Kim Lévesque-Lizotte se confie sur ses projets et sa vie de famille

Photo : Julien Faugere / TVA Pub

Kim Nunes

2021-05-14T19:35:26Z

Outre la scène et la télévision, Kim Lévesque-Lizotte occupe les tribunes pour s’exprimer haut et fort sur tout ce qui l’interpelle. La série Virage est d’ailleurs née alors que l’auteure était en pleine crise identitaire. Rencontre avec une femme et une créatrice aux convictions profondes, qui mène de front sa carrière et son rôle de mère.

Publicité

• À lire aussi : Une série inspirée de la vie de Marianne St-Gelais à l'automne

• À lire aussi : Kim Lévesque-Lizotte publie une rare photo avec Éric Bruneau pour célébrer leurs 7 ans d'amour

Kim, que pouvez-vous nous dire sur la série Virage, qui sera diffusée cet automne?
C’est l’après-vie olympique d’une athlète. Mon inspiration de départ a été le raz-de-marée que Marianne St-Gelais a vécu au moment de prendre sa retraite. Bizarrement, c’est un peu la même prémisse que Les Simone : une personne qui laisse son chum et sa vie. Ce qui m’intéressait beaucoup aussi, c’était le fait qu’un athlète a un but précis. Or, quand il retourne à la réalité, il repart à zéro, mais avec des médailles. Le parallèle entre la vie des gens et des athlètes est aussi intéressant.

Que vouliez-vous montrer?
On vit tellement dans une société de performance que gagner est devenu important pour tous. Je me suis donc demandé pourquoi on s’est mis dans la tête que, pour être heureux, il faut gagner et performer. Avec Virage, je n’arrive pas avec des réponses, mais plutôt avec un questionnement. D’ailleurs, l’idée de cette série est survenue au moment où j’étais en congé de maternité et que je vivais une quête identitaire.

Sur quoi vous questionniez-vous?
Je me suis demandé où j’allais trouver l’énergie et l’inspiration pour un prochain projet. Et aussi si j’étais la fille d’une seule série et si j’étais capable de travailler sans que Louis (Morissette) me chapeaute. Heureusement, j’ai retrouvé confiance en moi. 

Publicité

• À lire aussi : Découvrez le nouveau look d'Éric Bruneau

Comment?
Grâce à plusieurs personnes, dont mon chum (Éric Bruneau), qui m’a beaucoup redonné confiance en ma plume de scénariste. On a travaillé sur un projet ensemble, et il me trouvait tellement bonne! Ce qui était valorisant, c’était qu’il avait besoin de moi. Ça m’a donné une petite tape dans le dos. Puis, en travaillant avec de nouvelles personnes sur des projets auxquels j’aurais dit non avant, j’ai aussi beaucoup appris.

Photo : Julien Faugere / TVA Pu
Photo : Julien Faugere / TVA Pu

C’est étrange de vous entendre parler d’épisodes où vous avez eu moins confiance en vous, car vous semblez être une personne qui en a!
Je sais rebondir, mais ça ne veut pas dire que je suis toujours très confiante. Ma confiance est à rebâtir chaque jour, et parfois, j’en ai zéro. Ç’a été le cas après mon accouchement. Il m’arrive de m’isoler pour recharger mes batteries. De me recroqueviller pour forger mon petit bonheur avec les gens que j’aime. Des fois, je vis de grands moments de fierté où je me sens au-dessus de mes affaires, mais ça redescend et ça remonte constamment. Ma capacité à rebondir m’aide à retrouver confiance en moi, mais il y a aussi le fait que j’aime la vie.

Vous n’hésitez pas à vous exprimer sur divers sujets. Avez-vous le courage de vos opinions ou êtes-vous plutôt animée par la pulsion d’une quête de justice sociale?
Fondamentalement, je crois que c’est à cause de cette quête de justice qui m’habite depuis que j’ai quatre ans, quand je voulais sauver tous les bélugas! (rires) Par contre, je ne ressens plus le besoin de partager mes opinions comme avant. Maintenant, quand je le fais, c’est réfléchi, et je l’assume complètement. Par contre, j’ai toujours la crainte de dire quelque chose qui, à la base, n’est ni une dénonciation ni un propos militant, et de me retrouver dans une polémique. J’essaie donc d’éviter que ça arrive, mais en même temps, j’essaie de briser cette peur-là. 

Publicité

Car c’est important pour vous...
Oui, c’est important, selon moi, qu’il y ait une bonne représentation de femmes parmi ceux qui se prononcent sur notre société. Je me dis donc que, si le climat social a raison de moi, ça voudra dire que plusieurs femmes auront pris la décision de se taire avant moi. Et ça, ce n’est pas souhaitable. Bref, quand je prends la parole, je me dis que ça encourage possiblement d’autres femmes à s’affirmer davantage, ce qui nous permettra d’avoir une discussion sociale plus diversifiée. Mon objectif est donc de participer au discours de ma société sans être polémiste.

Vos projets semblent vous épanouir...
Je me sens maintenant à la bonne place, car présentement, il n’y a rien que je sacrifie. Tous les projets que je fais, je les fais par amour et par passion. Je suis dans la gratitude. J’ai adoré participer à La Tour et j’adore aller à On va se le dire. Ces deux émissions ont apporté du soleil dans ma vie. Puis la pandémie nous a beaucoup rapprochés, mon chum et moi, comme famille. Il est plus impliqué que jamais dans notre vie familiale. Ça fait de lui un père exceptionnel. 

• À lire aussi : Éric Bruneau a adoré se métamorphoser pour son rôle dans Faits divers

Comment vivez-vous la solitude liée à l’écriture?
Quand je faisais du stand-up, j’aimais passer de la solitude de l’écriture à la scène. Par contre, dans l’écriture de la fiction, je n’ai pas ce retour de l’un à l’autre. C’est pour ça que, dans les prochaines années, je compte écrire des textes que je jouerai sur scène ou des petits rôles que je pourrai interpréter dans mes fictions. Écrire, c’est beaucoup de solitude et d’humilité, c’est être dans l’ombre. Ça fait donc du bien des fois d’aller à la rencontre de l’autre. J’ai d’ailleurs une coscénariste sur Virage : Marie-Hélène Lebeau-Taschereau. Ses forces sont mes faiblesses, alors ça me faisait du bien de pouvoir lui passer la puck et de pouvoir compter sur elle. Ça m’a permis de me sentir moins seule dans l’écriture. 

Publicité

Photo : Guy Beaupre / TVA Publi
Photo : Guy Beaupre / TVA Publi



Vous travaillez à l’écriture de votre premier long métrage. À quoi pouvons-nous nous attendre?
Je retourne dans ce que je suis, dans ce que je pense et veux dire. J’ai envie que mes héroïnes représentent ce que je ferais si j’avais tout le courage du monde et non pas qu’elles reflètent la triste réalité des choses, comme je l’ai montrée dans Les Simone. J’aimerais donc faire un film qui enlève la pression que vivent les femmes face à l’obligation de performer. L’écriture d’un long métrage est différente de celle d’une série. J’ai donc l’impression de commencer un nouveau métier. 

Photo : Julien Faugere / TVA Pub
Photo : Julien Faugere / TVA Pub



Nous avons hâte de découvrir vos différents projets. D’ici là, que pouvons-nous vous souhaiter pour la suite?
De faire des projets qui me surprennent et qui me sortent de ma zone de confort. De me laisser surprendre par la vie... J’ai récemment travaillé sur les dialogues d’une comédie musicale, et ça m’a fait du bien d’essayer autre chose. Je recommence aussi à travailler avec Louis sur un autre projet... J’ai l’impression que tout est possible à présent. J’ai donc envie d’accepter des projets auxquels j’aurais dit non avant et de m’amuser dans mon métier, car j’ai maintenant l’expérience pour le faire. 

Virage sera présentée cet automne à Noovo.

 À VOIR AUSSI : Les premières photos Instagram de ces 30 vedettes québécoises  

Publicité

Sur le même sujet