Josélito Michaud dévoile l'émouvante promesse que sa conjointe et lui se sont faite

Michèle Lemieux

2020-08-06T22:11:17Z
2023-10-12T23:19:28.075Z

Comme ce fut le cas pour plusieurs, le confinement a été pour Josélito Michaud une occasion de réfléchir sur sa vie et de confirmer ses privilèges, entre autres 26 ans de relation avec son amoureuse, Véronique Béliveau, deux enfants autonomes et des projets en abondance. La situation a aussi donné naissance à Et après..., une série de 20 balados diffusés à QUB radio qui proposent de réfléchir sur l’après-covid.

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Josélito, vous sentez-vous privilégié d’avoir autant de projets professionnels à l’horizon?
 

Oui! Je n’ai pas cessé d’en développer, dont plusieurs aboutissent en 2020-2021. Je suis en train de terminer l’écriture de mon livre, Trois mois tout au plus, la suite de Dans mes yeux à moi, qui a inspiré la série Olivier. J’ai fait une série documentaire de sept épisodes d’une heure, Josélito au cœur du monde, qui sera présentée cet automne à Radio-Canada. Il y aussi la série de fiction Le chaos, qu’on pourra voir sur les ondes de TVA. Je suis actuellement à QUB radio, qui marque mon retour. Le balado Et après..., c’est 20 entretiens dans lesquels on se questionne sur ce que nous devons attendre du monde après la pandémie.
 

Parce que, sans équivoque, il y a un avant et un après-covid...
 

Oui. Et avec le confinement, on a compris que notre vie n’allait plus jamais être pareille. Ça m’a saisi profondément. Pour moi qui roulais à une vitesse folle, ç’a été un réveil terrible. Aujourd’hui, je travaille encore autant, mais plus avec la même pression. J’ai fait l’inventaire de ce que j’avais autour de moi et en moi: l’amour, la santé... Ça m’a permis de prendre du recul, d’évaluer ce que j’étais en train de faire et ce que je désirais pour la suite. En tant que pigiste, on est toujours pris dans une urgence. Les bouddhistes disent: «Chaque étape de la conquête, nous devons nous arrêter pour apprécier ce que nous sommes en train de faire.» Le chemin est aussi important que la destination.
 

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Avez-vous vécu des inquiétudes pour vos proches?

Oui, pour ma femme, qui a 65 ans. Je sais que ça ne paraît pas, mais c’est la réalité. Je me suis inquiété pour elle. Quand j’entendais le premier ministre parler des personnes âgées, Véronique en faisait partie. Ça m’a donné un grand choc. Malheureusement, il y a un piège: parce qu’elle ne fait pas son âge et qu’elle a l’énergie d’une femme beaucoup plus jeune, on oublie que son corps a une certaine usure. Il faut la préserver. Moi, j’ai envie de la protéger, de faire en sorte de respecter son âge.
 

Après autant d’années, êtes-vous toujours de grands complices?
 

Oui, après 26 ans, nous le sommes toujours autant, mais nous avons nos discussions et nos enjeux. Nous avons la volonté d’être ensemble. Je l’ai toujours dit: si nous ne nous aimions plus, nous aurions le droit de nous séparer. Et si ça arrivait, nous avons toujours pensé que ce serait pour une des deux raisons suivantes: soit que nous n’étions plus amoureux, soit que l’un ou l’autre meure. Quand nous sommes allés chercher nos enfants au Vietnam, nous nous sommes fait une promesse.
 

Et quelle est-elle?

Nous nous sommes dit que, quand nous serions face à une chicane, nous nous organiserions pour la régler afin de vivre avec les enfants au moins jusqu’à leurs 18 ans. Nous avions la volonté de les rendre à maturité, ensemble. Nous avons respecté notre engagement. Je voulais aussi que nos enfants grandissent toujours dans la même maison, qu’ils aient cette stabilité; mais quand je dis cela, je ne juge pas ceux qui se séparent ou qui déménagent. Nos enfants sont notre plus grande fierté. Ça, c’est quelque chose que nous avons réussi. J’ai le sentiment du devoir accompli, mais il faut aussi les accompagner pour la suite des choses. Pendant le confinement, nous étions tout le temps ensemble; il fallait bien s’entendre.

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Quel a été l’impact du confinement sur votre couple?
 

On dirait que ces événements ont simplement confirmé ce que nous savions déjà: que nous sommes bien ensemble. La plus grande force de Véronique, c’est sa gestion. Elle prend les choses en main. Nous n’avons manqué de rien! Elle est d’une efficacité redoutable!

Comment les enfants se sont-ils adaptés à cette période singulière?

J’ai aussi été préoccupé par mes enfants. Ma fille, qui cuisine très bien, s’est mise à cuisiner et à prendre soin de nous. Elle s’est beaucoup occupée de la maison. Elle voulait faire plaisir à son monde. Mon fils, qui a 19 ans, a horreur du vide. Après trois semaines à rester à la maison, il était très heureux de retrouver son travail à Club Piscine, qui était considéré comme un service essentiel. Il a trouvé le confinement difficile. Il aime être occupé.

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Un peu comme son père?

C’est vrai, mais je n’ai pas peur du vide à cause de ce qu’il va révéler, mais parce que je ne veux rien manquer. Je ne comprends pas qu’on puisse s’ennuyer dans la vie. J’ai des livres à lire et à écrire, des séries à regarder... Je comble le vide parce que je ne veux pas gaspiller mon temps. Mon agenda est toujours chargé de rendez-vous que je ne peux remettre ou annuler, mais on aurait dit que la covid nous avait donné la permission de regarder la vie grandir. Je ne suis pas sorti pendant deux mois. Chez nous, nous avons la chance d’avoir de l’espace. Nous sommes très privilégiés. On dirait que j’ai pris conscience de la valeur de la vie que je me suis créée au fil des ans.

Êtes-vous devenu anxieux avec le virus?

Non... je l’étais déjà! (rires) Je suis d’une anxiété terrible... Je fais de l’hypervigilance, un état d’alerte constant lié à mon enfance. J’ai surtout craint pour les autres: ceux qui souffraient, qui étaient en deuil, qui avaient perdu leur emploi. J’ai pensé aux enfants et aux femmes pris avec leur agresseur, 24 heures sur 24; aux gens malheureux en couple et qui ne pouvaient pas se séparer. Je n’ai pas beaucoup pensé à moi. J’ai toujours été tourné vers les autres. Nous ne sommes rien sans les autres...
 

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À l’animation de Et après..., à QUB radio, Josélito reçoit, entre autres, Pauline Marois, Ricardo Larrivée, Kim Thúy, Daniel Bélanger, Michelle Allen, Danielle Trottier, Gregory Charles, le Dr Chicoine et Nicole Bordeleau. On pourra voir la série documentaire Josélito au cœur du monde cet automne, à Radio-Canada.

 
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