Marie-Claude Barrette marraine d’un projet qui lui tient à cœur

Photo : © Julien Faugère

Pascale Wilhelmy

2022-05-08T04:00:00Z

Rien n’arrête Marie-Claude Barrette, qui multiplie les projets avec enthousiasme et conviction: sa nouvelle émission, des documentaires, des idées à développer et l’envie d’aller de l’avant, toujours. Entrevue avec une femme qui assume ce qu’elle veut et qui elle est...

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Marie-Claude, avec le projet Bébé symphonique, tu retournes à tes anciennes amours, toi qui as déjà dirigé une école de musique. Quelle est la place de la musique dans ta vie?
Elle est au cœur de ma vie. Ceux qui me connaissent le savent: je traîne toujours mon haut-parleur portatif! Autour de moi, la musique joue tout le temps. Même tôt le matin, elle m’aide ou me stimule. On commence dans l’enfance avec des comptines, dont on se souviendra toute notre vie. J’ai vu des centres de soins palliatifs où un pianiste vient chaque jour dans une salle. Les patients demandent les airs qu’ils ont envie d’entendre, et ça fait du bien. C’est fascinant, le pouvoir de la musique. Et c’est aussi une façon d’apprendre à connaître les gens. J’aime les soirées entre amis où chacun met ce qu’il a envie d’écouter. Il y a une histoire qui s’y colle, les gens se racontent. On apprend tellement sur l’autre.

Tu parles de tes amis. On a l’impression que tu es l’amie que plein de gens voudraient avoir...
Je pense que ça vient du fait que j’ai tout le temps déménagé. Quand on arrive dans un nouvel environnement, c’est nous qui sommes nouveaux, et on doit faire les premiers pas. Je n’ai pas eu le choix. J’ai toujours parlé à tout le monde, par ma nature, mais aussi par la force des choses. Je n’ai pas tant d’amis, mais ils sont précieux. Au party de mes 50 ans, mon chum regardait la salle et il m’a dit: «Y’a juste toi qui peux rassembler des gens aussi différents.» C’est vrai que mes amis viennent de tous les milieux, mais ils ont un point commun: la générosité du cœur. 

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C’est quoi pour toi, la générosité du cœur?
C’est l’ouverture à l’autre, l’écoute, le courage de se remettre en question, de remettre l’autre en question sans mauvaise intention, juste pour l’aider à avancer. Mes amis ont tous cette qualité et ce goût de la fête! (rires) À cet anniversaire, quand le DJ est arrivé, tout le monde s’est levé spontanément et j’ai pensé: «Là, je reconnais ma gang!»

Photo : © Julien Faugère
Photo : © Julien Faugère


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Dans tes émissions, comme ta plus récente, Marie-Claude, tu as le don de faire en sorte que les gens se livrent à toi...
Je dirais que c’est parce que je défais vite les barrières. Je veux que le plateau de mon émission me ressemble, qu’il y ait des contacts vrais. Les gens me font des confidences, et c’est très précieux. J’ai instauré ça dans mon équipe, le respect des autres, pas de potins. Et si un artiste accepte notre invitation, il sait qu’il vient parler de lui. Le dialogue se fait en toute sincérité. On peut échanger doucement, se faire son opinion sans toujours s’indigner. Moi, les seuls moments où je m’indigne, c’est s’il y a une injustice. Là, je sors mes arguments et je ne me laisse pas faire. J’aime mieux le malaise dans l’affirmation que dans le non-dit.

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Le public a un grand attachement envers toi. Comment gères-tu ça?
Avec la pandémie, c’est plus dur de répondre à tous et j’ai aussi appris à ne plus m’impliquer autant sur le plan émotif, sinon ça devient drainant. La seule chose pour laquelle je suis très assidue, c’est pour les mamans hospitalisées à cause d’une grossesse à risque élevé, parce que je sais ce que ça représente. Durant la pandémie, j’ai visité des femmes enceintes alitées, comme je l’ai été, dans des hôpitaux. C’est souvent l’entourage qui me demande de faire une visite, et si je peux, je le fais. Quand on m’envoie des photos des bébés qui se sont rendus à terme, ça me touche toujours.

Ces mois d’hospitalisation avant de mettre ton fils au monde, de quelle façon t’ont-ils transformée?
J’ai toujours eu cette énergie, ce réflexe de courir tout le temps. À la grossesse de Charles, je ne me levais pas, je ne sortais pas de ma chambre. Je devais vivre dans une bulle tranquille. Au bout d’un moment, tu réalises que tout le monde va très bien, et toi aussi. Au fil des semaines qui passent, tu vois les gens qui te soutiennent. Et il y a les autres. J’ai fait un délestage naturel dans mon entourage. Surtout, ç’a été une grande leçon de vie. J’ai eu le temps de réfléchir. J’ai trouvé ce que je voulais vraiment. Après, j’étais plus forte de mes convictions et fière. J’avais commencé un projet qui avait peu de chance de se rendre au bout et je suis sortie de l’hôpital avec ce projet dans les bras, qui s’appelle Charles.

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Lors d’une séance photo avec ses trois enfants, Angela, Juliette et Charles, en 2015.
Lors d’une séance photo avec ses trois enfants, Angela, Juliette et Charles, en 2015. Photo : © Alexandre Deslauriers


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Ça t’a révélée à toi-même...
Absolument, c’est un marqueur de temps, un virage. J’ai passé quatre mois et demi complètement alitée. À mon retour à la maison avec ce petit bébé de 5 lb, je me rappelle mon bonheur. Comme femme, je me sentais forte d’être allée jusqu’au bout et d’avoir compris que je n’avais pas toujours à m’adapter aux autres. Je n’étais pas seulement le projet que j’allais endosser. C’est souvent quand on est seul face à soi-même qu’on réussit à se découvrir. On peut se trouver à n’importe quel âge.

On sent ton désir d’explorer, que ce soit avec tes nouvelles émissions, l’écriture. Dirais-tu que c’est bon d’avancer en âge?
Oui. Les enfants sont grands, personne n’attend après moi. Je regarde l’avenir avec confiance et enthousiasme. J’ai l’impression d’avoir plein de choses à offrir. Je vais passer l’été à comprendre comment être productrice, je me dirige vers ça. Je suis une organisatrice dans l’âme, je vois la photo d’ensemble d’un projet. Je suis dans une période de grande liberté et je suis en forme. Tant qu’il y a la curiosité, qu’on est bien entouré, la vie est juste une super aventure! 

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30 ans d’amour  

Photo : © Julien Faugère
Photo : © Julien Faugère

En 2021, Marie-Claude Barrette et Mario Dumont célébraient 30 ans d’amour. Ce couple soudé est devenu l’un des favoris du public québécois. «Je ne tiens rien pour acquis, ni dans mon couple, ni dans mon métier, ni nulle part ailleurs dans ma vie. Un couple, c’est deux personnes qui peuvent évoluer différemment. Il faut respecter ça. Entre Mario et moi, il y a toujours du respect et de l’admiration», confiait-elle dans nos pages, en 2018.  

Marraine de Bébé symphonique  

Photo : Gracieuseté
Photo : Gracieuseté

Bébé symphonique, c’est d’abord un album de sept pièces instrumentales écrites par le compositeur et chef d’orchestre Simon Leclerc pour réconforter et stimuler les tout-petits. «J’ai aimé chacune des étapes. J’ai même pu assister à l’enregistrement en studio avec tous les musiciens de l’Orchestre symphonique. C’était un rêve!» Ce projet comprend aussi un livre de photos auquel elle a travaillé avec sa fille Angela. «On a tellement aimé faire ça! Ç’a été notre projet de premier confinement.» Puis, il y a eu un calendrier et un magazine dont Marie-Claude a supervisé les textes. «C’était un gros défi. J’ai travaillé comme fée marraine du magazine. On voulait parler de l’aspect physique, curatif, développemental de la musique chez les poupons.» Et pour plonger totalement dans l’expérience, les bébés ont droit à un spectacle immersif au Planétarium Rio Tinto Alcan! 

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L’exposition Bébé symphonique est présentée jusqu’au 14 août à la Place des Arts, à Montréal. Le spectacle immersif sera en supplémentaire à l’automne au Planétarium Rio Tinto Alcan (bebesymphonique.com).
L’émission Marie-Claude reprendra en septembre.
L’animatrice et France Castel se joignent pour une seconde fois à l’initiative du magazine Bel Âge pour la journée On jase-tu?, qui se tiendra le 4 juin, pour briser l’isolement des aînés (lebelage.ca).

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