Secrets de plateau | Pour toujours, plus un jour

Atteint d’une maladie orpheline depuis l’enfance, Chuck voit sa fin approcher quand son mal se met à évoluer sournoisement. Sa copine, Delphine, et lui décident alors de mordre à pleines dents dans chaque journée qu’il leur reste à passer ensemble. La prémisse de la nouvelle série de Noovo n’a rien de jojo; c’est pourtant un plateau de tournage lumineux que nous avons visité dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve, à Montréal. 

De mal en pis

Comme la maladie de Chuck prend le dessus sur son corps, Pier-Luc Funk doit exprimer l’apparition des symptômes dans son jeu. «Au fil des épisodes, Chuck commence à être engourdi, il ressent des étourdissements et a des semi-pertes de conscience. D’autres symptômes qu’il ne soupçonnait pas se manifestent aussi et le surprennent. C’est vraiment intéressant à jouer. Il faut non seulement construire des émotions en dedans de soi, mais aussi des sensations.» 

Une série qui change une vie

Pour toujours, plus un jour a forcé Catherine Brunet à s’interroger sur la vie et sur ce qui importe pour elle. «Maintenant, quand on me propose un contrat et que je m’interroge à savoir si je devrais l’accepter ou non, je me demande toujours si je le ferais s’il ne me restait qu’un an à vivre. Ça influence vraiment mes décisions», explique l’interprète de Delphine, l’amoureuse de Chuck. 

Une maman qui a du caractère!

Isabelle Brouillette incarne Karine, la mère de Chuck. Serveuse dans un restaurant, la maman célibataire aurait aimé faire des études, mais la vie en a décidé autrement. Elle a une grande complicité avec ses fils, Chuck et Benji. «Elle est drôle, Karine, c’est une petite rockeuse! Elle sera la dernière à savoir que Chuck est sur ses derniers milles, parce qu’il fait tout ce qu’il peut pour ne pas lui en parler. Il a peur de sa réaction. Quand elle le découvre, elle est vraiment en colère qu’il ne lui ait rien dit!» raconte son interprète. 

Libre comme Benji

Rémi Goulet a eu son lot de personnages tiraillés dans sa carrière. Il est particulièrement heureux de dévoiler un autre pan de son talent grâce à Benji, le frère cadet de Chuck. «Benji est un être si libre que ça peut paraître absurde. Au beau milieu d’une scène, il lui arrive de demander à tous où est son sombrero. Ce genre de liberté est toujours déstabilisante lorsqu’on la voit de l’extérieur, car Benji peut paraître hors d’atteinte. C’est vraiment agréable à jouer», explique le comédien. 

Passion extermination   

Quel paradoxe! Alors que Chuck aimerait défier la mort, son métier est de tuer la vermine. En effet, le jeune homme est exterminateur et a sa propre compagnie, Passion extermination. «Il est passionné par son travail. Je revêts le costume, mais je n’ai pas encore tourné de scène d’extermination. Cependant, je vais manier la trappe à souris», dit Pier-Luc Funk, amusé. 

▶ La série Pour toujours, plus un jour est présentée le mercredi à 19 h 30, à Noovo.  

Un loft de rock star pour Chuck et Delphine    

On a confié à Valérie-Jeanne Mathieu la création des décors de Pour toujours, plus un jour. La conceptrice a fait un travail à couper le souffle dans le loft de Chuck et Delphine et a choisi chacun des menus objets qui reflètent la gaieté du couple. 

Valérie-Jeanne, le loft de Chuck et Delphine est si rempli qu’il est difficile de croire que vous avez imaginé tout ce qui est ici. Comment avez-vous créé ce magnifique décor?

Au fond, nous avons vécu la meilleure des situations. Le propriétaire du loft que nous louons pour tourner avait très peu de meubles; il a donc pu les entreposer au sous-sol pour que nous remplissions les lieux à notre manière.

Cela a-t-il pris du temps?

Il a fallu trois jours pour tout assembler, mais des semaines pour tout trouver. Heureusement, comme je fais de la confection visuelle depuis près de 25 ans, beaucoup de ces objets font partie de ma collection, que j’entrepose.

Que voulez-vous communiquer par ce décor?

Je voulais qu’il inspire la joie de vivre et le ludisme. L’histoire de Pour toujours, plus un jour est assez triste, puisqu’il est question de la mort. Je voulais donc, en contrepartie, que le décor soit un joyeux choc d’adrénaline pour les jeunes. De plus, comme Delphine est une artiste visuelle, elle ne pouvait pas vivre dans un loft beige; il devait être coloré!

Quel artiste a réalisé les illustrations sur les murs?

Nous avons eu la chance de collaborer avec Alice Zhang, qui s’est fait connaître sous le pseudonyme Spilt Milk. Elle nous a fourni beaucoup d’illustrations qui, dans la série, deviennent les œuvres de Delphine. Elles sont extrêmement colorées et ludiques. Elles illustrent aussi plusieurs icônes de la pop, ce qui est parfait, parce que je voulais construire un appartement de rock star pour les personnages.

De quelle pièce êtes-vous le plus fière?

Je les aime toutes, mais j’ai un coup de cœur pour la chambre, qui fait justement très rock star avec son velours bordeaux, ses touches de léopard et ses tissus à la Marie-Antoinette. J’aime penser que ce style est né de la rencontre de Marie-Antoinette et de Lenny Kravitz, qui auraient croisé Salvador Dali et Thalita Getty!

Beaucoup d’objets sont rétro. Est-ce important pour vous que vos accessoires aient du vécu?

J’essaie toujours de travailler avec des articles de seconde main. Parfois, je n’ai pas d’autre choix que d’aller faire un tour chez Ikea pour me procurer de la literie et quelques autres articles mais, honnêtement, ce n’est pas ce que j’aime. J’essaie plutôt de prôner des valeurs de récupération, de réutilisation et de revalorisation. J’espère que ça peut inspirer les jeunes à faire de même. C’est vraiment une jolie façon d’aborder la sauvegarde de l’environnement.