Retour sur les 25 ans du verglas dans un documentaire

Nathalie Slight

2023-01-02T14:00:00Z

Le 9 janvier 1998, une série de pylônes du réseau d’Hydro-Québec s’effondre comme un immense jeu de dominos sous l’accumulation de grésil et de verglas. Un million et demi de foyers se retrouvent sans électricité. Le documentaire 35 jours de noirceur marque les 25 ans de cette crise météorologique unique. La présentatrice météo Colette Provencher nous en parle.

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Colette, vous souvenez-vous d’avoir annoncé des épisodes de pluie verglaçante au début de janvier 1998?
Bien sûr! Mais jamais au grand jamais les prévisions n’avaient laissé présager des précipitations de cette ampleur. Trois vagues successives de pluie verglaçante ont déferlé sur le Québec en cinq jours, laissant la province tout entière paralysée sous une énorme couche de glace. La tempête a particulièrement frappé la Montérégie, laissant de nombreux abonnés d’Hydro-Québec sans électricité.

Les villes de Saint-Jean-sur-Richelieu, Granby et Saint-Hyacinthe formaient le fameux triangle noir...
Exact. Et devinez où j’habitais? Dans ce fameux triangle! Lorsque j’ai réalisé que l’électricité ne reviendrait pas rapidement, j’ai invité ma sœur Louise et ses quatre enfants à venir habiter avec mes deux enfants et moi. Je venais tout juste de me faire installer un foyer. Je pensais passer tout l’hiver avec mes deux cordes de bois, mais finalement, nous avons été à court de bûches au bout d’une semaine!

Pablo/Archives Journal de Montréal
Pablo/Archives Journal de Montréal



Vous deviez être très sollicitée à la station, vous qui annoncez la météo aux bulletins de nouvelles de TVA.
Je pense que la météo n’a jamais autant été au cœur de l’actualité. Les gens voulaient tous savoir quand la pluie allait enfin s’arrêter! J’étais concentrée sur les prévisions du temps, mais des drames affectaient plusieurs villes du Québec. La cheffe d’antenne Sophie Thibault est l’une des intervenantes du documentaire 35 jours de noirceur et ses souvenirs sont plus dramatiques que les miens. 

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Que voulez-vous dire?
La tension à TVA était palpable. Les journalistes sur le terrain avaient l’impression de couvrir l’apocalypse en raison des pannes de courant, des arbres tombés, des poteaux et pylônes électriques effondrés sous le poids de la glace, des accidents de la route, des fermiers qui voyaient leurs animaux mourir de froid, des multiples incendies, de la hausse du prix des chandelles et des génératrices... C’était complètement fou! 

Étant vous-même une sinistrée, vous étiez témoin des deux côtés de la crise?
À TVA, je vivais une vie normale, avec de l’électricité. Ensuite, je retournais dans mon triangle noir, pour retrouver ma sœur et les enfants, qui jouaient à des jeux de société devant le foyer ou se faisaient griller des guimauves sur le feu. Ils n’ont pas vécu le côté crise: ils gardent tous d’excellents souvenirs de ces trois semaines sans électricité. Il faut dire que ma sœur et moi avons fait tout notre possible pour les préserver. Le plus stressant, c’était de trouver des bûches pour nous chauffer. Heureusement, l’armée fournissait des cordes de bois aux sinistrés.      

Ces dernières années, avons-nous déjà frôlé une autre crise du verglas?
Nous avons eu quelques épisodes de verglas, mais jamais aussi intenses qu’en 1998. À cause des changements climatiques, un autre événement du genre pourrait se produire, mais personne ne peut prédire quand. Par contre, ce que j’ai appris de cette crise, c’est qu’il faut être prêt à toute éventualité. J’ai un petit kit de survie à la maison; il comprend, entre autres, un fanal rechargeable qui peut éclairer une pièce pendant huit heures. La pluie, la neige, les vents forts, les tempêtes... on n’est jamais à l’abri d’une panne d’électricité, alors il vaut mieux être bien préparé! 

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