Théodore Pellerin s’ouvre sur sa carrière à l’internationale

Photo : Dominic Gouin / TVA Pub

Patrick Delisle-Crevier

2020-10-10T15:58:23Z

Théodore Pellerin a le vent dans les voiles. L’acteur de 23 ans, qui est en vedette dans le film Souterrain, dont la sortie a été reportée en raison des dernières demandes gouvernementales, a réussi à se tailler une place de choix, alors que le cinéma européen lui fait de l’œil et qu’il campe un rôle principal dans une série américaine. Mais rien ne l’empêche de se déposer au Québec quelque temps pour travailler sous la direction d’un réalisateur d’ici!

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Théodore, quel souvenir gardes-tu du tournage de Souterrain?
Le premier souvenir qui me vient est l’image de ma première journée à Val-d’Or, une ville que je découvrais pour la première fois. C’était aussi un plaisir de retrouver la réalisatrice Sophie Dupuis, avec qui j’avais tourné sur Chien de garde. J’aime la voir à l’œuvre. Elle irradie un tel bonheur et un tel amour pour le monde avec qui elle travaille que c’est une grande joie de jouer sous sa direction.

Ton personnage dans ce film représentait-il un défi d’acteur?
Ç’a été singulier, parce que Sophie voulait que mon personnage ait une difficulté langagière et un handicap physique, des séquelles d’un accident dont il a été victime. Mais on ne savait pas exactement quel handicap pouvait fonctionner avec le type d’accident qu’il avait eu. On a donc rencontré des orthophonistes et des physiothérapeutes pour essayer de le déterminer. Une fois que ç’a été fait, je suis allé rencontrer des gens au Théâtre Aphasique de Montréal, un organisme qui aide les gens aphasiques, et ça m’a beaucoup aidé à construire mon personnage.

À quoi ont ressemblé tes derniers mois?
J’étais ici, à Montréal. Je suis extrêmement privilégié parce que je n’ai pas perdu de travail. Je ne travaille pas présentement, mais mes projets ont simplement été reportés. J’ai passé mon temps à manger, à lire et à regarder des séries télé! J’ai aussi passé du temps à m’éduquer sur le site de l’école en ligne Khan Academy. J’ai aussi enregistré une pièce audio pour le TNM; ça a fait du bien de travailler un peu et de faire quelque chose de concret. Quand on a été déconfinés, je me suis rendu à Vancouver pour terminer le tournage du film There’s Someone Inside Your House, un film d’horreur basé sur le roman du même titre de Stephanie Perkins. Ce qui est intéressant, avec mon personnage, c’est qu’on ne sait pas trop qui il est. Il représente à la fois le danger et la romance dans l’histoire. J’ai eu beaucoup de plaisir à tourner ce film-là.

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Tu tournes beaucoup en anglais. Est-ce différent que de jouer en français?
Non, plus maintenant, mais c’est certain que ça me fait toujours du bien de jouer en français et de travailler ici, à la maison. C’est vraiment un plaisir. Mais il y a aussi quelque chose de très excitant à l’idée de jouer dans une langue différente de la mienne. Je commence aussi à sentir que j’atteins, en anglais, une liberté qui est de plus en plus apparentée à celle que j’ai quand je joue en français.

On te voit de plus en plus dans des productions étrangères. Est-ce que c’était ton objectif d’avoir une carrière internationale?
C’était très volontaire. Il faut dire qu’aujourd’hui, avec la technologie, c’est de plus en plus facile de passer une audition. Il suffit souvent de se filmer soi-même et d’envoyer la vidéo. Il y a un peu partout des productions qui m’intéressent et des artistes aux quatre coins du monde avec qui j’ai envie de travailler. C’est avant tout pour cette raison que j’aspirais à une carrière internationale.

Quels sont tes projets à venir?
Je devrais tourner dans la deuxième saison de la série On Becoming a God in Central Florida, diffusée sur Showtime, en 2021. Je ferai partie de la distribution d’une pièce de théâtre présentée ici, à Montréal, et je devrais tourner un film en Europe, mais comme rien n’est encore concret, je ne peux pas en parler.

Comment en es-tu venu à pratiquer ce métier?
J’ai fait mes études secondaires à l’École Robert-Gravel, qui a une vocation en art dramatique; j’ai vraiment eu du plaisir à faire du théâtre. C’était un truc dans lequel je me sentais bien; je faisais partie d’un groupe je me sentais valorisé et j’avais enfin trouvé un domaine dans lequel j’étais performant. Au début, je me suis formé moi-même en regardant des films et en lisant des textes de théâtre. Puis c’est devenu une passion: analyser le jeu des acteurs et essayer de comprendre comment ils travaillaient. Explorer cette capacité qu’ils avaient de jouer quelqu’un d’autre qu’eux est devenu une obsession. C’est maintenant ma quête.

As-tu songé à suivre une formation dans une école de théâtre?
Oui, et j’aimerais toujours le faire. J’en ai toujours eu envie, mais finalement je n’ai jamais arrêté de travailler. J’ai eu mon premier rôle dans 30 vies à 16 ans, et ensuite, tout s’est enchaîné. Je suis tout de même allé me chercher une certaine formation en travaillant avec des mentors et en suivant des cours ici et là.

Ta mère est la danseuse et chorégraphe Marie Chouinard. As-tu déjà songé à suivre ses traces dans la danse?
Un peu quand j’étais petit. À 20 ans, je me souviens de m’être dit que j’aurais dû être danseur parce que j’aurais peut-être préféré la vie de danseur. Ça demande vraiment un dévouement à son art qui est assez particulier et que je respecte beaucoup. Mais je ne suis pas danseur, pas plus que je ne suis peintre, comme mon père (son père est le peintre québécois Denis Pellerin), mais mes deux parents m’ont influencé à leur façon. Ils m’ont encouragé, peu importe ce que je voulais faire. J’ai de bons parents, et c’est certain qu’ils teintent, chacun à leur façon, ma démarche artistique.

On peut te voir en ce moment dans la série américaine On Becoming a God in Central Florida, dans laquelle tu tiens la vedette avec Kirsten Dunst. C’est comment de tourner dans une grande série américaine?
Ça se passe très bien, et j’adore ça. J’aime beaucoup tourner avec Kirsten. Je campe un beau personnage qui m’amène à jouer de belles scènes. J’ai rarement pu travailler avec une actrice aussi généreuse et aussi investie dans ses scènes. Ma carrière américaine est arrivée par hasard, un peu par chance. Je n’y tenais pas absolument.

Est-ce que la popularité et le starsystème américain te font peur?
Non, parce que je ne fais pas ce métier pour devenir populaire. Je ne me sens pas obligé de nourrir cette bête qu’est le star-système. Je ne cherche pas à tout prix à jouer dans de grands films à succès; je me plais tout autant à participer à des films plus pointus. J’ai dit non à des boîtes de production importantes qui me proposaient de passer une audition, simplement parce que ce qu’elles font ne me plaît pas pour le moment. Je suis prêt à prendre ce risque. Je me sens beaucoup plus libre et heureux ainsi

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