Phil Roy s’ouvre sur la conciliation travail-famille
Michèle Lemieux
Phil Roy porte un regard singulier sur la vie. Plutôt que de faire le bilan de ce qui lui manque, il tente de profiter des bonheurs qui sont les siens, et ils sont nombreux! Dans sa vie personnelle, l’humoriste apprivoise avec joie son rôle de père. Sur le plan professionnel, il poursuit sa tournée, est de retour à la radio et nous présente une deuxième saison de l’émission Qui sait chanter?.
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Phil, tu es de retour à la barre de Qui sait chanter?.
Oui, et c’est vraiment le fun à animer! Nous avons refait des épisodes thématiques, tels qu’une spéciale de Noël et une d’Halloween, qui a été diffusée le 31 octobre. Nous nous sommes vraiment éclatés. Même si le cadre de l’émission est le même, avec les mêmes jeux et règlements, l’atmosphère était très différente. Nous avons amené quelque chose de nouveau dans ces épisodes. Nous laissons aussi plus de pouvoir aux concurrents. Ce sont eux qui déterminent quels chanteurs vont s’affronter, par exemple. C’est un beau projet que j’ai du plaisir à animer.
J’ai l’impression que tu t’amuses toujours dans ton travail. Je me trompe?
Si je ne m’amusais pas toujours autant dans mon travail, j’en aurais choisi un autre. Il existe plein de métiers moins amusants que le mien. Si j’avais voulu m’amuser moins, j’aurais eu l’embarras du choix... (sourire) Sérieusement, le travail prend tellement de place dans notre vie. Même si j’essaie de faire de la place pour d’autres activités, il n’en demeure pas moins que mon métier est prenant. L’animation, la création et le développement sont des domaines qui nous accaparent. Quand je pense à une tournée ou à une émission de télé, je suis déjà en train de la créer. Quand je suis en mode création d’un projet ou d’un numéro d’humour, j’y songe tout le temps, que je sois à la pêche, dans un souper ou en train de me mettre au lit. Parfois, j’ai de la difficulté à m’endormir, car je pense à une joke... Donc, si je n’aimais pas ma job, elle serait vraiment envahissante!
Outre ton émission, as-tu d’autres projets?
Oui, je suis encore en tournée avec mon deuxième spectacle solo que j’ai sorti en mars dernier et qui s’appelle Philou. Ça va super bien! En cinq mois, nous avons vendu 32 000 billets. Je suis heureux de voir l’engouement pour mon show et de constater que les gens veulent assister à des spectacles en salle. De plus, je suis à la radio pour une huitième année avec les Fantastiques, qui est pilotée par Véronique (Cloutier). Je suis là depuis le début.
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Tu aimes t’investir à long terme...
Oui, j’aime m’engager dans quelque chose pour longtemps. Quand le plaisir est là, je ne vois pas l’intérêt d’aller voir ailleurs.
C’est rare de nos jours. On a plutôt le sentiment que le bonheur se trouve toujours ailleurs...
Exactement. C’est important de se rendre compte du bonheur et du plaisir qu’on a, de ce que ça nous apporte dans la vie, que ce soit dans un projet ou dans une relation amicale, amoureuse ou familiale. C’est quelque chose que j’ai appris à faire et à valoriser ces dernières années. inspirante pour cette raison. Nous, c’est ma fille. Je sentais qu’elle avait
C’est important de pouvoir apprécier le bonheur au quotidien au lieu de constamment rechercher l’effet wow!...
Oui, il y a un certain plaisir dans le quotidien. La recherche constante de l’effet wow!, c’est épuisant. Et quand ça se produit, on n’en profite pas parce qu’on est trop fatigué.
Dirais-tu que tu es un homme du quotidien?
Vraiment. J’adore le quotidien! Je me plais autant dans la routine que dans la nouveauté. J’aime faire des choses le fun. En ce moment, je suis plus axé sur le quotidien, mais j’aime aussi l’exploration, la nouveauté, la surprise. Je préfère créer la surprise plutôt que de la vivre.
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Tu n’aimes pas qu’on te fasse une surprise?
J’adore me faire surprendre, mais je préfère surprendre les autres. Ça me procure plus de plaisir. Se faire surprendre ne dure qu’un moment, tandis que la personne qui a organisé la surprise, elle, a eu du plaisir pendant des mois. La longévité du plaisir dans l’organisation, c’est ce qui me plaît le plus. L’instantanéité, c’est bien, mais je préfère le long terme.
Tu parlais précédemment de ta tournée. N’est-ce pas trop déchirant de devoir quitter ta famille pour aller travailler?
Ça va. Ma petite fille est née à Noël, l’an dernier. Elle a 10 mois. Nous essayons de limiter les départs et leur durée, et d’apprécier pleinement les retours. Il faut dire que ma blonde et moi avons un excellent système de communication. Ma blonde a vraiment amené la communication dans ma vie. Elle m’a enseigné la manière dont elle communique et dont elle voit la vie. Sa façon de voir les choses est frappante. Toute sa famille est inspirante pour cette raison. Nous, jamais on ne laisse traîner les choses. Jamais.
Nous rendre meilleur doit être l’objectif d’une relation amoureuse... Tu as l’air d’un homme heureux!
Je dis toujours que dans notre famille comme dans notre couple, il faut deux clés: le repos et la communication. Comme parent, je priorise ces deux aspects. Si tu n’es pas capable de dire que tu es fatigué et que tu fais subir cette situation à l’autre, il y a absence de communication. On a le droit d’être fatigué, c’est normal. Mais il faut pouvoir le dire.
Qu’est-ce que le fait de devenir père a le plus changé pour toi?
J’ai de la difficulté à ne pas donner une réponse clichée, mais en même temps, c’est tellement vrai. J’ai appris ce que c’est d’aimer quelqu’un. La phrase qui m’énervait le plus avant d’être père, c’est celle-ci: «Tu vas comprendre quand tu vas avoir des enfants...» Je suis obligé d’admettre que oui, je comprends. J’ai réalisé énormément de choses depuis la naissance de mon enfant.
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Quoi, par exemple?
Je ne suis plus la priorité numéro un dans ma vie. Honnêtement, c’est quand même un petit deuil, mais ça laisse place à un amour sans mesure. Même si j’ai envie de faire quelque chose, si ma blonde a un engagement, je reste avec ma fille. L’autre jour, alors que j’allais faire des commissions avec ma fille en poussette, j’ai reçu un appel d’un ami qui a aussi un bébé et qui vit à côté de chez nous. Il m’a invité à prendre une bière chez lui. Je lui ai dit que j’allais le rappeler, mais entre-temps, je suis passé devant un parc, et j’ai décidé d’aller m’y asseoir avec ma fille. Je n’ai pas vu le temps filer... Avant, je me serais dit que j’avais raté l’occasion de voir un ami, mais ce n’est plus le cas aujourd’hui. Ma priorité, c’est ma fille. Je sentais qu’elle avait envie de ramper dans le gazon, d’en arracher des bouts, de se lever en se tenant à tout ce qu’elle pouvait.
Tu as l’air d’un homme heureux!
Je le suis! (sourire)
Phil Roy poursuit la tournée du spectacle Philou: philroy.ca.
Véronique et les Fantastiques, du lundi au jeudi dès 16 h, à Rouge 107,3.
Qui sait chanter?, lundi 20 h, à Noovo.
