Marie-Hélène Thibault s’ouvre avec émotion sur le départ de la maison de sa fille

Photo : Bruno Petrozza

Michèle Lemieux

2021-08-02T15:26:21Z

La vie de parent est jalonnée d’étapes de toutes sortes, de la naissance de l’enfant à son envol du nid familial. Mère d’un garçon de 15 ans et d’une fille de 21 ans, Marie-Hélène Thibault a vu cette dernière quitter la maison au printemps dernier. La vie d’enfant comporte aussi sa part de défis. Durant la dernière année, la comédienne a perdu son père et elle a accompagné sa mère dans sa réflexion sur la suite des choses, puisqu’elle se questionne, comme plusieurs, à savoir où vieillir...

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Marie-Hélène, qu’avez-vous au programme cet été?
Je joue dans Nous nous sommes tant aimés, une pièce que Simon Boulerice a écrite pour le Petit Théâtre du Nord. C’est Mélanie Maynard qui devait tenir ce rôle, mais à cause de la covid et du report de certains de ses projets, elle n’a pas été en mesure de remplir ce mandat. Ça m’a donc permis de renouer avec la scène. J’y tiens le rôle d’une narratrice à la fois drôle et savante. Je travaille aussi avec le Théâtre Petit à Petit, qui a créé le groupe L’Ensemble, une troupe permanente. Patrice Dubois voulait monter une équipe qui pourrait réfléchir à certains projets.

PHOTO COURTOISIE/François Larivière
PHOTO COURTOISIE/François Larivière


En quoi cela a-t-il consisté?
Cette année, dans le cadre d’un de ces projets, nous avons fait de la recherche sur les régions du Québec. Nous avons animé des soirées sur le Web avec des gens de tous les univers et de différentes régions. Ça deviendra un jour un spectacle de théâtre intitulé Expo-ressources.

Ça vous a donc tenue occupée pendant cette période de recul imposé.
Ça m’a tenue en vie. Je devais faire de la recherche sur la Côte-Nord. Je suis devenue folle! Le salaire que j’ai reçu n’a pas couvert les heures que j’ai passées là-dessus! (rires) J’étais partie en mission! Je lisais tout et j’écoutais tout. J’ai aussi eu l’occasion de suivre une formation en scénarisation télévisuelle avec l’UDA. Comme j’ai un projet avec mon chum (le dramaturge François Archambault), ça me servira donc un jour.

A-t-il, lui aussi, vu sa carrière mise en veilleuse durant la dernière année?
Non, pas du tout! Il avait deux projets de scénarisation télé. Il a été super occupé; je dirais même plus que d’habitude. Personnellement, durant cette période, j’avais l’angoisse de réussir mon confinement, une angoisse de performance.      

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Photo : Bruno Petrozza
Photo : Bruno Petrozza

Que voulez-vous dire?
Je me disais que je devais passer au travers de la liste des choses à faire dans la maison que je traîne depuis des années. Je voulais, entre autres, faire le ménage du sous-sol. À un moment donné, une de mes amies m’a dit: «Ça se peut que tu ne fasses pas le ménage de ton sous-sol, et ce n’est pas grave.» Nous avions peur, nous étions inquiets pour nos proches. On a tendance à oublier ce que nous avons traversé...

Vous avez quand même perdu votre père...
Oui, mon père est décédé. Nous n’avons pas pu l’accompagner physiquement, alors qu’il ne lui restait que le contact physique. Pour avoir fréquenté un CHSLD pendant cinq ans, j’ai vu les besoins sur place. J’ai vu le terrain. Nous étions nombreux à savoir que ça n’allait pas bien, et ce, bien avant la pandémie. J’ai des amis et collègues qui sont allés au front, en CHSLD. J’aurais voulu me rendre utile, aller aider, mais pendant cette période, je préparais les funérailles de mon père, et ce n’était pas simple... J’avais aussi les courses à faire pour ma mère et mon voisin âgé.

Votre mère pouvait donc compter sur vous...
Oui. Elle a 79 ans et elle se pose beaucoup de questions. Cette année, nous avons visité des résidences privées. En tant que société, nous avons raté le bateau par rapport aux soins à domicile. Je l’ai vu avec mon père et sa conjointe, qui a fait le maximum pour le garder à la maison. Pendant la pandémie, j’ai suggéré à ma mère de venir habiter avec nous, mais ce n’est pas nécessairement son souhait. Elle ne rêve pas de ça. Elle vit seule et ne souhaite pas habiter avec nous. Mes beaux-parents, quant à eux, sortent plus que nous! Leur agenda est toujours bien rempli! Ils sont super actifs à l’aube de leurs 80 ans.

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Et qu’en est-il de vos enfants?
Notre fille, Clémence, qui a maintenant 21 ans, a déménagé. Elle aurait pu rester encore avec nous, mais elle avait vraiment hâte d’être en colocation avec sa meilleure amie. Même si elle n’habite plus chez nous, elle revient souvent à la maison. Quand je suis allée à leur appartement, j’ai eu envie de faire quelques suggestions déco aux filles, mais comme me le rappelait si bien mon chum, c’est leur affaire. J’ai donc choisi de glisser mes conseils subtilement. (rires)

Comment avez-vous vécu son déménagement?
C’est comme une espèce de grand coup, mais la pandémie nous a permis de vivre des moments incroyables en famille. Cela dit, nous avons toujours profité de notre vie familiale. Nous avons toujours été un peu casaniers et bien ensemble.

Et votre amoureux, comment a-t-il vécu ce départ?
Comme moi. Le jour où elle est partie, nous sommes revenus à la maison, puis il est allé faire des petites courses. À son retour, il m’a raconté avoir vécu un moment d’émotion parce qu’il s’était demandé, comme il avait l’habitude de le faire, ce qu’il pourrait acheter à Clémence. Il s’est rendu compte qu’il n’avait plus à faire cela. J’avoue que nous avons un peu pleuré dans les bras l’un de l’autre... (sourire) Le plus intéressant, c’est qu’à travers toutes ces étapes de parentalité, nous comprenons nos parents.

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Photo : Dominic Gouin
Photo : Dominic Gouin


Votre fils, de son côté, s’en est-il bien tiré?
Oui. Il a 15 ans, il a fait l’école à la maison, il a regardé des films et il a lu. Il a quand même trouvé ça difficile, mais ça s’est bien passé.

Marie-Hélène, à part vous occuper des autres, qu’avez-vous fait pour vous?
Je me suis mise à la course en janvier dernier. J’adore ça! J’ai beaucoup aimé le jogging d’hiver. Aller courir, c’est mon moment juste à moi...

Nous nous sommes tant aimés est en résidence cet été au Centre de création de Boisbriand.
On verra la seconde saison des Mecs à l’hiver 2022 sur l’Extra de Tou.tv.
Pour connaître les projets de la troupe, on se rend à L’Ensemble: theatrepap.com.

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