Marie-Josée Taillefer donne ses conseils pour une réunion de famille en temps de déconfinement

Photo : Bruno Petrozza

Samuel Pradier

2020-06-21T23:34:13Z
2023-10-12T23:19:27.485Z

Dans le dernier numéro du magazine Recevoir, Marie-Josée Taillefer propose de cuisiner des plats plus économiques, étant donné l’augmentation du prix du panier d’épicerie. En entrevue, elle nous a donné des conseils pour une réunion familiale tenant compte de la distanciation sociale. Elle revient aussi sur son confinement, sa relation avec sa mère durant ces dernières semaines et ses projets.

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Marie-Josée, quels conseils donneriez-vous pour qu'une rencontre familiale se fasse selon les recommandations de la Santé publique?
On vient de le vivre dans notre famille. On est récemment allés au chalet de ma mère avec ma fille. Mes parents sont âgés, mais ils sont en super forme. Avant d’y aller, je me suis demandé ce qu’on allait pouvoir cuisiner pour une situation comme celle-là. J’avais préparé des choses comme des bagels au fromage à la crème, saumon fumé et roquette et des oignons marinés. Mes parents devaient se servir d’abord, pour éviter la transmission. Mon conseil est d’organiser notre façon de faire. Il faut créer une espèce de chorégraphie afin de permettre aux personnes les plus à risque de se servir en premier.

Quel type d’organisation serait facile à mettre en place?
L’idée du pique-nique, où chacun apporte sa glacière, est idéale. On peut aussi faire un barbecue, et chacun vient avec ses affaires. La soirée tacos, comme celle qu’on propose dans le magazine Recevoir, peut aussi être intéressante. Le plus important est de faire attention aux ustensiles. Les plats peuvent rester les mêmes, mais on doit être plus prudent sur la mise en place. Il faut rester conscient qu’on cuisine pour les autres, un peu comme un restaurateur.

Comment avez-vous vécu la période de confinement?
Notre milieu professionnel est synonyme de regroupement, et tout s’est arrêté du jour au lendemain. Je faisais une tournée de conférences sur la santé auditive. J’en avais plus d’une soixantaine à faire. Tout s’est arrêté d’un coup. Il y a aussi des activités sur lesquelles j’ai dû faire une croix, dont le ski de printemps. Je fais du ski en hiver juste pour le plaisir de pouvoir en faire au printemps.

Quelles activités avez-vous dû mettre de côté?
J’adore la saison des cabanes à sucre. Le printemps marque aussi les premières réunions de famille après l’hiver, avec l’anniversaire de mon père et celui de mon frère. Cette année, tout était interdit. Mais je prends la situation très au sérieux. Il y a des drames familiaux qui se vivent à cause du virus. Il a même fallu que je me réajuste, car j’en faisais vraiment trop, au départ.

Votre isolement en couple à la maison s’est-il bien passé?
Je dois dire qu’être confinée avec René Simard, il y a des affaires pires que ça dans la vie! (rires) On a du fun, tous les deux. On s'est d'abord réorganisés. La maison au grand complet y est passée. On a frotté et on a réaménagé, on a fait tout ce qu’on n’a habituellement pas le temps de faire. Par exemple, lorsque René a fait Le Fantôme de l’opéra, je lui avais offert un chandelier en argent. J’ai passé près de deux jours à le démonter, à le frotter et à le réinstaller. Devant une situation comme celle-là, on n’avait pas d’autre choix que de s’adapter.

Avez-vous beaucoup cuisiné?
Comme j’ai une chronique hebdomadaire dans le magazine, j’ai pris de l’avance, j’ai expérimenté plein de choses. Vu qu’on allait moins souvent à l’épicerie, j’ai voulu vider mon congélateur et utiliser tout ce que j’avais dans les fonds d’armoire. Je m’occupe de mon jardin et j’ai commencé à faire de la germination. Je suis très contente de mes pousses. J’en ai essayé plein: des fèves mangue, du brocoli, du radis... C’est bon et le goût est concentré.

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Photo : Bruno Petrozza
Photo : Bruno Petrozza

Vous êtes très proche de Claudette, votre maman. Comment avez-vous entretenu cette relation durant le confinement?
Même si mes parents habitent à une heure de la maison, j’allais leur porter des choses que je laissais devant la porte. Mais, chaque fois, j’avais envie d’aller passer du temps avec eux. Ensuite, comme on n’avait plus le droit de changer de région, c’est mon frère, qui est leur voisin immédiat, qui a été chargé de faire leurs courses. Mais j’ai continué de parler à ma mère tous les jours. Elle me confiait que, le plus difficile à gérer, c’est le sentiment de perdre de sa liberté. Quand on te dit que tu n’as plus le droit de sortir, on dirait que tu en as encore plus le goût. 

Leur moral est-il resté positif malgré tout durant cette période?
Heureusement, ils ont beaucoup d’ouvrage, à leur ferme. Ils ont des animaux, et dès que la météo a été plus clémente, ils ont pu sortir pour faire tout ce qu’il fallait. C’est généralement une période où j’ai le goût d’aller les aider. Je suis chanceuse, parce qu’ils sont en santé et qu’ils sont forts dans la tête. Ça aide. Le fait d’être dans une maison, d’être autonome, avec un grand jardin pour s’occuper, ça facilite aussi les choses, et ça aide à rester actif.

Comment entrevoyez-vous l’avenir?
Je continue de faire des recettes. On est aussi en train de complètement réaménager les conférences. Dès qu’on en a eu le droit, j’ai tourné une capsule avec un technicien et une personne responsable des accessoires. C’était bizarre. Le plus difficile est d’acquérir le réflexe de garder nos distances. Ce sont des capsules pour informer les gens, les sensibiliser à la santé auditive. On poursuivra probablement les vidéoconférences sur le sujet. Je pense que mes activités prendront une nouvelle forme pour un temps. Mais ce travail est nécessaire, car ceux qui ont un problème d’audition ont encore plus besoin de soutien. 

Archives TVA
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