La fille de Normand D’Amour jouera aux côtés de Mélissa Désormeaux-Poulin

Photo : Eric Myre

Michèle Lemieux

2020-11-24T14:00:00Z

Père de deux enfants, Normand D’Amour a vu dans les derniers mois sa plus jeune prendre son envol et envisager de quitter le foyer. L’étape permet à son couple de vivre différemment. L’acteur redécouvre le bonheur d’être en tête à tête avec sa complice depuis 22 ans, Pascale Montreuil.

• À lire aussi:
Normand D’Amour se joindrait possiblement à la distribution de «L’Échappée»

Normand, récemment, on a pu vous voir dans le film
La déesse des mouches à feu. Comment avez-vous réagi en le regardant?
Ça m’a bouleversé! C’est un film dont on ressort changé. La lumière de cette jeune-là (Kelly Depeault, qui tient le rôle principal) est incroyable! Chaque matin quand j’arrivais sur le plateau, je lui disais qu’elle était comme ma deuxième fille. Ce qu’Anaïs Barbeau-Lavalette, la réalisatrice, a fait est magistral. Ce projet est un coup de cœur, surtout parce que j’ai travaillé avec elle.

Malgré votre feuille de route impressionnante?
Oui, c’est une rencontre de vie. Elle m’a offert de jouer le père de Catherine même si, au départ, on m’avait pressenti pour un autre rôle. Après m’avoir vu dans Demain des hommes, elle a demandé à me rencontrer. Ça a tout de suite cliqué entre nous. Nous étions sur la même longueur d’onde quant à l’amour que cet homme éprouve pour sa fille et le trouble qu’il a à se séparer d’elle. Anaïs et moi voyons la vie de la même façon: nous croyons qu’il faut mettre de l’amour dans tout, quoi qu’il arrive. Cette belle connexion s’est poursuivie sur le plateau.

Comme il est question d’une adolescente tourmentée, vous êtes-vous dit que vos enfants ne vous avaient pas donné trop de fil à retordre?
Marguerite a le même âge que Catherine, elle avait d’ailleurs passé l’audition pour le jouer. Je dois admettre qu’elle est pas mal plus straight que le personnage. (rires) Aujourd’hui, les jeunes font plus attention et connaissent les conséquences de leurs gestes.

Mais ils sont parfois à une rencontre près de basculer dans un univers qui nous échappe...
C’est vrai, mais ça dépend aussi de ce qu’on leur offre à la maison. Pour Catherine, ce qu’elle vit découle de ce qui se passe chez elle, où ça ne va pas du tout. Elle veut en sortir. Je joue un père qui ferait tout pour sa fille, mais il ne s’y prend pas de la meilleure façon et est parfois maladroit. Ça ne va pas bien dans sa vie, ni avec sa blonde. Il se sent coupable de ce qui lui arrive...

Êtes-vous un père semblable à celui que vous incarnez?
Oui, et d’ailleurs, je suis maintenant incapable de donner un câlin à mes enfants sans pleurer... Récemment, ma fille m’en a fait un avant d’aller se coucher. Elle a vite réalisé que je pleurais... Je la vois de moins en moins. Elle a 18 ans, elle a un chum, un super bon garçon. Elle va parfois dormir chez lui. Je suis souvent seul avec ma blonde. Nous nous entendons super bien, Pascale et moi... mais la maison est vide. Quand Marguerite revient au bout de deux jours, je suis heureux de la revoir. Je la serre dans mes bras et ça m’émeut. Plus je vieillis et plus je ramollis! (rires)

On se rend compte que ces derniers moments avec nos enfants à la maison sont tellement précieux...
Oui, ils le sont. Il y aura d’autres moments, mais ce sera autre chose. Moi, ce sont mes petits-enfants que j’ai hâte de serrer dans mes bras. Ça viendra...      

Publicité

Quel âge a votre fils, Lancelot?
Il a 29 ans, l’âge que j’avais lorsque je l’ai eu. Il n’est pas prêt pour la paternité. Je lui rappelle qu’on n’est jamais prêt pour accueillir un enfant, ce moment ne viendra jamais! Un jour, ça arrive, et on compose avec.

Marguerite veut-elle toujours pratiquer le métier d’actrice?
Elle a décroché un rôle dans la comédie Survivre à mes enfants!. C’est fou! Elle a 18 ans, elle joue la fille de Mélissa Désormeaux-Poulin et, il y a 18 ans, c’est moi qui incarnais le père de Mélissa dans Emma. C’est incroyable, quand même! Quel beau retour! Alors oui, Marguerite veut toujours faire ce métier. Elle était dans Terre des hommes et elle a aimé son expérience. Elle travaille beaucoup en doublage et étudie en communications. Elle ira peut-être vers le théâtre plus tard.

• À lire aussi: Mélissa Désormeaux-Poulin souligne la fin des tournages de sa nouvelle série

Les choses s’annoncent donc bien pour elle?
Oui, à un point tel qu’elle songe à s’acheter une maison l’an prochain. Je ne connais pas beaucoup de jeunes de 18 ans qui veulent ça. Marguerite est très autonome.      

Avez-vous commencé à souffrir du syndrome du nid vide?
Non, parce que ma blonde et moi, nous nous redécouvrons, et c’est merveilleux après 22 ans! Nous sommes prêts à vivre seuls. Marguerite fait souvent ses choses de son côté, alors nous partons seuls au chalet. 

Publicité

L’homme d’affaires que vous êtes a-t-il souffert de la pandémie?
Pascale et moi avons animé des quiz pour Le Randolph sur Facebook pendant toute la pandémie. Ça nous a permis de faire redécouvrir les jeux de société à bien des gens. Nous nous sommes promenés à travers le Québec cet été, et les gens nous disaient à quel point nous leur avons fait du bien. C’est mon plan B. Un très bon plan B...

À VOIR AUSSI: Les 10 meilleures séries sportives

Publicité

Sur le même sujet