Martine Francke se confie sur la fin de 5e rang

Michèle Lemieux

2024-01-21T11:00:00Z

L’automne dernier, Martine Francke voyait sa fille Lili quitter la maison. Même si le fait d’accompagner son enfant dans son envol est dans l’ordre des choses, cette étape exige une certaine redéfinition du rôle de mère, du rôle de femme. C’est avec amour et philosophie que la comédienne a assumé ce changement de vie.   

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Martine, vous êtes de retour dans Le monde de Gabrielle Roy, série dans laquelle vous campez la mère de la romancière. Que propose cette deuxième saison?
Elle est extrêmement belle et touchante. On voit Gabrielle dans sa jeunesse, dans toute son effervescence et son désir de quitter le nid, ce qui est tout à fait normal. Quant à Mélina, mon personnage, elle a plus de mal à joindre les deux bouts depuis qu’elle a perdu son mari. C’est l’époque de la crise, un moment difficile pour elle. Elle doit louer des chambres dans sa maison pour subvenir à ses besoins. Elle est toute seule à devoir se débrouiller et à assumer ses responsabilités. Autant cette phase est dure pour la mère, autant elle est enthousiasmante pour Gabrielle, qui devient une adulte. Cet univers me touche beaucoup. Je suis une mère, mais je suis aussi une fille très proche de sa mère. Ce rapport mère-fille est clair et assumé, pour moi. L’amour maternel, je sais ce que c’est. Pendant que je tournais ces scènes où Gabrielle partait, ma propre fille quittait la maison.  

    

Lili a décidé de voler de ses propres ailes?
Oui, elle a quitté la maison l’automne dernier. J’avais tellement de scènes touchantes avec Gabrielle que lorsque ma fille est partie, j’avais tant pleuré ce moment qu’on aurait dit que c’était réglé. J’aime ma fille, mais la mère que je suis comprenait qu’elle s’en aille pour vivre sa vie. Lili a 20 ans, David en a 28. Ça fait 28 ans que je suis mère. J’adore mes enfants. Je les aime tendrement. C’est correct que nos enfants s’en aillent, surtout quand on les sent heureux. C’est dans l’ordre des choses.

Il faut accepter chaque étape que la vie nous impose?
Effectivement. Je vois comme Lili s’émancipe. Elle est partie en appartement avec des copines. Mes enfants sont autonomes. David s’est acheté une maison. Je suis vraiment fière d’eux. Leur papa et moi sommes là pour leur donner un coup demain, mais ils s’organisent. Je suis ravie de voir à quel point ils sont bien.

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En outre, le 26 décembre, vous avez eu le bonheur d’accueillir un premier petit-enfant au sein de la famille.
Oui, mon beau David et sa belle douce ont eu un bébé, qui était attendu pour le 15 décembre. C’est un bébé de 8 lb, en santé, un garçon magnifique prénommé Roméo. Les parents sont très heureux. C’est touchant. On dirait que je ne réalise pas que je suis grand-mère... Lili a quitté en octobre et, en décembre, je devenais grand-mère. Hier, je suis devenue maman, et aujourd’hui, me voici grand-maman... C’est un grand bonheur! Au même moment, le 22 décembre, Patrick, le fils de ma sœur Chantal, a aussi eu un enfant. Nous avons vécu un jour de l’An avec les deux petits bébés. C’était trop mignon... Nous vivons tous une grande joie.

Photo : Eric Myre / TVA Publica
Photo : Eric Myre / TVA Publica

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Bien humblement, pouvez-vous dire mission accomplie?
Effectivement. Je suis seule dans ma vie. Je peux décider de ce que je veux. J’apprécie cette étape. Je n’ai pas eu l’habitude de tout décider toute seule. J’ai du temps à moi. S’il n’y a rien dans le frigo, ce n’est pas grave... Cet automne, j’ai décidé de m’éclater: moi qui ai longtemps dansé, j’ai suivi des cours de ballet-jazz à l’École Louise Lapierre. Je m’entraîne, je fais de la musculation, je marche avec mon chien. Ça me tient en forme. Mais renouer avec la danse me fait tellement de bien!

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Avoir du temps à soi et pouvoir renouer avec nos passions, c’est un beau privilège...
Oui, c’est un gain d’espace. Si je décide de partir pour un week-end, ça ne dérange personne. J’ai d’ailleurs décidé de partir en Espagne cet hiver. Toute seule. Ça faisait longtemps que je n’avais pas voyagé. J’étais dans une étape d’introspection, de réflexion. Je voulais comprendre où j’étais, pourquoi j’avais fait certaines choses, pourquoi certaines choses étaient arrivées. J’avais besoin de ça pour passer à une autre étape.

Quand on a mis tellement de temps au service de la famille, avec le départ des enfants, on doit redéfinir son identité...
Oui, c’est important. Que ce soit manger au resto avec des amis ou aller à la campagne, il faut revenir à ce qu’on aime. Ça n’enlève rien à tout l’amour que j’ai donné et que je vais continuer à donner à mes enfants. La vie continue. Je vais bien, je suis en santé. Je prends soin de ma tête et de mon corps.

La série 5e rang tire à sa fin. Est-ce un deuil pour vous de quitter cette production?
On s’attache. Les filles qui jouent mes sœurs et moi-même avons souvent mangé ensemble. Nous nous écrivons souvent. Nous sommes très proches les unes des autres. C’est ça qui est difficile. Y aura-t-il encore des séries sur cinq ans? L’avenir nous le dira... Alors oui, j’ai de la peine, car j’aime cette équipe tendrement, mais la vie amènera autre chose.

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Le passé est garant de l’avenir: vous êtes habituée à passer d’un projet à l’autre.
Oui, et je dois dire que j’ai toujours travaillé. J’aime tellement mon travail! Je suis heureuse de tourner. Encore récemment, une dame m’a écrit pour me dire que je l’avais vraiment touchée... Je sais que je suis à la bonne place. Je fais ce métier depuis plus de 30 ans. En 2024, une belle page blanche s’ouvre devant moi. Je ne sais pas ce qui m’attend, mais ce sont assurément de belles surprises.

C’est une heureuse manière de voir les choses!
Avant, je m’inquiétais, mais je n’ai plus d’angoisse. J’ai le sentiment d’être à une étape où je commence à me sentir en pleine possession de tous mes moyens. Avec plus de joie, plus de détente. C’est bien, d’être mature... Un jour, une femme m’avait posé une question que je n’ai jamais oubliée: «Mais de quoi as-tu peur, Martine? Tu y es toujours arrivée et tu y arriveras toujours.» Quand on y pense, c’est vrai. Pourquoi m’inquiéter? Ça ne me donnerait rien de plus.

La deuxième saison du Monde de Gabrielle Roy est disponible sur Tou.tv Extra.
L’ultime saison de 5e rang est diffusée le lundi à 20 h, à Radio-Canada.

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