Mariloup Wolfe comblée derrière la caméra

Photo : Bruno Petrozza

Daniel Daignault

2022-08-06T04:00:00Z

Mariloup Wolfe a mis sa carrière d’actrice en veilleuse ces dernières années pour se consacrer à la réalisation, et force est d’admettre qu’avec Arlette, qui prend l’affiche le 5 août, elle signe sans doute son meilleur film. La jeune femme, qui entreprendra à la fin du mois le tournage d’une autre production, affirme avec conviction qu’elle est heureuse et fière de son film, et qu’elle se sent véritablement à sa place.

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Le voici donc, ce film tant attendu qui met en vedette Maripier Morin, de retour à l’avant-scène. Réglons tout de suite une chose: Maripier crève l’écran et offre une prestation tout en nuances. «Je suis vraiment fière du travail qu’elle a fait. Je trouve qu’elle est excellente. On a peaufiné son jeu. Elle tenait un rôle principal, avec Gilbert Sicotte et David La Haye, des acteurs qui ont de la prestance. Alors on a consolidé le tout et on a travaillé à lui donner de l’assurance en amont, pour qu’elle ait tous les outils pour aussi livrer cette prestance», explique Mariloup Wolfe. Elle ajoute: «Il y avait toute une palette de jeu pour ce personnage, et je peux dire que Maripier est vraiment professionnelle; c’est une travaillante. Elle s’est impliquée, elle connaissait les répliques de tout le monde. C’est une trooper, et je trouve ça précieux sur un plateau!»

Photo : Les films Opale
Photo : Les films Opale


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Dans ce film, tous les interprètes sont impeccables. L’action d’Arlette se déroule à Québec, et les images, autant celles tournées à l’Assemblée nationale qu’au Capitole, au Château Frontenac ou dans les rues de la ville, sont par ailleurs splendides. «Yves Bélanger (qui signe la direction photo) a une carrière internationale. Il a un talent exceptionnel pour jouer avec la lumière et rendre les gens beaux. Yves est capable de tout faire, et il a fait un travail remarquable, tout comme toute l’équipe artistique.»

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«Je suis vraiment fière du travail que Maripier a fait. Elle a un talent inné, elle est photogénique et elle a du charisme.»
«Je suis vraiment fière du travail que Maripier a fait. Elle a un talent inné, elle est photogénique et elle a du charisme.» Photo : Les films Opale

Charmée par la proposition

Il y a près de deux ans que Mariloup a été approchée pour réaliser le film. «Il y avait un autre réalisateur attitré au projet. Finalement, on m’a appelée pour prendre le relais. C’était juste avant Noël, et j’avais 24 heures pour donner ma réponse. J’ai lu le scénario et j’ai vraiment aimé cette proposition. J’ai aimé l’idée que c’est un jeu, comme une grande pièce de théâtre qui recommence sans cesse. Je trouvais ça le fun et riche comme proposition; ça m’a vraiment allumée! J’ai eu une rencontre de plus de deux heures avec Marie (Vien, l’auteure), puis j’ai eu quelques semaines pour pondre toute mon approche de réalisation. C’est une comédie satirique avec laquelle je pouvais m’amuser avec l’élégance, avec tout ce qui était riche visuellement: les textures, les couleurs.» 

«En lisant le scénario, j’ai d’abord été charmée par ce personnage féminin fort, une femme qui ne vient pas du milieu de la politique et qui est propulsée dans un univers qui lui est étranger. J’aimais l’idée de montrer une femme audacieuse qui n’est pas nunuche. Et même si elle ne connaît pas ce milieu, on comprend qu’elle est brillante et qu’elle parviendra à ses fins. Peu importe le chemin qu’elle va prendre, elle va y arriver.»

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Photo : Bruno Petrozza
Photo : Bruno Petrozza


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Le cinéma avant tout

Mariloup ne sait pas à quel moment elle reprendra son métier de comédienne, mais pour l’instant, la réalisation a pris beaucoup de place, tout comme l’animation de l’émission Le grand move. On oublie trop souvent que sa passion pour le cinéma ne date pas d’hier. «J’ai étudié dans ce domaine à 19 ans, dont trois ans passés à l’Université Concordia. Au cégep, j’ai fait un court métrage, un documentaire et un vidéoclip. Cet univers m’a toujours interpellée, rappelle Mariloup. J’ai choisi d’aller à l’école de cinéma — pas à celle de théâtre — parce que c’est ce que je voulais faire. Tout le monde m’a connue devant la caméra — j’ai joué dans Ramdam durant huit ans —, mais j’étudiais à temps plein pour finir mon bac en cinéma. Je me disais que j’allais faire mon premier film à 30 ans, et à 30 ans, c’est arrivé; j’ai tourné Les pieds dans le vide

«Tout le monde m’a connue devant la caméra — j’ai joué dans Ramdam durant huit ans —, alors que j’étudiais à temps plein pour finir mon bac en cinéma. C’était ce que je voulais faire.»
«Tout le monde m’a connue devant la caméra — j’ai joué dans Ramdam durant huit ans —, alors que j’étudiais à temps plein pour finir mon bac en cinéma. C’était ce que je voulais faire.» Photo : Richard Poissant

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En 2008, nous étions allés sur le plateau de tournage du premier film où elle agissait à titre de réalisatrice. «Je me disais que j’allais faire mon premier film à 30 ans, et à 30 ans, c’est arrivé; j’ai tourné Les pieds dans le vide.»
En 2008, nous étions allés sur le plateau de tournage du premier film où elle agissait à titre de réalisatrice. «Je me disais que j’allais faire mon premier film à 30 ans, et à 30 ans, c’est arrivé; j’ai tourné Les pieds dans le vide.» Photo : Jean Langevin


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Faire sa place

Y a-t-il des similitudes entre le personnage d’Arlette Saint-Amour, directrice d’un magazine de mode qui décide, à l’invitation du premier ministre, de plonger en politique, et Mariloup, la comédienne devenue réalisatrice? «Je vois un parallèle entre Arlette et moi dans le fait d’oser, d’être une femme qui veut faire sa marque dans un milieu d’hommes; elle en politique, moi en réalisation. Mais on voit de plus en plus de réalisatrices; j’ai vu cette évolution depuis 15 ans. Il y a vraiment eu un changement extraordinaire!»

Parlant de ses débuts, elle avoue: «Je dois dire que le fait d’avoir l’air très jeune et d’être coquette m’a nui. Il a fallu que je me crée une espèce de crédibilité. J’ai toujours un peu lutté avec ça, mais en même temps, j’étais tellement passionnée! J’avais le vocabulaire, je savais ce que je voulais et j’étais très déterminée. J’ai fait mes classes», ajoute-t-elle avec aplomb.

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Une pause nécessaire

Avant d’entreprendre la promotion de son film et la préproduction de son prochain, Cœur de slush (une adaptation du roman de Sarah-Maude Beauchesne), Mariloup s’est ac­co­rdé un peu de repos. «J’ai loué une petite maison au bord de la mer en République dominicaine et je suis allée en vacances avec mes deux gars (Manoé, 12 ans, et Miro, 10 ans). Ça m’a fait un bien immense, ce temps de qualité où j’étais collée sur mes fils du matin au soir. C’était vraiment chouette. J’aime voir leurs personnalités se forger, les voir grandir, voir leurs passions. J’étais toute seule avec eux, c’était vraiment cool.»

Le 28 juillet, ses fils, Manoé et Miro, l’accompagnaient sur le tapis rouge.
Le 28 juillet, ses fils, Manoé et Miro, l’accompagnaient sur le tapis rouge. Photo : Martin Alarie / Agence QMI


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À moins de deux mois des élections provinciales, alors que les gens entretiennent souvent du cynisme à l’endroit des politiciens, à quelles réactions s’attend-elle de leur part sur le film? «Je m’attends à une réaction plutôt bonne. En fait, le film montre l’univers des politiciens de façon respectueuse et avec humour. On ne les ridiculise pas; on magnifie la politique, en fait. C’est un beau portrait de ce milieu, mais sans tricher; on montre les jeux de coulisses, les coups bas, parce que c’est quand même un jeu de pouvoir.» 

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Pour réaliser Arlette, Mariloup a dû s’immerger dans cet univers pour que le tout soit crédible. «Il a fallu que je pose de nombreuses questions, parce que je ne connaissais pas les réponses. Chaque fois, que ce soit pour Mon fils, quand il était question de maladie mentale, ou pour Ruptures, qui touchait le droit familial, je dois complètement m’immerger dans un milieu qui n’est pas le mien et essayer de rendre ça le plus réaliste possible, tout en gardant ma liberté créative.»

Mariloup Wolfe va laisser vivre Arlette, «son bébé», auprès du public pour se consacrer à d’autres tâches. «Le travail est déjà entamé pour Cœur de slush: je vais tourner jusqu’en octobre, puis le montage du film va débuter. En plus, j’aurai aussi les tournages de la troisième saison du Grand move. Cette fois, on s’en va dans toute l’Amérique.» Voilà une femme occupée, mais ô combien comblée par son travail et par la vie! 

Arlette sort en salle le 5 août. Les deux premières saisons du Grand move sont disponibles à noovo.ca.

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