Philippe Laprise s’est inspiré d'un moment angoissant pour écrire son nouveau spectacle

Les deux dernières années ont amené leur lot de défis dans la vie de Philippe Laprise. Comme tous les artistes de la scène, il a dû s’arrêter en raison de la pandémie. Puis, l’an dernier, il a découvert qu’il avait une bosse au sein. C’est cet événement qui a inspiré l’écriture d’un tout nouveau spectacle, son quatrième one man show, Pourquoi pas.

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Philippe, d’où vous est venue l’inspiration pour votre nouveau spectacle?
Quand la pandémie a éclaté, les spectacles ont été annulés et reportés, dont mon précédent spectacle. C’était la première fois que j’arrêtais en 20 ans. Nous, les humoristes, nous sommes souvent poussés à faire des shows. Nous en terminons un et nous devons en commencer un autre pour qu’on ne nous oublie pas. Finalement, j’ai réalisé qu’on ne m’avait pas oublié tant que ça... Alors, j’ai pris la décision d’écrire des numéros pour un quatrième spectacle. Quelques semaines plus tard, j’ai découvert que j’avais une bosse au sein, alors je suis allé passer des examens. J’ai dû attendre mes résultats pendant deux mois et demi: je dois admettre que ça m’a angoissé. Mon nouveau projet est donc né de cette aventure: durant le spectacle, j’attends les résultats de mes radiographies.

Ç’a été un moment difficile à traverser...
Oui. Ça m’a vraiment pris tout mon temps et ça a changé ma vie. Ç’a été très révélateur pour moi: ça a précisé ce à quoi j’aspire dans la vie. Je me suis rendu compte qu’il faut que je ralentisse, que je fasse des projets qui me tentent et que je profite maintenant du temps avec ma famille, mes enfants et ma blonde. Je dois prendre plus de temps pour faire des choses avec les gens que j’aime. C’est ce que ça m’a apporté. 

Un constat que plusieurs ont fait durant la pandémie...
Nous avons réalisé que nous pouvions en faire moins et que nous étions tout aussi heureux. L’argent, ce n’est pas si important que ça. Avoir du temps pour ceux qu’on aime, c’est important. Ces événements ont amené l’adulte de 46 ans que je suis à un autre niveau de maturité. 

Après avoir découvert cette bosse à la poitrine, avez-vous voulu faire des changements dans votre mode de vie?

Pendant ces deux mois d’attente, j’ai pris soin de moi et des autres, mais ce sont surtout les autres qui ont pris soin de moi. Ça m’a permis de découvrir un autre Philippe Laprise. Mon poids est encore difficile à gérer en ce moment, mais j’y travaillerai dans les prochaines années. Je veux retrouver mon poids santé. Comme bien du monde: j’ai pris de 10 à 30 lb pendant la pandémie.

Avez-vous pensé que vos jours étaient comptés?

Je pensais que j’allais devoir livrer un grand combat et qu’il me restait peut-être six mois, un an à vivre. J’avais peur d’avoir le cancer. C’est absurde de constater que lorsqu’un être humain est confronté à une situation difficile, au début, il vit ça de façon aussi négative. J’étais négatif et je me disais des choses comme: «Je ne peux pas croire que ça puisse m’arriver: pogner ça et mourir de même!» Après, je me suis dit que j’étais niaiseux d’avoir pensé à ça au lieu d’attendre les résultats. Mais comme je suis anxieux, ça m’a envahi: alors le hamster tournait à toute vitesse dans ma tête. Je n’étais pas capable d’imaginer autre chose.      

On peut très bien comprendre votre réaction...

J’ai parlé avec des personnes qui ont reçu un diagnostic de cancer, et c’est ce qu’ils vivent durant les premiers mois. On se questionne: «Pourquoi moi?» On se met à regarder les bandits et les voleurs à la télé, et on se demande pourquoi ce n’est pas à eux que ça arrive... Je me suis même demandé s’il fallait que je dise «bye» à tout le monde. C’est absurde! J’étais au début du processus, je ne savais même pas ce que j’avais, mais déjà ça me hantait. Tout au long de mon show, je flirte avec le cancer. Je pense que je réussis à faire rire, sans exagérer, sans tomber dans le mélodrame et sans rire de la maladie. Je suis conscient que ça fait du bien en sapristi aux gens qui ont le cancer de venir voir mon spectacle! 

Comment avez-vous réagi lorsque vous avez reçu vos résultats?

J’ai ri, j’ai pleuré, je ne comprenais pas ce qui se passait. C’était comme si j’avais reçu une claque sur la gueule. C’est comme si on m’avait dit: «Hé, le gros! Profite de la vie et essaie d’avoir du fun!» Pourquoi est-ce qu’on attend d’être confrontés à quelque chose de dramatique pour en profiter? C’est tous les jours de notre vie qu’on devrait le faire. Et si jamais ça arrive un jour, on pourra se dire: «Au moins, j’en ai profité!»

Mentionnons que vous êtes en santé et que tout va bien!

Oui! Et le spectacle est drôle du début à la fin! Ça faisait longtemps que je voulais raconter une seule histoire, et c’est ce que je fais dans ce spectacle. Je raconte mon histoire de juin à septembre 2020.

Avez-vous d’autres mandats et engagements?

Oui. J’ai à coeur d’aider les enfants, les adultes et les familles qui vivent avec un TDA/H par l’intermédiaire de la Fondation Philippe Laprise. Nous proposons un site de formations en ligne gratuites pour le personnel de la santé, le personnel des écoles et Monsieur et Madame Tout-le-Monde. Je suis aussi porteparole de Tourisme Saguenay-Lac-Saint-Jean. Parler de ma région, c’est du bonbon! Je suis en amour avec elle et je vais toujours l’aimer. Elle est accueillante, chaleureuse et belle!

Quels sont les rêves que vous aimeriez réaliser sur le plan professionnel?

J’aimerais beaucoup jouer au cinéma dans les prochaines années. Je trouve que c’est ce qui manque à ma carrière... Et je tiens à dire que je suis toujours honoré de voir qu’il y a des gens dans mes salles. Je me dis toujours: «Maudit que vous êtes fins!» Et je m’arrange pour qu’ils passent la plus belle soirée de leur vie...

Pourquoi pas est présenté partout au Québec. On se renseigne au philippelaprise.com. Pour s’informer sur sa fondation et ses projets, allez à fondationphilippelaprise.com et saguenaylacsaintjean.ca.

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