Isabel Richer se confie sur sa relation avec son fils Henri

Andréanne Gauthier

Sabrina Cournoyer

2020-11-03T23:14:49Z

Lorsque la pandémie a frappé, en mars, Isabel Richer avait tout juste commencé à tourner La faille 2. La production ayant dû être interrompue, la comédienne a pu passer du temps précieux avec Henri, son fils. Des moments dans la nature, des festins en bonne compagnie... les derniers mois ne se sont peut-être pas déroulés comme prévu, mais ils ont tout de même été mémorables, à leur façon.

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Isabel, comment as-tu vécu les derniers mois?
Quand même bien. On dirait que je viens juste de réaliser que ça fait déjà sept mois que tout a commencé... Ça a passé vite malgré tout. Cet hiver, on a tous eu l’impression de s’être fait couper l’herbe sous le pied. Cet été, quand la fille d’une amie a dit: «Maintenant que j’ai perdu tous mes contrats, je vais profiter de l’été», ça m’a fait changer d’état d’esprit, et moi aussi je me suis mise à profiter de ce temps que j’avais devant moi. Et c’est la première année que j’ai hâte à la neige, parce que La faille, c’est une série d’hiver. Si tout va bien, on devrait reprendre les tournages en janvier.

Justement, quand on vous a annoncé qu’on devait interrompre les tournages, comment as-tu pris ça?
J’ai été assez résiliente. À regarder les nouvelles à la télé, je sentais que ça s’en venait. Certains pensaient que ça ne durerait que deux ou trois semaines, mais moi, j’avais le sentiment que la pause serait longue. Je me souviens d’avoir pris mes textes et de les avoir rangés dans le haut d’une armoire. Je ne les ai pas laissés sur ma table de travail.

En survolant tes réseaux sociaux, on constate que les derniers mois se sont tout de même révélés agréables!
Je suis allée à la pêche, j’ai fait pousser des tomates, j’ai vraiment profité de mon temps. Mais je suis quand même habituée à tout ça. Oui, je travaille beaucoup, mais, presque tous les ans, j’ai des pauses de six mois.

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Tu vis donc bien avec les périodes professionnellement plus calmes?

Oui, vraiment. J’ai l’habitude de me structurer une vie en dehors du travail, de m’entraîner, de jardiner, de cuisiner. Je ne suis pas quelqu’un qui peut regarder huit séries d’affilée sur Netflix. Je n’en suis pas capable. Je dois sortir de la maison. J’aime aussi beaucoup aller au cinéma. Bon, c’est sûr que c’est plus difficile actuellement... mais je ne suis pas à plaindre. Je trouve toujours quelque chose à faire.

T’es-tu découvert de nouvelles passions, de nouvelles activités?
Non, non, j’ai zéro talent! (rires) J’ai une amie qui s’est mise à dessiner et qui s’est découvert un talent. Certains ont profité du confinement pour lire À la recherche du temps perdu, de Marcel Proust. Mais moi, non, je n’ai rien fait d’intelligent!

Par contre, tu as adopté une chatte... ou plutôt un chat!
Oui, quand on l’a adoptée au printemps, on croyait que c’était une femelle. Et c’est chez le vétérinaire en juillet qu’on a découvert que finalement, c’est un gars. Il s’appelle Solange quand même!

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Est-ce que ça faisait longtemps que tu voulais un animal?

Oui, et c’est bien tombé, parce que ça nous faisait un projet, mon fils et moi, d’en adopter un. On avait besoin de projets. Par contre, on a passé tellement de temps avec lui et on lui a donné tellement d’amour qu’il est devenu un peu dépendant socioaffectif!

Ton fils, Henri, a 19 ans. Ça te fait quoi de le voir vivre une année aussi particulière à cet âge?
Je ne m’attendais jamais à repasser autant de temps avec mon fils. Avant la pandémie, il était toujours parti avec ses amis. C’est normal à son âge. Et là, je me retrouve à passer plusieurs mois avec lui. C’est sûr que j’apprécie beaucoup ce temps précieux, mais je t’avoue que je trouve ça difficile pour lui et pour les jeunes de sa génération. C’est la covid qui décide de tout présentement, pas eux. Moi, quand j’avais 19 ans, j’ai décidé de partir en voyage seule pendant la moitié d’une année. J’ai peur qu’il passe à côté de ces belles années de liberté à cause de cette pandémie.

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Henri Picard, le fils d'Isabel Richer.
Henri Picard, le fils d'Isabel Richer. Photo : Eric Myre / TVA Pub

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Est-ce que ton côté mère poule change ou évolue avec les années?
C’est sûr que oui. Je ne prends plus de décisions pour lui depuis déjà longtemps. Et c’est clair qu’à un moment donné, il faut que je lâche prise. Heureusement, il fait ce qu’il aime, il a de bons amis. Ça me rassure, je sais qu’il a de bonnes bases. Mais mon côté mère poule se vit surtout par rapport à notre métier commun. Chaque fois que des affaires plates arrivent, je les lui raconte pour qu’il comprenne qu’il est chanceux de faire autant de tournages en si peu d’années. Mais, même si j’essaie de faire toutes les mises en garde possibles, je sais que je dois aussi le laisser apprendre par lui-même.

Je suis convaincue qu’il a les outils pour surmonter les déceptions qui pourraient se présenter sur son chemin.

Oui, je pense bien. Et je trouve qu’il aborde le métier d’une bonne façon. Il a un regard critique sur le domaine. Il n’a pas non plus un désir de popularité. Je sais que je sonne comme une personne âgée quand je dis ça, mais dans une période de téléréalités et de réseaux sociaux, le fait qu’il ne soit pas tombé là-dedans, ça me rend vraiment fière en tant que mère. Quand il s’est mis à aller sur Facebook, je lui parlais souvent de la valeur d’un like. Je lui donnais comme exemple que si je publiais une photo de chaise de patio brisée sur Instagram, je pourrais facilement obtenir 3000 J’aime. C’est juste parce que je passe à la télé que je reçois de l’appréciation pour quelque chose qui n’a pas de valeur.

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Dans le fond, tu essaies de lui faire comprendre que ce qui compte, c’est de faire quelque chose qu’il aime, et que si ça lui apporte de la popularité, c’est un plus?
C’est cliché de dire que le chemin parcouru compte beaucoup plus que la destination, mais c’est vrai. Je ne dis pas que c’est désagréable d’être populaire, connu et apprécié. Au contraire. Mais c’est l’aboutissement, pas le but. Et le but, c’est de faire un travail qui nous passionne.

Parlons justement de ton travail. Dans les dernières années, tu as joué des rôles de femmes fortes. Céline dans La faille ne fait pas exception. Parle-moi un peu de ta relation avec ce personnage...
Céline, elle est complexe. Je pense qu’elle va toujours rester complexe. C’est un des personnages qui m’a le plus forcée à me questionner du premier jour de tournage au tout dernier. Avec elle, je n’ai jamais arrêté de me poser des questions. Certaines facettes de sa personnalité sont tellement opposées! Elle a un côté hyper cartésien et cérébral, mais, en même temps, c’est une fille qui marche à l’instinct. Ce sont deux affaires qui me semblent totalement contradictoires. Dans la même scène, dans le même interrogatoire, elle passe souvent d’un aspect à l’autre de sa personnalité. Elle est vraiment tripante à jouer. Il y a tellement de zones d’ombre dans cette femme-là! C’est stimulant d’apprendre à la découvrir peu à peu.

Jouer un personnage comme Céline te permet-il de découvrir d’autres zones de ton jeu?
Oui, tout le temps. C’est un apprentissage constant. Parfois, je me fais demander s’il y a un peu de Céline dans Isabel Richer. Oui, forcément. Quand on joue un tueur en série, non, on n’a jamais tué personne dans sa vie, mais on a certainement des zones d’ombre de violence à explorer en soi. Et c’est là-dessus qu’il faut travailler et se concentrer pour se préparer à jouer un rôle.

Il y aura assurément des règles de distanciation à respecter à la reprise des tournages. Crains-tu que ça affecte la dynamique sur le plateau?

Ceux à qui je pense, dans tout ça, ce sont les acteurs qui viennent tourner seulement deux ou trois jours avec nous. Pour ces comédiens, ces quelques jours de tournage sont souvent très chargés, avec des scènes exigeantes à jouer. Ils arrivent, ils ne connaissent personne, ils ne sont pas dans l’équipe. Moi, j’ai une position confortable quand je tiens le premier rôle dans une série. L’équipe, c’est ma famille. Le plateau, c’est chez nous. Je sais à quel point ça peut être difficile de faire ce qu’ils font: quatre jours sur une série, trois jours sur une autre. Ça demande une grande capacité d’adaptation. Avant, je me faisais toujours un devoir de les accueillir chaleureusement pour qu’ils se sentent rapidement à l’aise. On profitait de la roulotte commune pour faire connaissance et se jaser des scènes. Maintenant, c’est chacun dans sa loge. Je me dis que ça risque d’être plus difficile pour eux dans ces circonstances...

La pandémie a des impacts sur notre vie professionnelle, mais aussi sur notre vie personnelle. Toi qui adores voyager, ça doit te manquer beaucoup.
Oui, d’autant plus que ça faisait longtemps que je n’avais pas eu de congé l’été. Comme on ne pouvait pas partir bien loin, je suis allée en Ontario cet été, à la péninsule de Bruce. C’est plus loin que Sandbanks. On a fait la route par morceaux. On est allés passer quelques jours à Toronto, puis dans la vallée de Niagara et, ensuite, on s’est dirigés vers la péninsule. Au total, c’est peut-être huit heures de route, mais elles en valent tellement la peine! Les plages sont belles, c’est de l’eau douce. On a carrément l’impression d’être en Guadeloupe. Ça a comblé mon besoin de dépaysement!

Outre les voyages, qu’est-ce qui te manque le plus présentement?
La spontanéité. On l’a retrouvée un peu cet été en passant du temps dehors. On pouvait se lancer des invitations, aller sur des terrasses. Mais là, l’hiver va arriver. Les saisons, au Québec, ça joue pour beaucoup dans tout ça. Quand on est confiné à la fin mars, on sait qu’on s’en va vers avril, ensuite mai... c’est juste beau à venir. Mais là, ce sera novembre, qui n’est pas le mois le plus heureux... Et on a dû changer l’heure en plus! (rires)

La faille, mardi 21 h, à TVA.

  

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