; ce qui rend les choses très complexes, parce que ce n’est pas un petit film léger qu’a réalisé Xavier Legrand. Il y a une noirceur dans Le successeur que je n’ai pas vue souvent dans d’autres films. Mon personnage se met les pieds dans les plats, il prend les mauvaises décisions, et on sent son anxiété. On est témoin d’une descente aux enfers.

Tu peux me dire un mot sur la série Bellefleur qui va sortir sous peu?

J’incarne un prof d’anglais de Sherbrooke qui voudrait être prof de musique. C’est un peu un éternel adolescent. Il est l’un des amis de Nicolas, joué par Guillaume Laurin, un humoriste qui travaillait à Montréal. Après une rupture, il revient à Sherbrooke où il retrouve sa gang d’amis du secondaire, parmi laquelle il y a un personnage incarné par Sarah-Jeanne. On ne joue pas un couple, elle et moi. Le chum de son personnage est campé par Maxime de Cotret, qui jouait mon demi-frère dans la série Fragile. C’est une belle équipe, il y a beaucoup de monde que je connais et avec qui j’avais déjà travaillé.

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En plus de jouer et de faire de la radio, tu es maintenant producteur!

Oui. Je produis la série Danse!, écrite par Sarah-Maude Beauchesne. Et je vais aussi produire la prochaine série de Podz, La collecte, qui comptera huit épisodes d’une heure et sera tournée au mois de mars. Je travaille là-dessus en ce moment. Ça raconte l’histoire d’un collecteur de dettes qui décide un jour de prendre sa retraite. C’est une série pour Club illico.

Qu’est-ce que tu aimes dans le métier de producteur?

Quand je fais ce travail, je tripe autant que quand je joue. C’est différent. Quand on est acteur, on est le dernier maillon de la chaîne, on arrive à la fin du processus. Quand on produit, ce n’est pas le même rapport: on travaille des années sur un projet, on le modifie, on le vend, on va chercher les bonnes personnes pour que ça donne le meilleur produit possible. C’est très gratifiant! Et je veux produire des choses que j’ai envie de voir.

Maintenant, parlons de la série IXE-13 qui est maintenant sur Club illico. J’imagine que c’était intéressant de jouer dans cette série d’époque...

Pour être franc, ce qui m’a attiré, c’est le fait que Yan Lanouette-Turgeon était le réalisateur et que Jonathan Decoste était le directeur photo. Ce sont deux gars que je respecte énormément. J’ai fait L’Imposteur pendant deux ans avec eux. Quand Yan m’a téléphoné, j’ai tout de suite dit oui. Et puis, c’est Gilles Desjardins (l’auteur derrière des succès tels que Les pays d’en haut et Mensonges) qui signe les textes. Ça se déroule en 1945 et c’est de l’espionnage. Je ne sais pas qui aurait pu dire non! Quand j’ai lu les textes, j’ai compris tout le terrain de jeu qu’on pouvait avoir. Quand je pense à toutes les références visuelles, que ce soit les costumes, les décors, le son, la photo, ça a mis la barre haute. Je me disais qu’il fallait que je sois aussi bon que toutes les personnes des autres départements. C’est rare les projets en télé où tout le monde a la chance de briller. Il y a dans cette série un univers qu’on voit beaucoup à l’étranger, mais qu’on a rarement la chance de voir au Québec. Je tripais chaque jour sur le plateau à voir les costumes, les autres acteurs et les décors. C’était inspirant.

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Tu es donc fier de ton personnage et de la série...

Oh oui! je suis vraiment content! Je trouve que ça ne ressemble à rien de ce qui a déjà été fait ici. On a la preuve que, lorsqu’on met l’énergie et les ressources, quand on se donne plus de moyens que dans la moyenne des séries et qu’on ne met pas de frein à la créativité, le produit final qu’on voit à la télévision sort des sentiers battus. Je trouve qu’il est important d’offrir au public quelque chose de différent.

Dirais-tu que c’est le genre de série télé qui pourrait être vendue à l’étranger?

Oui, je pense que c’est facilement exportable. D’abord, grâce au sujet de la série qui est intéressant et aussi grâce à la qualité qui est vraiment là. En Europe, entendre parler des Russes, des nazis et d’uranium, ça va vraiment parler à tout le monde. C’est quand même une série qui se passe à la fin de la Deuxième Guerre mondiale, et tout le monde a des références de cette période-là.

IXE-13 et la course à l’uranium est maintenant disponible sur Club illico. Doute raisonnable, lundi 21 h, à Radio-Canada. Le film Le successeur est maintenant à l’affiche. La nouvelle fiction Danse!, que Marc-André produit, sera présentée prochainement à Club illico. La nouvelle série Bellefleur sera sur Crave au cours de 2024.

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