Nathalie Simard se confie sur son bonheur amoureux avec Lévis depuis 14 ans
Saskia Thuot
Le soleil brille, je me prépare à recevoir une femme que j’adore. Petite, elle était mon idole. Mais, évidemment, je ne savais pas ce qu’elle vivait. Maintenant, tout le monde connaît son histoire. À 52 ans, elle brille plus que jamais. Le vent dans les voiles, bien dans sa tête, bien dans son corps et son cœur! Nathalie Simard débarque dans sa petite robe blanche et son sourire à faire craquer.
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Elle me remercie de la recevoir, alors que c’est moi qui me sens privilégiée! La vie est belle pour Nathalie, elle absorbe le beau et le bon. Mais elle reste tout de même sur ses gardes, comme un vieux réflexe de protection. «Tu sais, Saskia, ma vie n’a pas tout le temps été facile et, quand ça va bien, je me dis parfois: bon qu’est-ce qui va arriver? C’est juste que je suis marquée. J’en suis consciente et je l’accepte. Mais en ce moment je suis bien, je suis vraiment heureuse.»
APPRENDRE À S’ACCEPTER
Celle qui a récemment lancé son propre magazine, Simplement bien avec Nathalie, a envie de partager, de donner sans flaflas, en toute vérité. Elle est sur son X.
«C’est un beau projet positif. Quand j’ai présenté cette idée, je savais que je ne réinventais pas la roue de la santé, mais je trouvais qu’on l’amenait ailleurs. En raison de la pandémie aussi, qui nous a propulsés à un autre niveau... Spirituellement, émotivement, on a été obligé de s’arrêter, de focaliser sur soi-même. Prendre soin de soi, s’accepter, s’aimer: c’est tout ça, le magazine. Je suis tellement fière de ce projet! La réponse est incroyable. Quelle vague d’amour!»
Acceptation de soi, un sujet qui me touche aussi énormément. Je me rends compte que nous avons plusieurs points communs, Nathalie et moi. Mais s’accepter, c’est aussi un long processus...
Oui, c’est énorme. Il faut se ramener à l’essentiel et arrêter de capoter. Dans le fond, c’est quoi, la priorité? C’est d’être en santé. On est tous beaux et belles. On est des humains. Et nous, les mamans, on a porté neuf mois; c’est sûr que ça laisse des cicatrices... Mais ces marques d’amour sur notre corps nous rappellent qu’on a donné la vie. Ce n’est pas rien, ça! Il y a juste un être humain qui est capable de faire cela: la femme. On a tous grandi avec des modèles irréels de beauté qui nous ont surtout mis de la pression. Prendre notre place dans la société et être acceptée telle qu’on est, sans se faire critiquer, c’est difficile. Quand on est connue, la pression est encore plus grande. Ces derniers mois, j’ai fait de grands changements pour me sentir bien et j’ai envie de partager mon expérience.»
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SE CHOISIR SOI-MÊME
En prenant sa santé en main, elle a aussi décidé de SE choisir: cesser la cigarette, bouger plus, profiter de la vie, rire et même passer sous le bistouri pour une chirurgie bariatrique. «Je suis un livre ouvert, pas question de faire croire aux gens que je suis allée au gym! De toute façon, j’haïs ça, le gym. (Elle éclate de rire!) Moi, je veux avoir du fun. Il faut que je m’amuse. Mais pour ma santé, qui était fragile, la chirurgie était en haut de la liste. Je l’ai d’abord fait pour moi et aussi parce que je voulais retrouver la forme. Peut-être que je n’aurais pas pris cette décision-là si je n’avais pas été dans le milieu artistique. Je l’ai fait à cause de la pression médiatique, de la pression sociale, du mélange de tout ça. Et pour revenir sur scène, quand on est chanteur, il faut être en forme. Je suis tellement contente, Saskia! C’est une décision qui a changé ma vie!»
Après l’opération, la perte de poids a été rapide, plus de 100 livres en moins, une meilleure santé globale, mais aussi une grande fierté. Et pourtant, elle reste habitée d’un sentiment malaisant, celui d’être belle et de plaire. «Autant je suis fière de la femme que je suis maintenant, autant mes kilos me manquent parfois. Je me sens toute nue. J’ai réalisé que ces kilos en plus, c’était une façon de me protéger, ne pas attirer les regards, de ne pas être désirable, carrément.»
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UN LONG CHEMINEMENT
Je me permets de pousser l’échange un peu plus loin. Cette peur d’être désirable serait-elle liée à ce qu’elle a vécu plus jeune? Vivre des agressions sexuelles, ça marque pour toujours. Un silence s’installe. Je lui demande si elle est tannée de parler de ça... Elle prend son temps.
«Oui, des fois... Mais en même temps, il y a un message à passer et il faut continuer d’en parler. Une agression, c’est une agression, et si je peux aider les victimes à parler, à dénoncer et à se libérer, j’aurai le sentiment du devoir accompli. Ça me touche énormément qu’on me donne cette parole-là. J’ai été, jusqu’à ce jour, la seule qui a pu obtenir des aveux, qui a réussi à obtenir justice dans un système judiciaire qui a encore beaucoup de failles. Alors si je peux aider, soutenir, je vais le faire. Ce que j’ai vécu, je ne l’ai pas commandé. Mais j’ai beaucoup appris au fil des dernières années. Je sais que tout peut se dire, même les expériences les plus atroces, alors quand j’en parle, je le fais avec de la lumière, du positif et du respect.»
Au moment où elle dit ses mots, je vois le regard enveloppant de son amoureux, Lévis, son homme, son phare. L’amour est palpable. Déjà 14 ans qu’ils sont en couple! «On a vécu beaucoup de hauts, beaucoup de bas. Une vie de couple, ça se bâtit. La perfection n’existe pas. On est deux êtres marqués, qui ont été très éprouvés. J’ai retrouvé un homme transformé après notre séparation. Avant, il ne laissait jamais place aux émotions. J’ai tout fait pour le connecter à son cœur. Il voulait qu’on revienne ensemble, moi non. Et puis un jour, il a pleuré, beaucoup pleuré, je ne l’avais jamais vu comme ça. J’ai réalisé à quel point je l’aimais encore. Je me suis dit: il est en train de me dévoiler tout son amour, saute là-dessus! J’ai découvert sa belle et grande sensibilité, et on s’aime plus que jamais. C’est si fort entre nous que c’est parfois déstabilisant!»
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UNE FAMILLE TISSÉE SERRÉ
Une fois de plus, ils échangent un regard débordant d’amour et de complicité. Lévis, papa de quatre enfants, et même grand-papa de deux petits, a lui aussi quelques accrocs dans son bagage de vie. Nathalie me confie qu’il a également été victime d’abus.
«Bien sûr, nous sommes marqués par ça, mais on a choisi le bonheur. Transformer le négatif en positif. J’ai pensé longtemps que la vie est un combat. Mais j’ai arrêté de penser ainsi; je dis plutôt que c’est une école, un partage, un apprentissage, comme une promenade dans le bois. Quand on s’enfarge en grimpant une montagne, qu’est-ce qu’on fait? On s’arrête et on redescend? Non, non, on continue! Mon but, c’est d’aller là, pis on y va. Et avec Lévis, je sais que je peux y arriver. On peut gravir n’importe quelle montagne!»
La garde rapprochée de Nathalie est essentielle à son bien-être. Bien sûr, il y a Lévis, mais il y a aussi sa fille Ève, avec qui elle est en parfaite symbiose. Quand je lui parle de sa fille, elle s’exclame: «Oh, Saskia, on a tellement de fun ensemble! On a toujours été très, très complices. Elle en a vu, des vagues, et elle est tout le temps restée hyper solide. Un exemple de force et de fragilité en même temps. Je la regarde aller à maintenant 27 ans et mon cœur déborde de fierté! C’est une femme magnifique!»
Contrairement à ce qu’on pourrait croire, Nathalie a toujours eu le bonheur facile et elle le cultive au quotidien. Le rôle de victime n’existe pas, elle s’accroche à la lumière et au positif. Le passé, c’est terminé. «Ce qui est derrière est derrière. Qu’il soit beau ou pas, il faut apprendre à vivre avec. Vivre ici, maintenant, la quête du moment présent est capitale, mais tristement elle arrive tard dans notre vie. Il faut vivre le moment présent, parce que c’est là que tout se passe. Demain n’existe pas.»
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L’AMOUR AVANT TOUT
Il fait une chaleur incroyable; on en profite pour aller se tremper les pieds dans la piscine. Lévis nous sert un petit blanc bien frais. On trinque à l’amour! «Oh, que oui, aussi à la force que nous avons en nous. Tu sais, le positif attire le positif et le négatif attire le négatif. On a une puissance psychologique, et il faut être conscient de nos capacités, savoir combien on est fait fort. Si on nourrit notre tête de négatif, c’est ça qui va nous arriver, parce qu’on va rester dans le négatif. Mais si on se réveille tout le temps en se disant: la vie est belle, la vie est bonne, la vie est extraordinaire, la vie est douce, c’est ça qui va nous arriver. Moi, je crois à ça. Je ne veux plus vivre dans la peur. C’est terminé, je suis comme je suis. Dans tout ce que j’entreprends, je décide de m’accrocher au beau. Tout comme j’ai décidé de croire qu’il y a encore du bon monde... Comme toi, Saskia!» Mon cœur fond, encore! J’ai décidément un girlcrush pour elle! ;-) (Elle rit!)
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«Mais tu sais, l’amour est partout! Quand on le désire vraiment, que ce soit en amitié, dans une famille, dans ton milieu de travail, non seulement l’amour est partout, mais quand on le cultive, c’est le plus beau et le plus fort des sentiments. En recevoir, en donner, c’est ce qu’il y a de plus nourrissant pour le corps et l’âme. Et en plus, l’amour, ça guérit... Ça guérit tout...»
Merci Nathalie! Tu reviens quand tu veux. Continue de briller et de partager le beau, le bon, le vrai! xxxx
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